Parce que Vannacci est aussi un « problème » pour la droite européenne

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Même le moment d’être élu avant Roberto Vannacci fait également des ravages en Europe et crée des frictions entre la Ligue de Matteo Salvini et Jordan Bardella et le Rassemblement national de Marine Le Pen. Le choix du général comme vice-président du nouveau groupe des Patriotes d’Europe, la formation qui regroupe la droite radicale au Parlement européen promue par le premier ministre hongrois Viktor Orban, a créé l’embarras pour les Français. Son choix « est un problème », a déclaré Jean-Paul Garraud, chef de la délégation RN à l’Assemblée communautaire, clairement, un « problème » à résoudre et dont « nous chercherons une solution ».

Eviter un scandale

Mais on ne sait toujours pas quelle sera la solution. Exiger son retrait dès les premiers jours de la législature créerait un cas que la Ligue voudrait éviter. Le président des Patriotes au Parlement européen sera le français Bardella tandis que le général, avec plus de 530 mille préférences personnelles, a été nommé la semaine dernière vice-président, représentant le troisième parti du groupe.

Au début, l’affaire est passée presque inaperçue auprès des Français, mais ensuite le « problème » a commencé à être soulevé par différents partis du parti de Le Pen, qui tente de se présenter comme une alternative gouvernementale crédible. Des déclarations comme celles du général sur les homosexuels qui « ne sont pas normaux » ou celles sur la volleyeuse Paola Egonu dont les traits somatiques « ne représentent pas l’italianité », dans une France de plus en plus multiethnique, sont une source d’embarras même pour la droite.

La mauvaise humeur des Français

Dans un premier temps, c’est le député national du RN Jean-Philippe Tanguy qui a clairement déclaré que les « lépénistes » étaient « contre » la nomination de Vanancci, qui aurait été le résultat d’une annonce « unilatérale » de la Ligue, demandant au parti de Salvini de présenter un autre nomination. Aujourd’hui, c’est le chef de la délégation du Rassemblement national en Europe, Garraud, qui a réitéré que son choix « est un problème, par rapport aux déclarations faites » dans le passé.

Mais la Ligue du Nord se protège autour du général. « Je suis calme », ​​a déclaré l’intéressé en entrant dans la réunion de groupe, réunion dont il est cependant ensuite sorti par une porte latérale pour éviter les questions des journalistes, tandis qu’un de ses assistants quittait l’entrée principale de la salle avec son chariot. Des questions qui ont également été évitées par les représentants de la plupart des autres partis, dont aucun n’a voulu répondre aux journalistes, montrant ainsi leur embarras sur le sujet et confirmant que le problème existe bel et bien. Il aurait suffi de dire « il est notre vice-président et il le restera », et l’affaire aurait été close. Cependant, personne ne voulait le faire.

Ça prend du temps

Seuls les Espagnols de Vox l’ont minimisé, tandis que l’eurodéputé de la Ligue du Nord, Susanna Ceccardi, a assuré à la fin de la réunion que pour la Ligue, il restait le vice-président. « Nous avions déjà décidé la dernière fois. Tout le monde, à l’unanimité », a-t-il observé, expliquant qu’aujourd’hui « le procès-verbal de la dernière fois a été approuvé », celui dans lequel sa nomination a été faite, et « personne n’a rien dit ». Mais pour le Français Garraud, si on n’en a pas parlé aujourd’hui, c’est uniquement parce qu' »on n’en avait pas le temps ». « Nous devons encore en discuter », a-t-il garanti.