En termes de notoriété, « cciel clair, fortes pluies« donne littéralement du fil à retordre à l’une des personnes les plus gonflées jamais vues au niveau populaire national, c’est-à-dire »Ciel rouge la nuit, beau temps j’espère». Le proverbe en question fait référence à une forme particulière prise par un certain type de nuages. Voyons s’il y a une part de vérité dans ce proverbe.
Comment se forment les nuages de moutons
Les nuages dont parle ce proverbe sont ceux qui, en météorologie, sont classés comme altocumulus. Ils font partie de la famille de nuages moyensplacé entre 2000 et 7000 mètres altitude, composée de petites gouttes d’eau, de cristaux de glace, parfois même eau surfonduec’est-à-dire de l’eau à l’état liquide avec des températures de l’air inférieures à zéro, une condition assez fréquente dans la troposphère moyenne, où la température ambiante descend jusqu’à –20/–30 °C et où se forme ce type de nuages.

Les nuages d’altocumulus ont leur propre ombre et sont constitués de flocons plus gros et plus sombres, qui peuvent s’étendre sur une grande partie du ciel visible. Ce sont des nuages peu épais qui, s’ils ont tendance à recouvrir une bonne partie ou la totalité de la voûte céleste avançant depuis son secteur ouest, ils représentent l’avant-garde d’une rupturesurtout son branche froide.
Plus précisément, ces amas nuageux se forment lorsqu’une grande masse d’air chaud et humide s’élève du sol (jusqu’à des altitudes d’environ 3 à 5 km) à l’approche d’un front froid plutôt actif. On sait aussi que les précipitations liées à la branche froide sont principalement identifiables sous forme d’averses ou d’orages, avec peu d’éclaircies et de renforcement du vent.
L’explication scientifique du proverbe
Pour clarifier les idées, on s’appuie sur un exemple pratique : imaginons que le front froid arrive de l’ouest (par rapport à notre point d’observation, donc de la partie de l’horizon céleste où le soleil se couche). La conséquence la plus évidente concernera le vent d’altitude, qui soufflera en moyenne du sud vers le nord, car toutes les perturbations venant de l’Atlantique (donc de l’ouest) sont précédées d’un flux de courants sud (d’abord sud-est, puis sud et sud-ouest).
Si le courant en altitude est plutôt tendu, et qu’il se retrouve à devoir franchir un obstacle (par exemple une colline, une montagne, un massif ou même simplement un courant qui souffle en sens inverse), il sera obligé de remonter vers le haut. , favorisant le refroidissement de la masse d’air ascendante et donc la condensation de la vapeur d’eau en son sein, donnant lieu à un traînée nuageuse. Du côté sous le vent du relief, en revanche, la masse d’air va redescendre, favorisant la dissipation du nuage.
Ce mouvement ondulatoire se répétera plusieurs fois, donnant naissance à de longues bandes nuageuses parallèles entre elles, disposées dans le sens ouest-est. Cependant, si des tempêtes très intenses ont été générées le long du front froid, le mouvement ascendant et descendant rapide de l’air qui se sera certainement produit au sein du front froid cumulonimbus (à travers ce que l’on appelle les « mouvements convectifs ») se propageront vers l’est, générant une sorte de perturbation également en correspondance avec les nuages décrits ci-dessus (les bandes nuageuses), et provoquant pratiquement leur dissolution en certains points équidistants les uns des autres (donc donnant naissance à « l’échiquier »).

Le proverbe est-il fiable ?
En fin de compte donc, quand vous voyez le ciel « en mouton » et que vous savez qu’une perturbation arrive, vous pouvez aussi dire que :
- les nuages orageux le long du front sont assez intenses (ou l’étaient quelques heures plus tôt) et très nombreux ;
- le vent en altitude est tendu ;
- dans les 12 à 24 heures, le temps aura probablement tendance à se détériorer, même à proximité de votre point d’observation.
Le proverbe est donc très souvent vrai : il a donc un bon degré de fiabilité.