L'incohérence cynique de Giuseppe Conte
Ce qui se passe ces jours-ci à Bari, où Giuseppe Conte a fait exploser les primaires de centre-gauche et tout le champ de bataille, est un film largement prévisible et déjà vu dans le passé. Lorsque l'avocat de Volturara Appula sent la défaite, sent son consensus interne vaciller et surtout voit la possibilité de voir son ego mis à mal, il se bagarre et tout fout en l'air dans le seul but de sauver sa position de leader de Grillino. Pour plus d'informations, demandez à Mario Draghi ou au PD de la Lazio.
Pour Draghi et le PD du Latium, l'excuse était l'usine de valorisation énergétique de Gualtieri, dans les Pouilles il y a des enquêtes judiciaires. Dans les deux situations, l’objectif est différent : se séparer du PD pour tenter, à la veille des élections, de se présenter aux électeurs restants, désormais uniquement ceux du centre-sud, comme le seul parti antisystème. Une décision qui intervient à 2 mois des élections européennes, après deux lourdes défaites du M5. Oui, car tant dans les Abruzzes qu'en Sardaigne, le parti de Conte a subi des pertes en termes de voix, bien qu'il ait réussi à imposer sa candidate, Alessandra Todde, sur l'île. L'alliance avec les Démocrates ne convient, on l'a désormais compris, qu'au PD qui maintient (ou plutôt augmente) ses voix, ce qui renforce le leadership de Schlein au sein de la coalition, condamnant Conte à la servilité.
En valet du parti démocrate pour faire exploser le terrain
Relégué au rôle potentiel de valet du PD, assiégé par les hypothèses de scission signées par Di Battista et Raggi et par le mécontentement face à l'habituelle absence de réforme structurelle des mandats politiques, Conte a choisi une voie déjà empruntée dans le passé, celle de souffler sur le terrain. Il l’a fait sans se soucier de la possibilité concrète de renforcer le centre-droit et Giorgia Meloni et avec l’habituelle dose cynique d’incohérence. Oui, car les Pouilles et la Latium se ressemblent également sur un autre aspect. Si l’usine de valorisation énergétique des déchets de Rome était suffisamment inacceptable pour ruiner le gouvernement, elle n’était pas suffisamment inacceptable pour faire sortir de leur siège les conseillers du conseil avec Zingaretti. Ainsi, dans les Pouilles, les enquêtes sont si graves qu'elles font exploser les primaires du maire de Bari, mais pas assez pour remettre en question l'alliance (et les sièges) dans la région où le M5 gouverne avec Emiliano, et donc avec le PD.
Au sein du M5, personne n'est surpris par cette démarche, inévitable pour serrer les rangs et unir les troupes (et l'électorat) en vue des élections européennes. Un all-in qui, à Bari, pourrait cependant avoir une issue différente par rapport à la défaite dans la Lazio. Oui, car Laforgia est un candidat fort qui a tout pour pouvoir voir le reste du large champ encore converger. Et même au premier tour, il a vraiment la chance de battre Leccese et ainsi de remporter le second tour, où contre le centre droit il aurait une chance concrète de porter l'écharpe tricolore. Une victoire qui, combinée à une performance aux élections européennes conforme aux politiques de 2022 (où le M5S a également vu ses voix réduites de plus de moitié par rapport aux politiques précédentes, ndlr), aurait le pouvoir thaumaturgique de renforcer le Roi Soleil du Mouvement et extinction, une fois de plus, des rayons révolutionnaires.
Manque de fiabilité politique
Mais jusqu’à présent, Conte confirme une fois de plus son manque de fiabilité politique, incapable de transformer le Mouvement en un véritable parti mûr et réformateur. Un leader obligé de chasser les maux de ventre internes, pour ne pas affronter les enjeux et les courants politiques, typiques de ceux qui font de la politique au sein d’un parti. Premier ministre il y a des années par hasard, mais aujourd'hui, il s'accroche obstinément à son siège et à la visibilité et au pouvoir enivrants qui en découlent, sans aucune intention de traiter avec des idées et des personnalités internes différentes des siennes. Une dérive personnaliste qui ne regarde jamais la politique, le bien des territoires ou de l’Italie et qui donne de la force au centre-droit et à un gouvernement qui aurait besoin d’une opposition résolument différente, mûrie avant d’être unie.