L’homme d’Orbán affaibli, le commissaire hongrois a été déchu de ses pouvoirs en matière de santé reproductive

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Le feu vert est finalement arrivé pour le commissaire hongrois, mais l’homme de Viktor Orbán a été privé d’une partie des responsabilités qui lui étaient initialement assignées. Les députés demandent à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, de leur retirer la surveillance de la protection des droits reproductifs et de la gestion des pandémies.

Approuvé mais avec moins de pouvoirs

Après une longue lutte, le OK a finalement été donné à Oliver Várhelyi, nommé commissaire à la santé et au bien-être des animaux par von der Leyen, mais avec moins de pouvoirs. La préparation et la gestion des crises, y compris la supervision de l’Autorité de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Hera), seront transférées à la commissaire belge Hadja Lahbib. En tant que commissaire à l’égalité, en plus du portefeuille de préparation et de gestion des crises, Lahbib sera également responsable de la sauvegarde des droits en matière de santé sexuelle et reproductive.

« Il est de notre devoir, en tant que membres du Parlement européen, de veiller à ce que nos commissaires disposent des compétences adéquates, mais surtout qu’ils puissent représenter l’Europe et tous les Européens en termes de valeurs. Le commissaire désigné Várhelyi n’a pas réussi ce test. » a déclaré Stine Bosse, du groupe libéral Renew. « Les droits sexuels et reproductifs des femmes sont des droits humains fondamentaux. Je veux m’assurer que nos filles et nos petites-filles bénéficient également de ces droits », a ajouté l’eurodéputé danoise.

Un chemin trouble

Le chemin vers la reconfirmation de Várhelyi à la Commission a été immédiatement particulièrement semé d’embûches. Lors de son audition, le 6 novembre, les députés l’ont pressé de questions précises sur ses positions, notamment en matière d’avortement. En effet, on sait qu’en Hongrie, il est de plus en plus difficile pour les femmes de pouvoir avorter, après les nouvelles obligations imposées par le gouvernement comme devoir écouter les battements de cœur du fœtus avant de procéder à une interruption de grossesse. .

Visiblement insatisfaite de ses réponses, la Commission chargée de son approbation (ou de son rejet) l’avait renvoyé, le soumettant à de nouvelles questions écrites, une procédure mise en pratique lorsque les députés ne sont pas sûrs d’approuver ou non un candidat. Il appartiendra désormais à la présidente de la Commission de décider si elle accepte les demandes du Parlement européen ou si elle poursuit les missions qu’elle avait précédemment prévues pour Várhelyi.