Adaptation des règles sur les voitures électriques, « approche technologique ouverte » et financement du secteur automobile. Avant les vacances de Noël et la fin de l’année, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen adresse un message d’ouverture au monde automobile. « Chaque secteur a des besoins uniques et il est de notre responsabilité d’adapter des solutions à la fois propres et compétitives », a écrit le dirigeant européen dans la note de lancement du dialogue stratégique sur l’automobile. L’initiative, qui débutera en janvier 2025, rassemblera les protagonistes du secteur automobile européen, qui souffre énormément de la baisse des ventes de véhicules neufs et des difficultés de transition vers les voitures électriques.
Depuis Bruxelles, on fait savoir que l’objectif ambitieux d’arrêter l’immatriculation des voitures à moteur thermique en 2025 n’est pas en discussion. Il s’agit plutôt d’éviter des « sanctions » contre une industrie qui peine à se redresser, ainsi que de. l’ouverture aux technologies, comme les biocarburants, qui jusqu’à présent étaient exclues de la liste des sources propres et durables. Si ces propositions avaient déjà été avancées ces derniers mois, tant par l’Italie que par le Parti populaire européen, le fait que cette fois ce soit Bruxelles qui en parle directement donne de l’espoir aux dirigeants des constructeurs automobiles.
Qu’est-ce que le dialogue stratégique automobile et quand commence-t-il ?
Le dialogue stratégique de la Commission européenne sur le secteur automobile débutera en janvier. La formule suit celle déjà utilisée en 2024 pour le secteur agricole après les manifestations des tracteurs qui ont bouleversé la moitié de l’Europe. « L’industrie automobile est une fierté européenne et joue un rôle central dans la prospérité de l’Europe. Elle stimule l’innovation, soutient des millions d’emplois et constitue le plus grand investisseur privé dans la recherche et le développement. Chaque secteur a des besoins uniques et il est de notre responsabilité d’adapter des solutions qui conviennent aux deux. propre et compétitif », a déclaré la dirigeante européenne Ursula von der Leyen lors de l’annonce du début du dialogue.
La crise de Volkswagen pourrait également provoquer au moins 45 000 licenciements en Italie
Bruxelles s’engage à « faire en sorte que l’avenir de l’automobile reste solidement ancré en Europe ». Pour soutenir l’industrie et les fournisseurs automobiles européens, qui traversent « une transition profonde et disruptive », le Dialogue vise à « soutenir la compétitivité mondiale de la production automobile en Europe », en stimulant l’innovation et la numérisation, l’utilisation de l’intelligence artificielle et la conduite autonome. . Sur le thème de la décarbonation, la note publiée par la Commission parle d' »une approche technologique ouverte ». Le passage suggère que Bruxelles, en atteignant ses objectifs climatiques ambitieux, a l’intention de revoir certaines des restrictions appliquées jusqu’à présent sur les technologies considérées comme propres.
La question des biocarburants
L’Italie et la République tchèque insistent depuis longtemps pour avancer la révision de la réglementation à 2025, plutôt que comme prévu en 2026, afin que les biocarburants, dont notre pays est l’un des principaux producteurs, soient également inclus dans les carburants alternatifs. à l’essence. Au moment de la rédaction du règlement, les « biocarburants » étaient exclus, tandis que les électrocarburants étaient autorisés. Une décision défendue à l’époque par l’exécutif européen, mais sur laquelle Bruxelles pourrait cette fois céder.
Ces changements ces dernières semaines ont également été proposés par le Parti populaire européen (PPE), principale force des députés européens ainsi que par la famille politique à laquelle appartient von der Leyen. Le texte sur le dialogue stratégique parle également de « résoudre les problèmes liés à l’emploi », ainsi que « d’augmenter la demande en renforçant les ressources financières du secteur, sa résilience et sa chaîne de valeur dans un contexte international de plus en plus compétitif ». La participation à des réunions d’entreprises automobiles européennes, de fournisseurs d’infrastructures, de syndicats et d’associations professionnelles est attendue.
Des amendes record pour les émissions à éviter
Le secteur est actuellement confronté à de nombreuses difficultés. À la demande particulièrement faible s’ajoutent le manque de préparation en termes d’infrastructures de recharge pour les voitures électriques, les difficultés de production de batteries, ainsi qu’une dépendance structurelle à l’égard des approvisionnements en provenance de Chine. Dans ce contexte complexe, le secteur n’entend pas mettre fin à la règle fixée pour 2035 pour bloquer les immatriculations avec des moteurs à combustion.
Un retour en arrière pourrait compromettre les nombreux investissements déjà réalisés ou prévus pour la conversion à l’électrique et faire reculer encore davantage le secteur dans le contexte mondial. La décision urgente à laquelle devra répondre le Dialogue concerne les amendes pour les émissions de Co2 en 2025. On estime qu’elles pourraient s’élever entre 15 et 17 milliards d’euros. Une charge sur les budgets que les constructeurs ne peuvent pas se permettre de supporter, alors que certains géants comme Stellantis et Volkswagen ont déjà entamé des plans de restructuration et de licenciements.