Le plan de Bruxelles pour résoudre la crise au Moyen-Orient

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

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Il semble qu’il n’y ait aucun moyen d’arrêter la crise qui s’étend au Moyen-Orient. Au cours de la semaine dernière, Téhéran a attaqué des cibles en Irak, en Syrie et au Pakistan, Bagdad a répondu en tirant des missiles sur le Baloutchistan iranien et Tel Aviv a frappé des cibles iraniennes à Damas. Pendant ce temps, les incursions des Houthis contre le transit naval en mer Rouge se poursuivent. Dans ce contexte, l’UE tente de recomposer une solution politique pour éviter une confrontation militaire directe entre l’Iran et son « axe de résistance », d’une part, et Israël et les États-Unis, d’autre part. Mais le chemin est tout en montée. La guerre en Ukraine reste également au premier plan, mais les fonds européens destinés à Kiev sont toujours bloqués.

En tête de l’ordre du jour

Le plan de Borrell – Le haut représentant de l’Union pour la politique étrangère, Josep Borrell, présentera lundi 22 janvier un plan en 10 points au Conseil des affaires étrangères, qui s’annonce très intense. Le document, qui reprend un scénario d’après-guerre déjà esquissé en novembre dernier, envisage une action décisive de la communauté internationale (avec un rôle central de l’UE, des États-Unis et de la Ligue arabe) pour créer un État palestinien indépendant incluant Gaza et la La Cisjordanie (et qui ne doit pas être dirigée par le Hamas mais par l’ANP de Mahmoud Abbas), normaliser les relations entre Israël et les pays arabes et garantir la stabilité de l’ensemble de la région également par des garanties de sécurité crédibles pour tous les acteurs impliqués.

De nouveaux efforts diplomatiques – Et à la recherche d’une solution au conflit, des délégations ministérielles d’Israël, de Palestine, de la Ligue arabe, d’Arabie saoudite, de Jordanie et d’Égypte sont attendues à Bruxelles. L’UE tente ainsi de relancer le rôle de la diplomatie internationale, bloquée depuis des semaines en raison notamment de la forte opposition du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la fois à la cessation des hostilités et à la solution à deux États, défendue au contraire par Le président américain Joe Biden. Selon la presse internationale, les pays arabes sont prêts à normaliser leurs relations avec Israël à condition que l’on parle sérieusement de la création d’un État palestinien.

Tensions et sanctions – Mais les membres de l’UE eux-mêmes sont divisés sur la voie à suivre, l’Allemagne défendant fermement l’État juif et d’autres pays, comme l’Espagne et l’Irlande, appelant à un arrêt immédiat des hostilités. Parallèlement, la position de Tel-Aviv, déjà peu conciliante, s’est encore durcie après que Borrell a accusé Netanyahu d’avoir financé le Hamas dans le but d’affaiblir le front palestinien. Le Conseil devrait également approuver de nouvelles sanctions contre le groupe qui gouverne la bande de Gaza et que le Parlement européen souhaite désormais voir démantelé comme condition préalable à un cessez-le-feu permanent.

Flotte européenne en mer Rouge – Les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept discuteront également d’une mission navale européenne en mer Rouge, soutenue par l’Italie et la France, étant donné que les bombardements répétés des Anglo-Américains contre les positions Houthis au Yémen ne semblent pas avoir stoppé la Des miliciens chiites armés par l’Iran. Bruxelles précise toutefois qu’il ne s’agira pas d’une flotte offensive mais seulement d’une escorte de navires marchands, pour maintenir ouverte cette artère vitale du commerce maritime international.

Autres sujets d’actualité

Impasse en Ukraine – La guerre de Moscou contre Kiev est l’autre sujet brûlant à l’ordre du jour du Conseil des Affaires étrangères de lundi, qui sera précédé d’un échange informel avec le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba. Alors que les opérations militaires sur le terrain sont ralenties par le froid et que les bombes russes continuent de frapper les villes du pays, l’ouverture des négociations pour l’adhésion de l’ancienne république soviétique à l’UE sera également discutée à Bruxelles, même si tous les États membres n’en sont pas convaincus. sa pleine souveraineté.

