Alors les mafias utilisent le Bluetooth pour importer de la cocaïne

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

La technologie Bluetooth nous a facilité la vie à bien des égards, depuis la possibilité d’écouter de la musique à l’aide de haut-parleurs ou d’écouteurs sans fil jusqu’à la possibilité de localiser des objets. Les trackers Bluetooth sont de petits appareils conçus pour aider les gens à retrouver des objets personnels, tels que des clés et des sacs, ainsi que des véhicules risquant d’être volés. Ils peuvent être attachés à un objet que vous ne souhaitez pas perdre et se connecter sans fil au téléphone portable ou à la tablette de leur propriétaire. Et apparemment, le crime organisé profite également de cette technologie pour faciliter le trafic de drogue.

Europol a découvert que les mafias utilisent de plus en plus ces appareils pour géolocaliser des produits illicites. Comme indiqué dans une note de l’agence, la majorité des cas signalés concernent la contrebande de cocaïne. Les traceurs Bluetooth sont de plus en plus souvent découverts à côté de drogues provenant généralement d’Amérique du Sud, dans des conteneurs qui arrivent dans nos ports et transportent des produits alimentaires. Les trafiquants de drogue les utilisent pour suivre le transit des cargaisons illicites. Grâce aux trackers, la cargaison peut être suivie après son arrivée dans les ports et récupérée en secret, ou la cargaison peut être suivie jusqu’à sa destination finale dans des lieux de stockage sur les marchés européens et y être récupérée. Et le turnover est terrible.

Selon le Rapport mondial sur la cocaïne 2023, élaboré par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le marché mondial de la cocaïne connaît une croissance spectaculaire et décrit comment la culture de la coca a augmenté de 35 % depuis 2020 à 2021, et le marché qui est concentrée dans les Amériques et dans une partie de l’Europe. L’UE devient une destination de plus en plus centrale, les trafiquants diversifiant également leurs itinéraires, envoyant de plus en plus de cocaïne vers le vieux continent en privilégiant les ports de la mer du Nord, comme Anvers, Rotterdam et Hambourg, ports où ils ont depuis longtemps dépassé en importance les points d’entrée traditionnels. Espagne et Portugal.

Les ports maritimes de l’Union européenne traitent environ 90 millions de conteneurs chaque année, mais les autorités ne sont en mesure d’inspecter qu’entre 2 et 10 %. On estime ainsi qu’au cours des dernières années, au moins 200 tonnes de cocaïne ont transité par les seuls ports d’Anvers et de Rotterdam, échappant aux contrôles. L’incapacité de contrôler tous les conteneurs représente un défi pour les forces de l’ordre et une opportunité pour les réseaux criminels qui ont besoin d’accéder aux plateformes logistiques pour faciliter leurs activités. Et avec l’aide des nouvelles technologies, leur travail devient de plus en plus facile.

Continuer la lecture sur Libremedia.ca