L’Ukraine a annoncé le rappel sous les armes de ses citoyens âgés de 25 à 60 ans vivant à l’étranger. Le ministre de la Défense Rustem Umerov a expliqué dans une interview aux médias allemands qu’il s’agissait d’une « invitation », mais a ajouté qu’il y aurait des sanctions si quelqu’un ne répondait pas à l’appel. Cette annonce intervient à un moment où les appels à une augmentation du nombre de soldats ukrainiens sur le front se font de plus en plus pressants. Une question qui alimente les tensions entre le président Volodymyr Zelensky et le commandant des forces armées Valeriy Zaluznyj.
La difficile rotation des troupes
Les chefs militaires font en effet pression pour que le président adopte un décret prévoyant l’enrôlement de jusqu’à 500 000 nouveaux soldats. « Nos unités manquent de personnel », s’était plaint ces derniers jours le major Oleksandr Volkov, soulignant également que 40% de l’armée a plus de 45 ans. « Nous avons besoin de jeunes, de moins de 40 ans, et motivés », a-t-il ajouté. faisant également pression sur Zelensky les épouses de soldats du front, qui manifestent depuis plusieurs semaines à Kiev pour réclamer le retour de leurs maris après 22 mois de conflit.
A ces demandes, le président ukrainien a jusqu’à présent répondu en soulignant quelques points critiques. « Sachant qu’il faut six travailleurs civils ukrainiens contribuables pour payer le salaire d’un soldat, il me faudrait amener 3 millions de travailleurs supplémentaires quelque part pour payer les troupes supplémentaires », a déclaré Zelensky ces derniers jours. En outre, le président demande au chef de l’armée Zaluzny un plan de guerre et un projet de démobilisation des soldats combattant les Russes. Autrement dit, pour Zelensky, le chiffre d’affaires doit être réel et soutenu par un plan clair.
Volontaire ou forcé ?
L’annonce du ministre de la Défense ouvre une première porte aux demandes des chefs militaires : les Ukrainiens âgés de 25 à 60 ans vivant à l’étranger et éligibles au service militaire seront invités à se présenter aux centres de recrutement des forces armées et à servir dans l’armée l’année prochaine. Cependant, on ne sait pas exactement ce qui se passerait en cas de refus. Le ministre Oumerov a fait allusion à des sanctions, tout en ajoutant que le gouvernement « discute toujours de ce qui devrait se passer si (les recrues potentielles, ndlr) ne viennent pas volontairement ».
La situation au front
En revanche, remplir les troupes en faisant appel au seul élan patriotique ne semble plus une voie viable. Si dans les premiers mois du conflit l’enthousiasme remplissait les rangs de l’armée ukrainienne de volontaires, aujourd’hui le climat a changé. Et les nouvelles venant du front n’arrangent rien. Alors que le Royaume-Uni affirme que les combats sont au point mort, l’armée ukrainienne elle-même tire la sonnette d’alarme : Les forces russes auraient gagné du terrain lors de l’offensive terrestre qui se déroule depuis deux mois dans le sud-est de l’Ukraine, autour de la ville industrielle d’Avdiivka. « Depuis le 10 octobre, lorsque l’ennemi est devenu plus actif, il a avancé par endroits d’un kilomètre et demi à deux kilomètres », a déclaré le porte-parole militaire ukrainien Oleksandr Shtoupun, qui a également reconnu que les forces russes étaient supérieures en nombre.
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