Il n’y a pas 7 notes de musique, mais 12 : voici leur origine

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Les notes de musique que nous utilisons dans la tradition musicale occidentale sont 12. Il y a les 7 notes naturelles, que nous connaissons tous : do, re, mi, fa, sol, la, si (les notes des touches blanches du piano, pour ainsi dire). Et puis il y a les 5 notes modifiées: C♯ (ou D♭), D♯ (ou E♭), F♯ (ou G♭), G♯ (ou A♭), A♯ (ou B♭). Mais pourquoi 12, et pas par exemple 4 ou 27 ? La réponse réside très probablement dans la manière dont notre oreille le perçoit particulièrement. les consonnes (c’est-à-dire qui sonnent bien ensemble) quelques paires de notes : sur la base de ce critère essentiellement esthétique la gamme de 12 notes que nous utilisons en Occident s’est construite au fil des siècles. Si nous y réfléchissons, c’est incroyable comme avec seulement 12 notes vous pouvez créer des chansons si variées et différentes les unes des autres. Pensez simplement que Spotify contient à lui seul environ 85 millions de chansons!

Tout part d’un fait universel : les notes de musique ne sont rien d’autre que ondes sonores avec une certaine fréquence. En d’autres termes, des perturbations périodiques de la pression de l’air avec un certain nombre d’oscillations par seconde. Prenons par exemple une corde tendue et pincez-la. Celui-ci vibrera avec une certaine fréquence, produisant ainsi une note musicale précise. Maintenant, comme tout guitariste ou violoniste le sait, si nous bloquons la corde la moitié de sa longueur nous entendrons une note plus haute que notre cerveau interprète comme s’il s’agissait de la même note, c’est-à-dire avec la même « qualité sonore », mais à une fréquence plus élevée. Dans le jargon technique on dit que les deux notes sont éloignées l’une de l’autre. une octavequi est le plus haut degré de consonance que peuvent avoir deux notes. Autrement dit, les deux notes se marient si bien qu’elles semblent être deux versions différentes d’une même note !

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Après l’octave, la note la plus en accord avec celle de départ apparaît lorsqu’on bloque la corde non pas à la moitié de sa longueur mais à 1/3 de sa longueur. La distance entre la note obtenue sans bloquer la corde et celle ainsi obtenue s’appelle en jargon technique cinquième. Par exemple, si la chaîne produisait initialement un faireproduit maintenant un sol: ces deux notes sont distantes d’une quinte. Ils vont très bien ensemble mais pas suffisamment pour mériter le même nom.

Ici, à partir d’une note initiale, nous sommes arrivés à définir une autre note qui se marie bien avec la première. À ce stade, nous pouvons répéter le processus et rechercher la note qui se trouve à une quinte du G. Par exemple, prenons une chaîne qui produit un G et bloquons-la à 1/3 de sa distance. Nous obtenons une autre note : le roi.

Continue. La note à une quinte du D est la ; celui qui est à un cinquième de a est il moi; encore un cinquième plus loin, nous trouvons le Oui. En procédant ainsi, nous trouvons alors le fa♯Le C♯Le G♯Le D♯Le UNE♯ et le fait. Maintenant, un rebondissement : à un cinquième du chemin du f, nous retrouvons le faire. Cinquième après cinquième, nous sommes revenus, après 12 pas (soit 12 notes)retour au point de départ ! Cela signifie qu’on ne peut plus « inventer » d’autres notes en procédant par quintes successives. C’est de là que vient la convention occidentale de diviser l’octave en 12 notes. Quels sont alors les 12 touches, blanches et noiresque l’on retrouve à l’intérieur d’une octave dans un clavier de piano.

échelle de notes

Déterminer la fréquence précise de chacune de ces notes a été un long processus de raffinement. Entre 1400 et 1600 un système musical appelé « tempérament égal» qui, en termes simples, impliquait de diviser la gamme de manière à ce qu’entre deux notes consécutives le rapport de fréquence était toujours constantégal à environ 1.06. De cette façon, après 12 notes, nous obtenons une note à double fréquence, c’est-à-dire espacée d’une octave.

Ce système n’est pas utilisé partout dans le monde. Dans Inde et en Moyen-Orientpar exemple, l’octave est divisée en un nombre différent de notes distinctes : ce qu’on appelle microtons, c’est-à-dire toutes ces notes qui sont cachées parmi les 12 dont nous venons de parler. Bref, il existe une énormité de sons qui sont bien souvent inexplorés par la musique contemporaine, et qui sait, peut-être qu’à l’avenir on ne commencera pas à créer des chansons en utilisant de nouvelles fréquences !