« Manger moins, bouger plus » n’est pas efficace pour perdre du poids, selon une nouvelle étude

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Ah, le bilan de santé annuel. Pour certains, une visite chez le médecin est une formalité. Quelques tests, quelques notes et un « À l’année prochaine ! » avec le pouce en l’air. Mais pour des millions d’Américains, notamment les 42 % d’adultes considérés comme « obèses » selon les normes parfois discutables de l’indice de masse corporelle (IMC), une consultation médicale peut être remplie de moments inconfortables.

Ce que révèle cette étude sur la perte de poids

Une équipe de l’Université d’Oxford en Angleterre a examiné 159 enregistrements audio de consultations entre médecins généralistes et patients ayant un IMC classé comme « obèse ». Les conseils superficiels étaient courants, comme suggérer à une personne de « changer un peu son mode de vie ». Seuls 20 % des rendez-vous comprenaient des conseils pratiques pour réussir à perdre du poids.

Parmi les suggestions abstraites, souvent scientifiquement infondées, on trouve :

  • Manger moins, bouger plus
  • Prendre les escaliers
  • Faire attention à ce que l’on mange
  • Réduire les glucides
  • Utiliser une application pour suivre les calories
  • Faire autant d’exercice que possible sans douleur
  • Fabriquer sa propre farine sans gluten (ce qui est faux ; le gluten est une protéine)

Les chercheurs notent que même si les patients suivaient ces conseils, ils seraient peu susceptibles de perdre du poids efficacement. L’approche « manger moins, bouger plus » était souvent le conseil par défaut en l’absence d’autres ressources.

Pourquoi des conseils personnalisés sont difficiles à fournir ?

Il est compréhensible que des conseils plus nuancés soient difficiles à donner. Le système médical actuel est centré sur le traitement et les maladies plutôt que sur la prévention. De plus, peu de temps est consacré à la nutrition et à l’activité physique dans les cursus de médecine. Les médecins, souvent pressés par le temps, n’ont pas toujours la possibilité de bien connaître les habitudes de leurs patients ou les facteurs externes influençant leur bien-être.

Madeleine Tremblett, Ph.D., auteur principal de l’étude, explique : « Les médecins ont besoin de directives claires pour parler opportunément aux patients obèses de la perte de poids, afin d’éviter de renforcer les stéréotypes stigmatisants et d’offrir une aide efficace. »

Conclusion

Cette petite étude montre que de nombreux conseils standards sur la perte de poids sont trop vagues pour être utiles et, parfois, totalement inexacts. Il est crucial de noter que cette étude offre un aperçu limité de la réalité dans un pays à un moment donné. Beaucoup de professionnels de la santé offrent des conseils personnalisés et des références à des experts en nutrition, exercice et soutien communautaire.

Plus de recherches et de discussions sur les programmes scolaires en médecine et les stratégies de l’industrie de la santé sont nécessaires. Les chercheurs recommandent une approche individualisée comprenant :

  • Des conseils nutritionnels avec un diététicien
  • Des modifications comportementales sur la gestion du stress et le sommeil
  • Des changements de mode de vie avec des conseils d’activité physique adaptés
  • Une aide pour surmonter les barrières systémiques, comme l’insécurité alimentaire

Pour conclure, il est essentiel que les conseils sur la perte de poids soient précis, fondés sur des preuves et adaptés à chaque individu pour être réellement efficaces.