Les États-Unis et la Chine sont les principales superpuissances de la planète et sont en concurrence dans de nombreuses régions du monde. Parmi ceux-ci, il y a un lieu apparemment insolite : la ville de Lobitositué sur la côte deAngola, En Afrique. Lobito a environ 400 000 habitants et a été fondée en 1843 par des colonialistes portugais. Ce dernier l’avait déjà doté d’un chemin de fer qui relie la ville à la République démocratique du Congo (RDC). Voici la raison de l’intérêt qu’on lui porte : bien que peu connu, Lobito en possède un pposition stratégique ce qui en fait, au moins potentiellement, le point de connexion entre les mines congolaises (par exemple de coltan), celles de Zambie et l’océan Atlantique (avec les marchés occidentaux pour destination finale). Cependant, pour comprendre comment nous en sommes arrivés à ce point, nous devons prendre du recul.
Le G7 contre les nouvelles routes de la soie
En 2013, le gouvernement chinois a lancé le projet Initiative la Ceinture et la Route (BRI), également connues sous le nom de Nouvelles Routes de la Soie. Cette initiative s’appuie sur le développement de Infrastructure connecter le marché chinois aux marchés des pays concernés par le passage des Nouvelles Routes de la Soie. Entre accords de coopération et divers types d’investissements dans les infrastructures, plus de 150 pays ont décidé de rejoindre le projet chinois et de consolider leurs relations avec Pékin, dont divers États africains. Cela a alarmé les États-Unis, qui considèrent la BRI comme une menace pour leur leadership mondial.
En réponse au projet chinois, al Sommet du G7 en juin 2022 les 7 économies de type occidental les plus riches du monde ont lancé le Partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux (PGII), une initiative qui prévoit le financement de projets d’infrastructures à mettre en œuvre dans les économies émergentes, financée par les pays du G7 et à laquelle 15 États ont actuellement adhéré. Même si les membres du G7 ne souhaitent pas définir le PGII comme une réponse aux Nouvelles Routes de la Soie, la similitude entre les deux initiatives est assez significative. En effet, tout comme la BRI, le PGII repose sur la combinaison d’investissements publics et privés pour promouvoir le développement industriel. C’est dans ce contexte qu’intervient le Corridor de Lobito.
Le couloir de Lobito
Le corridor de Lobito est le projet de renforcement et d’extension d’un la ligne de chemin de fer qui part de la République Démocratique du Congo et se termine au port de Lobito, en Angola, en passant par la Zambie. Le projet est divisé en deux interventions fondamentaux : le premier est le amélioration du réseau ferroviaire de Benguela (restauré en 2014 par la Chine) qui relie déjà Lobito à la ville de Kolwezi au Congo. La seconde est la extension du réseau jusqu’à Lumumbashi (également au Congo) et de là vers la région du Copperbelt en Zambie. Grâce à cette infrastructure, le matière première produits dans ces deux pays (République Démocratique du Congo et Zambie) pourront facilement atteindre les côtes de l’Angola sur l’Océan Atlantique et de là les marchés occidentaux des Etats-Unis et d’Europe.
La valeur stratégique de ce projet est augmentée par les processus de transition numérique et écologique actuellement en cours. En effet, tant les terres rares produites au Congo (comme le cobalt) que le cuivre produit en Zambie sont des matières premières cruciales pour la production de biens fondamentaux pour la transition numérique et écologique, des panneaux photovoltaïques aux voitures électriques. Dans ce contexte, le corridor de Lobito est devenu pour beaucoup le projet symbolique du PGII en Afrique et des tentatives de Washington pour répondre à la montée de la Chine sur le continent.
Les inconnues
Sur le papier, le corridor de Lobito est un projet capable de modifier considérablement l’équilibre de la compétition entre Washington et Pékin en Afrique, mais pour atteindre ces objectifs, il faudra surmonter plusieurs obstacles. Le premier est celui de scepticisme des pays africains, qui craignent que ces infrastructures ne leur apportent pas de réels bénéfices sur le plan économique et en termes de création d’emplois. La seconde est celle de étude de faisabilité: Bien que les pays du G7, ainsi que les gouvernements de la République démocratique du Congo, de la Zambie et de l’Angola, soient convaincus du potentiel du projet d’un point de vue technique, le corridor de Lobito est un projet très complexe à mettre en œuvre. Il s’agit en fait d’un chemin de fer électrifié qui doit être développé sur des centaines de kilomètres et qui, par conséquent, pourrait ne pas être réalisable comme l’imaginaient ses financiers. Ces questions devront être résolues dans un délai court, étant donné que, selon ce qui a été déclaré par les membres du G7, le projet de Le corridor de Lobito doit être achevé d’ici 5 ans.