L’OTAN montre ses muscles – Pendant ce temps, l’OTAN est sur le point de lancer l’exercice le plus massif depuis des décennies autour du soi-disant « couloir de Suwalki », la bande de terre entre la Lituanie et la Pologne qui représente le talon d’Achille de l’Alliance en cas d’attaque de la Russie, qui surplombe la Baltique avec l’enclave super-militarisée de Kaliningrad (qui semble être au centre d’une attaque hybride qui a frappé la Pologne, la Finlande, la Suède et l’Allemagne le mois dernier). Il y a quelques jours seulement, des documents classifiés de la défense allemande ont fuité, évoquant un possible affrontement entre Moscou et l’Otan dès 2025, déclassifiés comme « canulars » par le Kremlin. De leur côté, les républiques baltes ont annoncé leur intention de construire une nouvelle ligne défensive à leur frontière orientale.

Lassitude occidentale ? – Mais si les alliés mettent à jour leurs plans de défense, le soutien occidental à Kiev sera de plus en plus menacé en 2024 avec des élections cruciales pour la moitié du monde, y compris les États-Unis et l’UE. Malgré les nouvelles aides annoncées par Londres et Paris, il existe une lassitude généralisée face à une guerre qui est sur le point d’entrer dans sa troisième année et pour laquelle il ne semble y avoir aucune issue militaire. A cela s’ajoute une nervosité croissante face à l’éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche, récemment taquinée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky lui-même au Forum économique mondial de Davos.

Robinets fermés – C’est précisément à cause de l’obstructionnisme de l’aile trumpienne du Parti républicain que le Congrès américain n’est pas en mesure de débloquer les 61 milliards de dollars promis par Biden à Zelensky, pour lesquels le Parti républicain demande de nouvelles mesures strictes pour limiter l’immigration en provenance du Mexique. Au lieu de cela, comme à son habitude, le dirigeant hongrois Viktor Orbán, au centre d’une lutte acharnée politique entre la Commission et le Parlement européen, maintient fermement les 50 milliards d’euros que Bruxelles voudrait débourser à Kiev.

Parlement

Mémoire de la Shoah – Les députés commémoreront les victimes de l’Holocauste deux jours avant le Jour du Souvenir, le 27 janvier (qui tombe cette année un samedi), lors d’une session plénière à Bruxelles le jeudi 25 où prendra la parole Irene Shashar, survivante de l’Holocauste.

Présidence belge – Tout au long de la semaine, les ministres compétents présenteront aux commissions parlementaires compétentes les priorités de la présidence belge de l’UE, qui a débuté le 1er janvier et durera jusqu’au 30 juin.

Asile et migration – Le mardi 23 janvier, le dossier des migrations sera au centre des travaux de la Commission des libertés civiles. Après avoir entendu le responsable des affaires étrangères d’Amnesty International, Hussein Baoumi, qui présentera l’état de la situation en Tunisie, les députés interrogeront la commissaire aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, sur le mémorandum d’accord avec Tunis sur l’asile et la migration. .

Relations UE-Russie – Le même jour, la commission des Affaires étrangères adoptera sa position sur l’état des relations entre Bruxelles et Moscou. Le texte devrait inclure un appel à l’UE pour qu’elle accroisse son soutien à l’Ukraine et qu’elle développe une stratégie à long terme pour soutenir la démocratie en Russie.

Élargissement – Mardi également, la commission des affaires constitutionnelles et la commission des affaires étrangères examineront les possibilités d’un éventuel élargissement futur de l’UE et devraient adopter une série de recommandations sur la manière dont l’Union doit s’adapter pour fonctionner même avec de nouveaux membres comme l’Ukraine, Moldavie, Géorgie et pays des Balkans occidentaux.

Nouvelles techniques génomiques – Mercredi 24, la commission de l’environnement adoptera sa position sur la proposition de la Commission visant à obtenir des cultures plus performantes grâce aux nouvelles techniques génomiques (NGT), dans le cadre de la transition verte et de la réduction des engrais et pesticides. La proposition législative prévoirait également l’exclusion de certains NGT de la liste des OGM, ce qui conduirait à des procédures d’approbation plus rationalisées.

