c’est pour ça qu’ils n’existent plus

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

L’un des aspects les moins connus mais les plus fascinants de histoire des Jeux olympiques c’est qu’autrefois, on organisait aussi des compétitions sportives concours d’art. De 1912 à 1948, c’est-à-dire que pendant sept éditions, un groupe d’architectes, de musiciens, d’écrivains et d’artistes de diverses disciplines ont concouru pour les médailles olympiques, faisant de l’art une partie intégrante des Jeux olympiques. Mais comment est née cette idée, et pourquoi ces courses ont-elles été éliminées du programme officiel ?

La naissance des compétitions artistiques olympiques y est pour beaucoup l’esprit des Jeux olympiques. Le fondateur de la version moderne des Jeux, le Baron Pierre de Coubertin (qui a également fondé le CIO – Comité International Olympique), a conçu son projet de renaissance des Jeux Olympiques leidéal de la Grèce antique, selon lequel l’art et le sport étaient considérés comme une combinaison parfaite pour parvenir à l’harmonie, en entraînant le corps avec l’esprit. De Coubertin s’efforce ainsi de créer un lien fort entre sportifs et artistes : des concours artistiques commencent également à apparaître au programme, avec évidemment travaux dédié au sport.

Les courses avaient les leurs catégories. Comme pour le sport, les disciplines artistiques étaient réparties en 5 grandes classes : architecture, littérature, musique, peinture et sculpture. Ceux-ci étaient ensuite divisés en sous-catégories spécifiques : dans le cas de la littérature, il y avait la prose, le lyrique et l’épopée, ou, pour la musique, il y avait les concours orchestraux et instrumentaux, en plus des concours de chant solo et choral ; et encore une fois, l’architecture incluait l’urbanisme et la peinture organisait également des concours de dessin et d’arts graphiques, tandis que pour la sculpture, il y avait des concours de statuaire, de bas-relief, de médailles, de plaques et de médaillons.

L’idée a été concrétisée pour la première fois aux Jeux olympiques de 1912, à Stockholm, et a duré jusqu’à l’édition de 1948, organisée à Londres. Non sans doute : comment aurait été évalué le meilleur travail ? Il a laissé unoption « pas de gain »: Si les juges n’ont pas pu déterminer un gagnant, en fait, les médailles ils n’auraient pas été assignéssauf la médaille de bronze.

Mais qui étaient les meilleurs dans l’art olympique ? Là Allemagne il a remporté plus de médailles que quiconque : 24, dont 12 aux Jeux olympiques de Berlin de 1936 (ceux organisés à l’époque nazie, avec un jury majoritairement allemand). Les concurrents italiens arrivent deuxièmes, avec 14 médailles, et les artistes français troisièmes, avec 13 prix. La seule femme à avoir remporté un titre olympique dans le programme artistique est la Finlandaise. Aale Tynipour la littérature.

Les concours – auxquels ont également participé des célébrités comme la lauréate du prix Nobel de littérature Selma Lagerlöf et le célèbre compositeur Igor Stravinsky – n’ont pas manqué événements curieux. Par exemple, il y a eu plusieurs cas d’athlètes qui ont concouru à la fois dans leur propre discipline et, des années plus tard, dans le domaine de l’art. Parfois même gagnant : ce fut le cas du tireur américain Walter Winans (récompensé pour la sculpture) et le nageur hongrois Alfred Hajos (médaille d’argent pour l’architecture).

Aujourd’hui, les concours d’art ne sont plus présents : en 1949, un rapport fut présenté lors de la réunion du Comité olympique à Rome selon lequel les concours devaient être supprimés car, avec la participation d’artistes professionnels et la vente des œuvres, ils allaient à l’encontre l’idéal de « l’amateurisme démocratique » de Coubertin. Après un débat houleux, il fut décidé de poursuivre les compétitions, mais il était alors trop tard pour les Jeux olympiques de 1952 à Helsinki. Les courses étaient alors remplacé par des expositions d’art, connus sous le nom d’Olympiades culturelles. Ainsi prit fin la tradition de l’art olympique et les 151 médailles décernées jusqu’alors furent effacées du décompte.

Cependant, des tentatives continues ont été faites pour réintégrer l’art : entre 2000 et 2004, par exemple, il y a eu quelques éditions d’un Compétition sportive et artistique du CIOdont les gagnants ont reçu des prix en espèces, tandis que depuis 2018 il y a eu un olympique Musée qui gère le programme « Artiste olympique », qui invite les athlètes olympiques et paralympiques à créer et présenter de nouvelles œuvres d’art.