TikTok, dans l’UE, il y aura un arrêt des récompenses pour ceux qui passent plus de temps sur l’application

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Arrêtez les programmes qui vous obligent à rester collé aux écrans de votre téléphone portable pour toujours. Le réseau social TikTok s’est engagé à retirer définitivement de l’Union européenne la fonctionnalité de sa nouvelle application, connue sous le nom de TikTok Lite, qui récompense les utilisateurs du temps passé sur écran avec des pièces virtuelles à dépenser sur d’autres plateformes. Selon l’Union européenne, il s’agit du premier résultat important de la nouvelle législation européenne sur le numérique. TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, avait lancé ces derniers mois un nouveau service controversé en France et en Espagne.

Bruxelles avait immédiatement envoyé une enquête, ce qui a conduit l’entreprise chinoise à la suspendre dans l’UE le 24 avril, quelques semaines seulement après le lancement officiel. La Commission européenne a estimé que le mécanisme présentait « des risques sérieux pour la santé mentale des utilisateurs ». Vient maintenant la nouvelle de l’accord, dans lequel l’entreprise s’engage à retirer ce programme qui peut générer des niveaux élevés de dépendance numérique. « Nous avons obtenu le retrait définitif du programme de récompenses #TikTokLite, qui aurait pu avoir des conséquences hautement addictives », a déclaré lundi sur X le commissaire européen au Numérique, Thierry Breton. « Le temps cérébral disponible des jeunes Européens n’est pas une monnaie d’échange pour les réseaux sociaux », a ajouté l’ancien ministre français.

Un frein aux addictions au numérique

La fonctionnalité TikTokLite récompense les utilisateurs qui regardent des vidéos ou effectuent d’autres actions, comme aimer des vidéos et suivre des créateurs de contenu. En échange, les utilisateurs les plus actifs reçoivent des pièces virtuelles, qui peuvent ensuite être échangées contre des cartes cadeaux sur les sites partenaires de la plateforme vidéo. Dans un communiqué, l’exécutif européen a informé que toute violation des engagements pris par TikTok constituerait « immédiatement » une violation du Règlement sur les services numériques et pourrait donc donner lieu à des amendes.

En vertu de la loi sur les services numériques, les très grandes plateformes en ligne sont tenues de procéder à une évaluation des risques et de soumettre un rapport aux services de la Commission avant de lancer toute nouvelle fonctionnalité susceptible d’avoir un impact critique sur les « risques systémiques » et doivent prendre des mesures d’atténuation efficaces pour y remédier. les risques identifiés. Dans le cas de ce programme, TikTok n’a soumis aucun rapport d’évaluation des risques, ce qui a d’abord conduit à l’ouverture de la procédure, puis à la décision d’aujourd’hui.

Première victoire de la loi sur les services numériques

Selon Bruxelles, le réseau social s’est également engagé « à ne lancer aucun autre programme qui pourrait contourner le retrait ». Les responsables de l’UE ont également souligné la volonté du groupe de travailler de manière « constructive » avec la Commission européenne. De son côté, l’entreprise a annoncé par l’intermédiaire d’un porte-parole que la fonction controversée avait déjà été « volontairement » suspendue par le groupe. « La décision d’aujourd’hui envoie un message clair à l’ensemble du secteur des médias sociaux », a déclaré la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager. Bruxelles considère ce résultat comme un succès significatif pour la loi européenne sur les services numériques (DSA), qui vise à réglementer le contenu en ligne en obligeant les principales plateformes à se conformer aux lois et à collaborer avec les régulateurs.

TikTok hors de l’UE s’il n’accepte pas le contrôle de Bruxelles

Le 17 juillet, la Cour de justice de l’Union européenne a rejeté le recours de TikTok, estimant que le réseau social doit respecter les règles communautaires en matière de services numériques et accepter la surveillance de ses services par la Commission européenne, sous peine de lourdes amendes, voire d’interdiction. Concernant l’appel, la Cour de Luxembourg a déclaré que ByteDance n’avait pas suffisamment justifié ses arguments. La Cour avait également souligné la forte hausse de popularité de TikTok, qui le plaçait au même niveau que ses concurrents Meta Platforms et Alphabet.