Le pont des montagnes russes du Japon est le plus raide du monde : réalité ou illusion d’optique ?

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

L’Eshima Ohashi, est un pont à ossature rigide de 1,7 km de long et près de 45 mètres de haut, il a été construit de 1997 à 2004 pour relier les villes de Matsue et Sakaiminato, au Japon. Ce pont, qui est en fait le plus raide du monde, est devenu célèbre grâce à l’illusion d’optique créée par les téléobjectifs, qui le fait paraître beaucoup plus raide qu’il ne l’est en réalité. En fait, ce pont semble avoir une rampe très raide, à tel point qu’il a été surnommé le « Pont des montagnes russes ». Mais n’est-ce pas vraiment si raide ? Ou est-ce juste une illusion ?

Pourquoi on l’appelle le « Pont des montagnes russes » : la pente qui le rend unique

LE’Eshima Ohashi il est situé dans le sud du Japon et son nom signifie Grand pont d’Eshima, l’îlot d’où il part. La principale raison pour laquelle ce pont est devenu très célèbre en ligne est sa pente extrême, du moins en apparence. Pourquoi apparemment ? Car techniquement oui, ce pont est véritablement le pont le plus raide du monde car lorsqu’il a été conçu sur la petite île d’Eshima il n’y avait pas assez d’espace disponible pour créer une rampe avec une pente moins raide que celle du pont actuel. Cette pente est due à la hauteur du pont, qui permet aux navires de passer en dessous, sans interrompre la circulation routière, comme cela se produisait autrefois.

Image

Cela dit, la pente que vous voyez sur certaines photos est réelle, c’est-à-dire que ce pont est-il vraiment si raide ? En fait non, la pente est aussi due à un jeu de perspective. Plus précisément, cela concerne la manière dont ces photos ont été prises, mais pour comprendre cela, je dois d’abord expliquer le fonctionnement d’un téléobjectif. Lorsque vous prenez une photo en gros plan avec un objectif grand angle, qui est un objectif avec un angle de vision très large, les objets au premier plan apparaissent très grands, tandis que les objets en arrière-plan apparaissent petits et distants. Au contraire, lorsque l’on photographie de loin avec un téléobjectif, ayant un angle de vue très étroit, l’effet est inverse : les objets semblent plus proches les uns des autres, et l’espace entre eux est « écrasé ».

Image

Les téléobjectifs compriment considérablement la perspective, réduisant visuellement la distance entre les objets. Lorsque le pont est photographié avec ces objectifs, la distance entre les points les plus bas et les plus élevés semble être beaucoup plus courte, créant l’illusion d’une montée extrêmement raide. Cet effet optique trompe l’œil humain, amplifiant la pente du pont. Ce phénomène est appelé compression prospective. Dans le cas du pont, sa longueur semble se comprimer par rapport à sa hauteur, ce qui donne l’impression que la pente est beaucoup plus raide qu’elle ne l’est en réalité. Si vous vous trouvez dans ces régions et que vous voulez prendre cette photo, vous devez vraiment vous éloigner du pont, en fait vous devez atteindre une autre île et de là vous pourrez prendre votre photo du pont des « montagnes russes ».

Image

Comment Eshima Ohashi a été construit

L’Eshima Ohashi relie les villes de Matsue, préfecture de Shimane, et Sakaiminato, préfecture de Tottori. La construction du pont, commencée en 1997 et achevée en 2004, représente un exemple extraordinaire d’ingénierie moderne. La caractéristique fondamentale du pont réside dans le calcul des pentes : l’inclinaison de 6,1% d’un côté et de 5,1% de l’autre – soit plus ou moins une pente de 3 degrés – permet aux véhicules qui passent d’affronter la pente très facilement. Autrement dit, ce n’est pas comme si vous deviez y aller à fond pour affronter la montée, comprenons-le, aussi parce que, comme nous l’avons dit, le pont n’est pas si raide. D’une longueur de 1,7 kilomètres et une hauteur maximale de presque 45 mètresEshima Ohashi est également le plus grand pont à ossature rigide du Japon. Sa structure rigide, sans pièces mobiles, lui permet de supporter de lourdes charges et de répartir les forces de manière uniforme, garantissant résistance et durabilité dans le temps, caractéristiques essentielles dans une région sujette aux tremblements de terre et aux typhons. En effet, chaque pilier est conçu pour résister à des chocs allant jusqu’à une magnitude 7 sur l’échelle de Richter.

Comme je vous l’ai déjà dit, le pont a été créé pour faciliter la circulation maritime et routière. En effet, avant sa construction, les deux villes étaient reliées par un pont-levis, un type d’infrastructure qui, bien que utile dans le passé, présentait d’évidentes limites opérationnelles. Chaque fois qu’un navire devait passer, le pont se soulevait, bloquant la circulation routière pendant au moins huit minutes. Cette interruption constante constituait un problème pour les citoyens et pour la circulation des marchandises entre les deux zones. De plus, le vieux pont ne pouvait pas supporter des véhicules pesant plus de 14 tonnes, créant ainsi des limitations supplémentaires pour le transport lourd. À mesure que le trafic et les besoins économiques de la région augmentaient, il était clair qu’une nouvelle solution d’infrastructure était nécessaire. C’est ainsi qu’est née l’idée d’Eshima Ohashi.

lire aussi : https://www.geopop.it/lelevato-interno-piu-lungo-al-mondo-si-trova-in-cina-ed-e-alto-326-metri