Car l’avenir de nos industries dépendra des « décharges » de carbone.

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Parmi les priorités du Green Deal européen, l’un des fleurons de la Commission von der Leyen, figure notoirement la réduction des émissions de carbone d’ici 2030 et leur élimination d’ici le milieu du siècle. Pour atteindre ces objectifs, le carbone collecté doit être stocké quelque part. Mais actuellement, les dépôts disponibles en Europe sont loin d’être répartis de manière égale.

Comme nous le savons, l’un des moyens par lesquels l’UE entend atteindre ses objectifs climatiques ambitieux est de réduire (et d’éliminer progressivement) les émissions de CO2, l’un des principaux gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Il est peut-être moins connu, pour les non-experts, que l’un des outils permettant d’obtenir ces résultats est représenté par les systèmes dits de captage et de stockage du carbone, souvent indiqués par l’acronyme Ccs (de l’anglais carbon capture and storage). En pratique, il s’agit d’isoler et de capter les molécules de dioxyde de carbone de l’atmosphère (ou d’empêcher qu’elles y parviennent directement) : de cette manière, il est possible de maintenir actives les activités économiques qui polluent car, en fait, la pollution est éliminée artificiellement.

Or, il est clair que les technologies de captage du carbone sont extrêmement coûteuses. Mais il y a un autre aspect qui les rend déjà problématiques, du moins en Europe. Comme le rapporte le journal Politique, l’autre nœud des systèmes CSC concerne la question du stockage : où finit tout le carbone capturé ? Bien entendu, il est nécessaire de disposer de sites spécifiques pour le stocker, et la pratique la plus courante consiste à utiliser à cette fin des gisements de gaz ou de pétrole épuisés.

Le problème est que ces décharges naturelles, pour ainsi dire, sont largement concentrées en Europe du Nord, notamment en mer du Nord. Et cette zone géographique limitée abrite également la quasi-totalité des projets de stockage artificiel qui devraient être achevés d’ici la fin de la décennie, dont beaucoup ont été annoncés l’année dernière.

En revanche, dans les régions du sud et du centre-est de l’Europe, il n’existe pratiquement aucun projet actif. En réalité, selon les déclarations du chef du département énergie de la Commission Juul-Jørgensen rapportées par Politique, plusieurs d’entre eux pourraient bientôt recevoir un financement de l’UE, mais on ne sait pas encore quand ils seront réellement opérationnels. Si elle n’est pas correctement prise en compte, cette réalité pourrait engendrer un fossé économique supplémentaire entre les pays du nord et ceux du sud du continent, ce qui se traduirait par une compétitivité industrielle réduite des derniers par rapport aux premiers, compte tenu des coûts élevés de production. transport du carbone des sites de captage vers les sites de stockage.

De son côté, dans le cadre de son Green deal, la Commission prépare des plans pour augmenter les capacités de stockage des Vingt-Sept (pour atteindre 50 millions de tonnes d’ici 2030) et renforcer les réseaux d’infrastructures pour faciliter le transport du carbone. Bruxelles encourage donc les entreprises et les gouvernements individuels non seulement à investir dans les technologies CSC mais également à identifier des sites pour stocker le carbone, afin de rendre sa répartition plus équitable sur le continent.

Mais l’objectif de l’UE est de supprimer d’ici 2034 les permis spéciaux garantis aux producteurs les plus polluants dans le cadre de l’ETS (acronyme anglais désignant le marché des émissions), qui étaient maintenus jusqu’à présent pour les protéger de la concurrence étrangère. Mais l’idée est de pousser progressivement les entreprises européennes vers des alternatives qui rejettent moins de carbone dans l’atmosphère, et qui deviendront plus rentables une fois les exemptions actuelles supprimées.

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