Conseil de l’UE

Justice et Affaires intérieures – De mercredi à vendredi, les ministres de la Justice et de l’Intérieur se réuniront pour une réunion informelle à Bruxelles, où ils discuteront entre autres de la migration (nous ferons le point sur l’accord historique conclu en décembre dernier et réfléchirons à la manière d’offrir une aide supplémentaire aux réfugiés ukrainiens). ), l’intelligence artificielle, la désinformation, la criminalité organisée et le trafic de drogue.

UE-Égypte – Se tiendra mardi 23 la dixième session du Conseil d’association entre l’UE (représenté par le haut représentant Josep Borrell) et l’Égypte (à laquelle sera présent le ministre des Affaires étrangères Sameh Shoukry), qui en 2024 entre dans sa vingtième année depuis son entrée en forcer. Les parties devraient discuter de la coopération dans le cadre du partenariat jusqu’en 2027, tant en ce qui concerne les relations bilatérales entre le Caire et Bruxelles que, bien sûr, en ce qui concerne le rôle de médiateur que l’Égypte peut jouer dans la crise actuelle au Moyen-Orient.

Commerce – Les dirigeants des Vingt-Sept se retrouveront entre lundi et mardi à Bruxelles pour une réunion informelle de deux jours, consacrée avant tout à la préparation de la conférence de l’Organisation mondiale du commerce à Abou Dhabi du 26 au 29 février. L’invitée d’honneur était Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’OMC. Une discussion sur l’autonomie stratégique européenne est également prévue.

Agriculture et pêche – La présidence belge présentera mardi 23 son programme dans le domaine de l’agriculture et de la pêche. Les ministres discuteront des questions agricoles liées au commerce, de l’avenir de l’agriculture et du règlement proposé par la Commission sur un cadre de surveillance des forêts européennes. Entre autres choses, les sanctions sur les produits agricoles russes, les engrais chimiques et la résilience de l’eau seront également abordées.

Commission

Sécurité Economique – Le vice-président exécutif de la Commission, Valdis Dombrovskis, et la commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager, présenteront les progrès réalisés sur le paquet visant à renforcer la sécurité économique européenne, qui comprend entre autres de nouvelles règles sur le contrôle des investissements directs étrangers et des investissements à l’étranger, ainsi que deux livres blancs sur contrôle des importations et recherche sur les biens dits à « double usage », c’est-à-dire à usage à la fois civil et militaire.

élections européennes – La présidente Ursula von der Leyen devrait également illustrer aux membres du Collège quelques lignes directrices pour ceux d’entre eux qui souhaitent participer à la campagne électorale pour les élections européennes de juin prochain.

Cinq articles de la semaine qui vient de se terminer

« Pour l’Italie, des réductions de 25 milliards avec le nouveau Pacte de stabilité ». Les syndicats européens le dénoncent. Pd et M5s : « Texte inacceptable, il faut le modifier ».

Les Palestiniens fuyant Gaza repoussés vers la mer par l’Europe. Une ONG dénonce le rejet de vingt-deux migrants de la Bande : « laissés à la dérive par les autorités grecques ».

Qui vend des armes au Hamas. Le groupe palestinien peut compter sur un important arsenal qui comprend des armements fabriqués artisanalement dans la bande de Gaza mais également importés de divers pays étrangers, notamment l’Iran et la Russie.

Moins d’impôts et 8 000 euros nets par mois : c’est ainsi que les députés européens gagnent plus que les Italiens. La course à l’un des 76 sièges de la Chambre européenne réservés aux hommes politiques italiens a commencé. Entre salaire de base et indemnités, les parlementaires de Strasbourg gagnent plus que ceux de Rome. Tandis qu’un commissaire européen reçoit le double du montant du premier ministre Meloni : 25 mille euros par mois.

Musiciens sous-payés de Spotify : les artistes reçoivent moins de 10 % des revenus. Le Parlement européen réclame une augmentation des salaires des auteurs et chanteurs.

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