La politique européenne, qualifiée de « protectionniste » par la Chine, subit un coup dur. Après la Hongrie, c’est désormais au tour de la Turquie d’ouvrir ses portes au géant chinois de la voiture électrique BYD. L’entreprise de Shenzhen, après avoir débarqué dans 19 pays à travers le monde, ouvre une usine dans le pays dirigée par le sultan Recep Tayyip Erdogan pour tenter de contourner les droits récemment introduits par Bruxelles sur les voitures de dernière génération « made in China ». L’entreprise chinoise va ainsi placer sur le marché européen ses voitures, qui ont pourtant été produites en Turquie.
Ils ouvrent une usine pour produire des voitures électriques chinoises, mais avec notre argent
L’entreprise chinoise BYD (qui verra un droit de douane de 17,4 pour cent appliqué aux importations de ses voitures en provenance de Chine) a signé un accord avec le gouvernement d’Istanbul pour ouvrir une usine dans la province de Manisa. La gigafactory construira des voitures électriques et hybrides avec une capacité de production annuelle de 150 000 véhicules. Un investissement d’un milliard de dollars a été mis sur la table, qui servira également à la création d’un centre de recherche et développement de technologies de mobilité durable. L’usine devrait démarrer sa production fin 2026 et créer jusqu’à 5 000 emplois. C’est une aubaine pour Erdogan, aux prises avec une très forte inflation, la dépréciation de la livre turque et une pauvreté généralisée au sein de la population.
Le constructeur chinois ouvre une usine dans la péninsule anatolienne, profitant de l’accord qu’Ankara a conclu avec Bruxelles sur l’annulation des taxes mutuelles d’import-export. La Turquie fait en effet partie de l’Union douanière de l’UE, ce qui signifie que les véhicules fabriqués dans la péninsule anatolienne et exportés vers l’Union peuvent éviter des droits de douane supplémentaires. Il faut cependant reconnaître qu’Erdogan utilise le protectionnisme en sa faveur : le gouvernement turc a également adopté des mesures de soutien aux constructeurs automobiles du pays, en imposant un droit de douane supplémentaire de 40 % sur les importations de véhicules chinois.
Début des tarifs sur les voitures électriques chinoises, les coûts augmentent jusqu’à 40 %
L’accord a été signé le 8 juillet à Istanbul par le président de BYD, Wang Chuanfu, et le ministre turc de la Technologie, Mehmet Fatih Kacir, en présence du président Recep Tayyip Erdogan, selon la télévision d’État TRT. Le ministre de la Technologie a publié des photos sur la plateforme sociale Le ministre a déclaré que l’accord est le résultat de discussions tenues avec des responsables chinois après une visite en Chine en décembre 2023. Soit quelques mois après le début de l’enquête lancée par la Commission européenne pour protéger le marché des voitures électriques du Vieux Continent.
Les technologies turques sont très utiles et vous pouvez les utiliser. #BYD vous nesil araç yatırımı, Türkiye’mize şimdiden hayırlı olsun. 🇹🇷 pic.twitter.com/STfWKEHrCV
– Mehmet Fatih KACIR (@mfatihkacir) 8 juillet 2024