Restauration gâchée : il doit tout recommencer sur sa Ferrari 360 après un simple détail, l’expert tranche

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Quand restaurer une Ferrari vire au cauchemar pour une simple bande vinyle… Ratarossa, le Youtubeur bien connu des amateurs de Ferrari, ne s’attendait sûrement pas à devoir tout recommencer à cause d’un détail en apparence anodin. Retour sur un fiasco aussi frustrant qu’édifiant dans la jungle des restaurations automobiles.

Ratarossa et sa Ferrari 360 : passion, restauration… et déception

Pour qui fréquente un tant soit peu l’univers des voitures d’exception sur internet, Ratarossa n’est plus à présenter. Entre deux tasses de thé anglais et trois coups de clé de 13, ce Britannique iconoclaste s’est fait un nom en sauvant de somptueuses Ferrari promises à finir compressées. 308, 328, 512 BB, 360 Modena… Sa chaîne est un musée roulant. Son rêve secret ? Mettre la main sur une F40 à restaurer, rien que ça !

C’est pourtant avec sa fidèle 360 Modena, la Ferrari de quasi tous les jours, qu’il va croiser la route de la poisse. Après une restauration de neuf mois — oui, neuf mois, un vrai accouchement mécanique : démontage complet, peinture intégrale, habitacle refait à neuf, remise en état des freins, compartiment moteur reluisant — tout semblait parfait. Elle brillait, fière et intimidante. Mais c’était sans compter sur une simple bande vinyle tricolore, apposée sur la carrosserie noire en clin d’œil aux Challenge Stradale, qui allait transformer ce rêve en… vrai mauvais film d’horreur.

L’affaire du vinyle rétractable : un détail qui ruine tout

Après quelques semaines à rouler fièrement, patatras ! Une première imperfection apparaît sur la fameuse bande. Puis une autre. Rapidement, ce qui était censé évoquer le sport italien devient un monticule de bourrelets et de fissures, comme taillé au scalpel par un chirurgien sans diplôme. « C’est un cauchemar », lâche Ratarossa à ses abonnés, « On a passé neuf mois à refaire la voiture à la perfection, et maintenant la bande vinyle rétrécit de jour en jour. »

Le verdict ne tarde pas à tomber. Sous le vernis, la bande vinyle rétrécit et laisse une arête disgracieuse. Le pire ? Les défauts migrent du capot jusqu’au toit, obligeant à envisager de poncer et repeindre près des deux tiers de la voiture pour une réparation convenable.

  • La bande avait été imprimée sur un vinyle « calandré », peu adapté aux exigences automobiles, au lieu du « cast » haut de gamme recommandé par les pros.
  • Le vinyle calandré, moins stable aux variations thermiques, souffre particulièrement sur les carrosseries noires très exposées à la chaleur.
  • Le matériau se dilate, se contracte, se décolle… d’où les célèbres bandes tordues et fendues. Selon un expert chevronné, il a déjà vu des rétractations de 20 mm !
  • La solution la plus fiable ? Repeindre, puis appliquer une nouvelle bande « cast », sans vernis par-dessus.

Carrosserie : quand la peinture aussi joue contre vous

Comme si le vinyle ne suffisait pas, d’autres soucis pointent leur nez sur la 360 de Ratarossa. Cette fois, c’est le vernis ailleurs (portières, ailes) qui fait des caprices : coulures, zones sèches, bulles… Des classiques du genre, non liés au vinyle :

  • Probables causes : conditions hivernales, temps de séchage inadapté, ou vernis trop chargé.
  • D’après les connaisseurs, seule une remise en peinture soignée viendra durablement à bout de ces défauts — une question de process plus que de matériau.

Pour la bande, certains rappellent (comme en télé américaine !) qu’il n’y a pas de secret : le plus durable reste la peinture, posée après laquage, avant vernissage et passage en étuve. Mais faut-il encore un bon carrossier… et du temps.

Une leçon d’humilité (et d’obstination) face à la restauration auto

Découragé ? On le serait à moins. Ratarossa, lucide, lâche avec humour : « Je ne suis pas perfectionniste, mais quand ma fille de dix ans me demande ce que sont ces marques sur la carrosserie, je sais que ça se voit trop. » La facture, elle, promet d’être salée, surtout pour un passionné qui y a déjà passé nuits, week-ends et économies. Pourtant, il ne lâche rien. Le moteur V8 rugit sans faillir, les freins sont nickels, l’intérieur frise la perfection. Il envisage déjà de tout reprendre en violet métallisé. Pourquoi pas ? Un brin de fantaisie ne nuit jamais chez les ferraristes !

Qu’on se le dise : dans la restauration automobile, chaque détail compte. Un vinyle posé à l’économie, une peinture faite à la va-vite… et tout le travail s’écroule. L’histoire de Ratarossa, comme souvent, n’est pas finie : elle se répète, elle s’améliore. Un peu comme une bonne vieille Ferrari qu’on polit, qui râle, mais qui brille, imperturbable, au bout du chemin.

Leçon à retenir ? Avant de refermer le capot, ouvrez l’œil et choisissez toujours des matériaux haut de gamme (et des artisans patients)… Même si personne, pas même Ratarossa, n’est à l’abri d’une bourde !