La tempête entoure Shein, le géant chinois du e-commerce, après avoir proposé à la vente des poupées sexuelles à contenu pédopornographique sur sa plateforme en France. Après cette lourde peine, Shein a déclaré à l’Agence France-Presse que les articles avaient été retirés de la plateforme et qu’une enquête interne avait été ouverte pour comprendre comment les vendeurs avaient contourné les contrôles internes et les réglementations européennes. L’histoire de la vente de ces produits pédopornographiques a suscité l’indignation dans le pays, qui se prépare à l’ouverture de la première boutique physique permanente de Shein à Paris, prévue le 5 novembre.
La menace du gouvernement de Paris
La colère est palpable dans les rangs du gouvernement parisien. Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, a averti qu’il demanderait l’interdiction de Shein en France si elle devait à nouveau vendre des poupées gonflables pédopornographiques. « La loi est très claire : s’il y a des comportements qui se répètent ou si les objets en question ne sont pas retirés dans un délai de 24 heures, le gouvernement peut le demander », souligne Lescure. A ce stade, ajoute-t-il, « nous avons porté plainte auprès du procureur donc il y aura une information judiciaire » qui devra « identifier les raisons pour lesquelles ce type de produit s’est retrouvé sur ces plateformes ».
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la lutte contre la fraude (DGCCRF) a constaté « que le site de commerce électronique Shein vendait des poupées sexuelles à l’aspect enfantin ». Leur description et leur catégorisation sur le site et sans filtres pour les utilisateurs mineurs, a souligné l’Autorité, « laissent peu de doute sur le caractère pédopornographique des contenus ». Peu de temps après, le géant asiatique est intervenu en déclarant avoir retiré les poupées sexuelles « immédiatement ». La DGCCRF rappelle que la diffusion de matériel pédopornographique via les réseaux électroniques est punie de sept ans de prison maximum et de 100 mille euros d’amende.
Shein a déjà été critiqué en France et à l’étranger pour avoir vendu des produits non conformes à la réglementation européenne. La France a déjà infligé des amendes à Shein à trois reprises en 2025, pour un total de 191 millions d’euros. Les amendes ont été infligées pour non-respect de la législation sur les cookies en ligne, pour publicité mensongère, informations trompeuses et pour non-déclaration de la présence de microfibres plastiques dans ses produits. Enfin en juillet. l’organisme antifraude français avait infligé à l’entreprise une amende de 40 millions d’euros pour pratiques commerciales trompeuses sur les prix.
Shein dans le collimateur de la Commission européenne, alors que ses revenus augmentent
La Commission européenne enquête également sur Shein pour les risques liés à la vente de produits illégaux, tandis que les parlementaires européens ont approuvé de nouvelles réglementations visant à limiter l’impact environnemental de la fast fashion. En mai, la Commission européenne et les autorités de protection des consommateurs ont signalé à la plateforme des violations présumées du droit de la consommation, notamment de fausses remises et des allégations trompeuses en matière de durabilité.
Shein, fondée en Chine, est depuis longtemps au centre de critiques concernant les conditions de travail dans ses usines et l’impact environnemental de son modèle économique de mode ultra-rapide. Malgré cela, la société, désormais basée à Singapour, a vu la valeur de ses actions croître rapidement, dépassant de nombreuses références traditionnelles du secteur du luxe ces dernières années.