Elle est soupçonnée d’avoir formé un cartel avec d’autres concurrents pour contrôler le marché du parfum en Europe. L’accord, illégal au regard des lois antitrust de l’UE, aurait également été conclu via des échanges de messages privés sur Whatsapp. Mais lorsque la Commission européenne, qui avait ouvert une enquête, a demandé à consulter les discussions, elle a découvert que la correspondance avait été supprimée. C’est pour cette raison que Bruxelles a décidé de sanctionner la filiale française du géant de la parfumerie International Flavors & Fragrances (IFF) d’une amende maximale de 15,9 millions d’euros. C’est la première fois que les services antitrust de l’UE infligent une telle amende à une entreprise.
Selon ce que rapporte l’exécutif européen dans une note, la Commission a procédé en mars 2023 à une inspection au siège français de l’IFF demandant de vérifier les téléphones portables de certains employés. Lors de l’examen, les inspecteurs de l’UE ont découvert que l’un des dirigeants de l’entreprise avait supprimé des messages Whatsapp échangés avec un concurrent contenant des informations très probablement liées au prétendu cartel.
L’IFF a immédiatement reconnu les faits et a aidé la Commission à récupérer les messages supprimés. La collaboration n’a pas permis d’annuler l’amende, mais elle a certainement contribué à la réduire. Selon les règles antitrust de l’UE, quiconque entrave les enquêtes risque une amende pouvant aller jusqu’à 1% du chiffre d’affaires. Pour l’IFF, l’amende infligée était de 0,15 %. Les problèmes du géant du parfum ne s’arrêtent pas là : l’enquête de la Commission est toujours en cours et pourrait déboucher sur de nouvelles et lourdes amendes.