Si vous vous retrouvez souvent à repousser vos tâches au lendemain, au point de vous exaspérer vous-même, sachez que vous n’êtes pas seul. Selon des chercheurs de l’Ohio State University, la procrastination n’est pas simplement une question de paresse ou de mauvaise gestion du temps. Elle cache des mécanismes psychologiques bien plus complexes.
Qu’est-ce qui se cache vraiment derrière la procrastination ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la procrastination n’est pas simplement le résultat d’une flemme incontrôlable ou d’un manque d’organisation. En réalité, il s’agit d’un comportement humain courant, que nous pratiquons tous à un moment ou à un autre. Mais pourquoi certaines personnes semblent-elles plus enclines à procrastiner que d’autres ?
Une étude récente menée par l’Ohio State University révèle que ce comportement pourrait être lié à un processus mental appelé « biais de pondération de valence ». Pour faire simple, ce concept décrit notre tendance à adopter des attitudes positives ou négatives face à des situations ou des décisions, en particulier lorsqu’il s’agit de tâches que nous trouvons désagréables. Par exemple, si vous avez tendance à vous concentrer sur les aspects négatifs d’une tâche, comme la difficulté ou l’ennui qu’elle pourrait engendrer, vous êtes plus susceptible de la remettre à plus tard.
Des études qui éclairent la procrastination sous un autre angle
Les recherches de l’équipe du professeur Russell Fazio, à l’origine de cette étude, se sont basées sur plusieurs expériences. Lors de l’une d’entre elles, 232 participants ont été placés dans un scénario où ils devaient remplir leur déclaration de revenus. Les résultats ont montré que ceux qui avaient une vision plus négative de cette tâche étaient plus enclins à la procrastination.
Dans une autre expérience, impliquant 147 étudiants, les chercheurs ont constaté que ceux ayant un biais négatif associé à une faible maîtrise de soi étaient plus susceptibles de retarder leur participation à une étude en échange de crédits. Ces résultats soulignent l’importance de notre perception et de notre état d’esprit dans la gestion de nos tâches quotidiennes.
Des pistes pour mieux gérer la procrastination
L’une des découvertes les plus intéressantes de cette étude est que changer la façon dont nous percevons nos tâches peut influencer notre propension à procrastiner. Par exemple, les chercheurs ont remarqué que lorsque les participants modifiaient leur perspective émotionnelle pour adopter une vision moins tranchée, ils étaient plus susceptibles de s’engager rapidement dans les tâches.
Il est également intéressant de noter qu’un biais de pondération négatif peut parfois être bénéfique. En effet, il peut nous aider à prendre du recul et à éviter de nous lancer dans une tâche pour laquelle nous ne sommes pas encore prêts. Cette étude ouvre donc de nouvelles perspectives pour comprendre la procrastination et propose des approches pour la surmonter.
Changer de perspective pour vaincre la procrastination
Au lieu de culpabiliser les procrastinateurs, cette étude nous invite à faire preuve de plus d’empathie et à comprendre que la procrastination est souvent liée à des processus mentaux complexes. En modifiant notre perception des tâches, en ajustant notre vision des signaux positifs ou négatifs, nous pourrions être plus productifs et moins enclins à reporter les choses. Une prise de conscience qui pourrait bien transformer notre manière de travailler et de vivre au quotidien.
En fin de compte, il ne s’agit pas seulement de se forcer à accomplir une tâche, mais de comprendre pourquoi nous la repoussons et comment nous pouvons ajuster notre état d’esprit pour mieux la gérer.