L’Europe investit près de 600 millions d’euros dans l’énergie, mais l’Italie (pour l’instant) reste exclue

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Une Europe plus connectée sur le plan énergétique et dédiée à la durabilité. La Commission européenne a alloué aujourd’hui 25 janvier 594 millions d’euros à 8 projets transfrontaliers d’intérêt commun sur les infrastructures énergétiques « qui contribuent à la décarbonation et à la sécurité d’approvisionnement ». Cela s’est fait via le Mécanisme européen d’interconnexion (Mie). « Cet investissement fait partie des efforts plus larges de l’UE pour décarboner le système énergétique et atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés dans le Green Deal pour l’Europe », peut-on lire dans une note de l’exécutif européen. Des pays comme la France, la Pologne, l’Allemagne et le Danemark bénéficieront de ces incitations, tandis que l’Italie est exclue des investissements alloués par Bruxelles, du moins dans ce cycle.

Les projets financés

Les fonds ont été alloués à un certain nombre de projets sur le dioxyde de carbone. Le projet qui reçoit le plus d’investissements, soit 189 millions d’euros, est D’Artagnan. Le nom qui célèbre le protagoniste des Trois Mousquetaires fait référence à une plateforme d’exportation de Co2 dans le port de Dunkerque en France. Les Pays-Bas recevront 157 millions d’euros pour l’infrastructure du port de Rotterdam « qui comprend un terminal d’importation et 200 km de conduite sous-marine ». Un chiffre bien inférieur revient à la Pologne, qui recevra 2,54 millions d’euros pour l’EU CCS Interconnector, un projet d’infrastructure de CO2 à Gdansk. L’initiative Northern Lights, un projet transfrontalier norvégien reliant les initiatives de captage du CO2 dans plusieurs États membres de l’UE, recevra également un financement (131 millions d’euros). Un prêt de 100 millions d’euros sera accordé au projet de réseau intelligent de Gabreta qui reliera la République tchèque à l’Allemagne, tandis que le projet de renforcement de l’interconnexion électrique entre Lonny en France et Gramme en Belgique a obtenu un financement pour des études d’une valeur de 1,22 million d’euros. Enfin, 12,77 millions d’euros ont été accordés à l’usine de stockage de gaz naturel Depomures (Roumanie) « pour augmenter sa capacité opérationnelle et ainsi contribuer à la sécurité d’approvisionnement de la région », précise le communiqué.

Les projets pour lesquels l’Italie a demandé des fonds

« Ces projets soutiendront le développement d’une chaîne de valeur européenne du carbone, tandis que la Commission travaille sur une nouvelle stratégie de gestion industrielle du carbone pour contribuer à atteindre les objectifs climatiques », a expliqué l’exécutif européen. En novembre dernier, Bruxelles a adopté une liste de 166 projets d’infrastructures énergétiques jugés essentiels pour aider l’Union européenne à atteindre ses objectifs en matière d’indépendance énergétique et climatique. Ces projets bénéficieront de procédures d’autorisation simplifiées et pourront solliciter des subventions européennes, pouvant atteindre jusqu’à 750 millions d’euros par projet. L’Italie figure dans les projets suivants inclus dans la liste établie par l’exécutif européen : Interconnexion entre l’Italie continentale-Corse (FR) et la Sardaigne ; le projet Callisto, qui prévoit le développement de hubs multimodaux en Méditerranée stockant les émissions de Co2 de la France et de l’Italie ; la connexion de Malte au réseau gazier européen via le gazoduc d’interconnexion avec l’Italie situé à Gela. La plus grande attente concerne le financement du corridor de l’hydrogène Italie-Autriche-Allemagne, qui, depuis l’Afrique du Nord, devrait atteindre les territoires teutoniques par un conduit de 3 330 kilomètres de long. L’UE estime que ce projet pourrait fournir 20 % des besoins en hydrogène de l’Europe d’ici 2030.