C’est facile de dire Brexit. Mais depuis que les citoyens de Sa Majesté ont voté en faveur de la sortie de l’Union en juin 2016, les obstacles se sont succédé sur le chemin qui aurait dû amener le Royaume-Uni vers une nouvelle phase de splendeur.
Le dernier épisode de ce mélodrame est celui d’une étiquette qui fait lever le nez aux consommateurs britanniques, qui découvrent dans les rayons des supermarchés certains produits alimentaires portant la mention « not for the EU ».
La nouveauté a été introduite par le cadre dit de Windsor entre Londres et Bruxelles, qui a clarifié certaines questions des relations commerciales post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’UE, notamment en ce qui concerne l’île d’Irlande, où se situe la frontière physique entre le Royaume-Uni (dont fait partie l’Irlande du Nord) et la République d’Irlande, qui est un État membre de l’Union. L’accord prévoit entre autres que pour toute la viande et certains produits laitiers en provenance de Grande-Bretagne et destinés à l’Irlande du Nord, une étiquette indique que ces produits ne sont pas destinés à l’UE, pour éviter que l’Irlande du Nord puisse être vendue en Irlande. Le problème est que ces produits ne répondent plus aux normes de qualité de l’UE et seraient donc illégaux s’ils étaient exportés hors du Royaume-Uni.
Mais le gouvernement britannique est allé plus loin et a décidé d’appliquer ces règles sur l’étiquetage de la viande et des produits laitiers également dans le reste du Royaume-Uni à partir d’octobre 2024, afin de ne pas créer de différences entre les aliments vendus en Grande-Bretagne et en Irlande du Nord. À partir de juillet 2025, l’obligation d’apposer des labels similaires sera également étendue à d’autres produits.
L’idée de Londres est d’éviter aux producteurs de devoir créer deux chaînes de production différentes pour vendre leurs produits en Irlande du Nord et en Grande-Bretagne, en alignant les règles sur les deux plus grandes îles du Royaume.
Apparemment, certains supermarchés britanniques commencent déjà à utiliser ce système d’étiquetage. Comme le rapporte le journal Politiqueselon plusieurs observateurs, il existe un risque qu’une forte confusion apparaisse autour de ce label, puisque les consommateurs seraient amenés à penser que les produits qui le portent sont conditionnés selon des normes inférieures à celles en vigueur sur le marché unique européen.
En fait, plusieurs acheteurs expriment déjà leurs doutes sur le fait qu’il soit conforme aux normes de sécurité de l’UE ? Je ne voudrais pas qu’il s’agisse d’un lait « spécial » Brexit qui n’est pas sûr pour les Européens.
Si les exportateurs anglais sont agités par ce nouveau système, qui les empêche de commercialiser des produits pouvant également être vendus dans l’UE, les experts en politique alimentaire soulignent néanmoins que les labels « incriminés » n’impliquent pas une réduction des normes des produits, ce qui sont restés sensiblement inchangés après la sortie de Londres du club européen.
Mais ils conviennent également que, comme cette nouvelle règle sur l’étiquetage des produits n’a pas été suffisamment anticipée par le public, l’impact sur la perception collective n’a pas été positif, ce qui, selon eux, est compréhensible. Tim Lang, professeur émérite de politique alimentaire à la City University de Londres, a expliqué que le label « envoie des signaux confus et soulève la question compréhensible : n’est-il pas suffisant ? Pourquoi pas pour l’UE ? Si ce n’est pas pour l’UE, pour qui et ?
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