Le président ukrainien Volodymyr Zelensky atterrit à Bruxelles pour rencontrer les dirigeants de l’UE et présenter son « plan de victoire » contre la Russie de Vladimir Poutine. Mais en arrière-plan, il y a surtout la poursuite du programme d’aide militaire et financière à Kiev par l’Occident.
Les thèmes
Le président du Conseil européen Charles Michel a annoncé qu’il avait invité Zelensky à assister au sommet de l’UE pour faire le point sur les derniers développements de la guerre d’agression qui affecte son pays depuis près de trois ans. La semaine dernière encore, Zelensky s’est rendu dans les principales capitales européennes, dont Rome, pour tenter d’obtenir autant de soutien financier et militaire que possible de la part des alliés européens.
Le président ukrainien craint qu’une victoire de Donald Trump aux Etats-Unis ne compromette de manière irréversible la position de Kiev. L’ancien président et actuel candidat républicain affirme depuis longtemps que s’il remportait les élections de novembre, il pourrait mettre fin à la guerre en un clin d’œil, et Zelensky craint que la « paix » de Trump soit plus acceptable pour Moscou que pour Kiev.
Le soutien à l’Ukraine sera un sujet sur la table des chefs d’État et de gouvernement de l’UE, tout comme la condamnation des pays tiers qui continuent de fournir des armes et du matériel de guerre à la Russie. Il y aura également un appel au renforcement des sanctions et, probablement, une tentative de soutien aux pays qui accueillent les réfugiés ukrainiens en fuite.
La position italienne
Quant à l’Italie, des sources diplomatiques affirment que Rome tente de faire pression sur les États-Unis pour qu’ils participent au maxi-prêt à l’Ukraine convenu lors du G7 qui s’est tenu avant l’été. Cela représente jusqu’à 45 milliards d’euros qui seront remboursés grâce aux bénéfices générés par les avoirs russes gelés. Washington avait conditionné sa contribution économique à la modification de la fréquence à laquelle Bruxelles impose des sanctions à Moscou.
Les sanctions de l’UE sont en effet renouvelées tous les six mois, alors que les États-Unis préféreraient prolonger le renouvellement à 36 mois, afin d’avoir plus de certitude sur leur application et ne pas rester à la merci d’un éventuel veto d’un autre pays. La référence est clairement à la Hongrie de Viktor Orban. La prolongation des sanctions « sera à nouveau discutée en novembre », a indiqué Budapest. C’est-à-dire après les élections américaines. L’éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait en effet avoir un impact sur la situation en Ukraine.
Le plan de la victoire
A Bruxelles, Zelensky parlera également de son « plan pour la victoire ». Il s’agit essentiellement d’un ensemble de demandes adressées aux dirigeants de l’UE visant à donner à Kiev davantage d’outils pour contre-attaquer la Russie. Il y a tout d’abord la question des restrictions sur l’usage des armes occidentales, que l’Ukraine voudrait utiliser pour frapper une série de cibles sur le territoire russe. Reste ensuite la question de l’adhésion à l’OTAN, que Kiev voudrait accélérer immédiatement, et non après la fin de la guerre.
Zelensky propose alors de déployer un ensemble complet de dissuasion stratégique non nucléaire sur le territoire ukrainien, qui devrait servir à protéger le pays de toute menace militaire venant de Russie. En outre, le plan appelle les partenaires de l’Union européenne et des États-Unis à signer un accord spécial sur l’utilisation conjointe des ressources critiques de l’Ukraine, telles que le lithium, le gaz, le titane et autres, et à produire ensemble de l’énergie à l’avenir.