Depuis l’Accord de Paris de 2015, nous avons perdu 19 ans dans la lutte contre le réchauffement climatique

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Si nous voulons maintenir la température moyenne mondiale en dessous du seuil de sécurité de +1,5 °C par rapport à la moyenne préindustrielle, il faut se dépêcher car le temps presse. Une analyse du Service Copernic sur le changement climatique Date cela le démontre très clairement. En décembre 2015, lorsque les délégués de la COP ont signé l’Accord de Paris visant à maintenir le réchauffement climatique en dessous de +1,5°C, les données estimaient que les températures mondiales dépasseraient le seuil de +1,5°C. 2045. Aujourd’hui, les prévisions nous indiquent que la limite sera dépassée dans Février 2034. Entre autres choses, cette extrapolation ne prend pas en compte les températures records de novembre 2023. Autrement dit, en 2015, notre échéance ambitieuse était dans 30 ans. Aujourd’hui, 8 ans plus tard, il en reste un peu plus de 10.

Parce que le réchauffement climatique s’accélère

L’analyse montre que la fenêtre pour atteindre le seuil de +1,5°C s’est rapidement refermée entre 2015 et 2021 en raison de divers facteurs.
Cela est dû à une combinaison de facteurs, tels que l’augmentation exponentielle des émissions de gaz à effet de serre et des événements de variabilité naturelle tels qu’El Niño, qui réchauffent encore davantage le climat de la Terre.

Par ailleurs, une série d’années de chaleur record a également eu un impact négatif, en premier lieu 2016, avec l’épisode El Nino le plus intense jamais vu. Depuis lors, la distance jusqu’au seuil de +1,5 °C est restée à environ 12 ans d’aujourd’hui. Ces extrapolations vers le futur nous donnent une estimation du rythme du réchauffement climatique anthropique et de la fenêtre d’action climatique qui se ferme pour maintenir le climat mondial en dessous de +1,5 ºC. Un rythme absolument trop accéléré et qu’il faut à tout prix ralentir.

Bien que le tableau soit extrêmement préoccupant, ce résultat n’est pas surprenant, compte tenu de l’augmentation continue des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère qui, selon toutes les prévisions, établiront cette année de nouveaux records après ceux déjà atteints en 2022 lorsque, pour la première fois, les concentrations moyennes mondiales de CO2 dans l’atmosphère qu’ils ont dépassée de 50% ceux de l’ère préindustrielle, atteignant moi 417,9 ppm. Ce n’est pas pour rien que cette application affiche les records étonnants battus au cours de l’année qui vient de se terminer. Les années qui ont suivi la signature de l’Accord de Paris ont été les plus chaudes depuis 1940, mais la différence avec 2023 est très nette.

Depuis, nous avons connu les années les plus chaudes de tous les temps avec 2016, 2019, 2020 et maintenant 2023, déjà officialisée comme l’année la plus chaude sur Terre depuis 1850.. Cette cascade de records est probablement l’un des indicateurs les plus significatifs que le changement climatique est en cours et que le seuil des 1,5°C se rapproche à grands pas.

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Les conséquences et les scénarios futurs

L’apparente accélération du réchauffement climatique après la signature de l’Accord de Paris se reflète également dans les principaux régulateurs de la température de notre planète, tels que les océans et les glaces marines. L’Arctique a enregistré sa plus faible étendue jamais vue en 2020suivi de 2019 et 2012.

La différence par rapport à la moyenne est plus évidente pour la glace marine de l’Antarctique. En octobre dernier, la glace de mer de l’Antarctique était plus faible 11% par rapport à la moyenne 1991-2020. Le précédent record était de 5% en 1986.

Le GIEC (c’est-à-dire le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a organisé une longue session sur les objectifs de température à long terme le premier jour de la COP28. Le directeur du Service Copernicus sur le Changement Climatique, Carlo Buontempo, a présenté certains des derniers résultats obtenus à partir des analyses et ce fut l’occasion de confirmer comment les séries de données de différentes organisations s’accordent sur l’accélération rapide de la tendance au réchauffement climatique ces dernières années.