Qu’est-ce que le gui et pourquoi est-il devenu le symbole des baisers de Noël ?

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Parmi les divers traditions de Noël, je ne peux pas manquer le embrasser sous le gui. Cette petite plante buissonnante pousse en s’accrochant aux autres arbres (hémiparasitisme), notamment aux arbres chênesleur donnant une canopée encore pleine de feuilles même après l’automne. C’est peut-être pour cela que le gui est lié aux concepts de fécondité, prospérité et bon présage dans de nombreuses cultures du monde, des Celtes à la mythologie nordique en passant par le christianisme. Considéré plante magique et médicinale au Moyen Âge, la tradition du baiser sous le gui commença à se répandre dans l’Angleterre du XVIe siècle (le refus était même considéré comme mauvais présage), jusqu’à ce qu’il arrive intact aujourd’hui.

Qu’est-ce que le gui

Le gui (Album Viscum) est une plante à feuilles persistantes, vivace et buissonnante appartenant à la famille des Solanacées. Ce petit buisson peut atteindre entre 40 et 100 cm de hauteur et est répandu dans toute l’Italie comme plante. indigènesurtout jusqu’à 1200 mètres d’altitude. La plante se caractérise également par ses feuilles coriaces (c’est-à-dire dures) vert clair, ainsi que par ses petites inflorescences et ses baies blanches.

C’est un organisme partiellement autotrophec’est-à-dire qu’elle réalise seule la photosynthèse, mais prend l’eau, l’azote et les sels minéraux des autres plantes, en s’attachant à leur tige et à leurs branches supérieures. Ce mécanisme mis en œuvre est appelé hémiparasitisme : son habitat idéal est dans les bois, où il préfère pousser sur les conifères et divers feuillus.

Le gui pousse sur les arbres

Devenir un hémiparasitele gui produit des cordons et des ramifications au sein de l’écorce de l’arbre hôte, jusqu’au tissu conducteur, à partir duquel il récupère les nutriments et l’eau. Lorsque le gui se développe et grandit, il produit des baies, qui sont ensuite mangées par les oiseaux et les graines sont dispersées dans les branches d’autres arbres, sur lesquelles ils ensuite. le cycle de croissance du gui recommence.

Ce n’est que dans de très rares cas que cette plante tue son hôte, car elle a clairement besoin de l’arbre dont elle tire ses nutriments pour survivre. Ce comportement offre au gui un avantage concurrentiel très élevée sur les autres plantes, car elle évite la compétition sur le terrain pour les ressources.

Le gui : la signification et la symbolique de la plante sacrée

Le gui commun il est répandu partout Europe et c’était particulièrement vénéré par les hommes primitifsconstituant la base de nombreuses légendes, mythes et croyances religieuses. Cette espèce de gui pousse et s’ancre particulièrement sur les chênes. Ces derniers défolient en automne, contrairement au gui, ce qui donne chêne hôte un aspect encore feuillu, et c’est la raison du début des croyances religieuses et rituelles.

Buissons de gui

Diverses cultures attribuaient au gui des propriétés mystiques. Les Druides Celtes ils célébraient la Saint-Jean, qui commençait par le rituel consistant à couper une plante de gui d’un chêne à l’aide d’une faucille dorée. Par la suite, des sacrifices d’animaux et, parfois, d’êtres humains furent sacrifiés, suivis de leur crémation.

Les Européens brûlaient le gui récupéré sur les chênes lors de rituels saisonniers au cours de la solstice d’hiver. Avec l’arrivée du christianisme, le rituel fut déplacé à la veille de Noël : une bûche de gui était allumée et on veillait à ce qu’elle brûle toute la nuit. Déjà en 60 avant JC, Pline l’Ancien décrivait que le chêne était considéré comme sacré et donc aussi le gui qui y poussait.

D’autres espèces de gui ont également une importance dans les mythes et folklore localcomme les espèces Phoradendron en Amérique du Nord et le gui nain (Arceuthobium) également utilisé par les Amérindiens pour ses propriétés médicinales.
Du Moyen Âge jusqu’au 20ème siècle, le gui avait une rôle central dans la culture populaire et dans la médecine traditionnelle de l’époque. Il a été collecté et attaché en paquets avec pour fonction de repousser les mauvais esprits et prévenir les incendies à la maison et était censé faciliter les rêves prophétiques et aider à localiser des trésors cachés. Il était considéré comme un élixir pour les animaux stériles, un remède contre l’épilepsie, les crampes menstruelles, les troubles de la rate et était utilisé comme traitement contre les ulcères. Aujourd’hui, l’intérêt pour le gui concerne avant tout son nature parasitaire et son interactions écologiques.

Pourquoi on s’embrasse sous le gui ?

Les origines du rituel du baiser sous le gui ne sont pas certaines et peuvent être attribuées à différentes périodes historiques. Il y en a en effet plusieurs théories à ce sujet, mais cela semble en tout cas un geste symbolique de bonne chance, chance, amour et prospérité.

Dans le Mythologie nordique Le gui est lié au mythe du dieu Balder (ou Baldr) : pour prolonger sa vie, Odin fit jurer à tous les êtres vivants de ne pas lui faire de mal, mais laissa de côté le gui. C’est précisément à cause de cela, grâce à la tromperie de Loki, que Balder a été tué par une flèche de gui aux mains du dieu aveugle de l’hiver Hoder. Toujours selon le mythe, lorsque Balder revint à la vie, le gui promit de ne plus lui faire de mal, devenant ainsi un symbole de résurrection et Amour.

Embrasser sous le gui

Avec l’avènement de Christianismeà partir du IIIe siècle après J.-C., l’aura sacrée et mystique du gui trouve sa place dans la nouvelle religion. Bien que les détails ne soient pas encore clairs, cette intégration pourrait avoir donné naissance à la coutume de Noël consistant à s’embrasser sous le gui, peut-être liée aux croyances celtiques sur fertilité et conception.

La première référence documentée à cette tradition remonte àAngleterre du 16ème siècleoù s’embrasser sous le gui était déjà une pratique très populaire. Selon cette ancienne tradition, en effet, les hommes pouvaient voler un baiser à n’importe quelle femme trouvée sous le gui, et le refus était considéré comme un mauvais présage. Une autre coutume voulait que, pour chaque baiser, une baie soit détachée du gui, mettant fin aux baisers une fois que toutes les baies étaient épuisées.