Pourquoi Roomba est devenu une affaire européenne (d’une valeur de 1,4 milliard)

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Roomba, le célèbre robot nettoyeur de sols, est devenu une entité européenne. Amazon a lancé une offre de 1,4 milliard de dollars pour racheter iRobot, la société américaine qui le produit, mais l’opération pourrait être bloquée par la Commission européenne pour violation des règles de concurrence.

En juin dernier, l’autorité antitrust de Bruxelles a adressé une mise en demeure à Amazon lui demandant de prendre une série de mesures pour se conformer à ces règles. Le principal problème concerne le fait que la multinationale américaine est une plateforme de vente qui, sur le papier, devrait garantir des conditions de marché égales à tous les concurrents de Roomba.

La Commission craint qu’en intégrant iRobot, Amazon finisse par favoriser le produit domestique au détriment de ses concurrents, tels que les allemands Bosch et Miele, les néerlandais Philips, l’espagnol Taurus et le suédois Electrolux. La multinationale de Jeff Bezos pourrait réaliser plus de bénéfices en vendant plus de modèles d’iRobot que ses concurrents sur son marché, a déclaré la Commission en novembre. Le résultat final pourrait conduire à « des prix plus élevés, une qualité inférieure et moins d’innovation pour les clients ».

Les demandes de Bruxelles n’ont cependant pas été acceptées par le géant du commerce électronique : le 10 janvier était la date limite pour qu’Amazon présente une contre-proposition à la Commission, mais aucun document n’est parvenu sur la table des services antitrust européens. Désormais, Bruxelles a jusqu’au 14 février pour décider quoi faire, c’est-à-dire approuver ou non l’acquisition.