Ni régime ni salle de sport : voici la distance à courir pour enfin changer de vie

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Envie de tout plaquer, de devenir la meilleure version de vous-même, sans passer par la case salle de sport ni jeter votre pain au chocolat préféré ? Et si finalement, la distance magique pour se transformer n’était pas la longueur d’un abonnement à la salle, mais celle du marathon ? Oui, 42,195 kilomètres pour changer de vie, rien que ça ! Plongez dans le sillage de Malek Boukerchi, ultra-marathonien qui change non seulement sa vie, mais aussi celle des autres, foulée après foulée.

Le marathon comme point de départ d’une métamorphose

Malek Boukerchi n’est pas le genre d’athlète à collectionner les médailles juste pour la gloire personnelle. Ce passionné, connu pour avoir parcouru des milliers de kilomètres aux quatre coins du globe — et pas les moins hostiles, puisqu’il a dompté l’ultra-marathon des glaces en Antarctique (142,95 kilomètres en deux jours, par -40°C, vous avez bien lu !) — s’est fixé une mission qui va bien au-delà du simple exploit sportif.

Son crédo s’inspire d’un fameux adage d’Emil Zatopek : « Si tu veux courir, cours un kilomètre. Si tu veux changer ta vie, cours un marathon. » Pour Malek, ce n’est pas qu’une citation, c’est une feuille de route, qu’il partage aujourd’hui dans l’émission « C’est la vie ».

Le « Projet des 42 » : courir pour relier, pas pour fuir

Parce que changer sa vie, c’est parfois aussi tendre la main, Malek a lancé le Projet des 42 : faire courir 42 kilomètres à 42 jeunes en difficulté. Parfois cabossés par la vie, ayant quitté l’école tôt, en situation précaire ou étudiants en quête de sens, ces jeunes sont invités à se dépasser lors du marathon d’Athènes.

  • L’objectif ? Créer une alchimie, un mélange humain où chacun peut puiser dans la force collective pour mieux se « réanimer ».
  • L’accomplissement sportif devient ainsi aussi une aventure sociale : au bout de la course, certains décrochent même un emploi, et retrouvent leur place dans la société.

Malek, qui a débuté la course à pied à 28 ans, sait de quoi il parle : au-delà de l’effort individuel, c’est le collectif qui porte, éclaire et – parfois – sauve.

Des valeurs et des histoires, bien plus que des kilomètres avalés

Sous la casquette du marathonien se cache aussi un conteur, persuadé que le sport est une porte d’entrée vers le sens, la discipline et l’estime de soi. Il observe avec fierté les transformations de ses élèves, malgré les obstacles :

  • Pour certains jeunes participants, courir un marathon rime avec faim au ventre : la précarité économique pèse lourd dans les foulées. Mais dans l’entraînement comme sur la ligne de départ, Malek booste ses troupes : « Cherchez le beau à l’intérieur de vous, pensez aux gens que vous aimez ».
  • La ténacité, l’engagement et la discipline sont mises à l’épreuve et deviennent de véritables piliers pour progresser. Les valeurs sportives, ici, illuminent d’autres pans de la vie.

Et ce n’est pas un hasard si Malek reste « extrêmement fier du quartier du Drouot où il a grandi », un quartier solidaire malgré la ségrégation territoriale de Mulhouse. De cette enfance jusqu’à son métier de conférencier, il transmet l’idée qu’ensemble, on va plus loin – et pas seulement au sens figuré !

Changer de vie, un pas après l’autre ?

L’histoire de Malek Boukerchi croise d’autres parcours de vie liés à l’effort, à la résilience ou à la solidarité, cités au fil de l’émission : Vincent Machet, qui lutte contre l’obésité non pour mincir à tout prix, mais pour retrouver le plaisir de courir, ou encore Lolita Rivé, enseignante attentive à la micro-société que représentent la classe et la cour, où elle crée des séances sur la vie relationnelle.

Si la salle de sport ou le régime miracle vous semblent insurmontables, prenez exemple sur ces marathoniens du quotidien. Courir (ou marcher, pas d’obligation de pulvériser un chrono !) peut devenir un déclic, un prétexte pour se reconnecter aux autres et à soi.

Alors, prêt(e) à enfiler vos baskets et à viser, qui sait, vos 42 kilomètres ? Changer de vie commence parfois par une seule foulée… mais, dixit Malek Boukerchi, ce sont toutes les suivantes, surtout celles faites ensemble, qui font la différence !