Les élections aux Pays-Bas et le Conseil d’association UE-Tunisie

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

En tête de l’ordre du jour

Vers le vote aux Pays-Bas – Mercredi 29 octobre, les électeurs des Pays-Bas retourneront aux urnes après l’effondrement du gouvernement sortant dirigé par Dick Schoof – une coalition de quatre partis du centre droit à l’extrême droite – accablé par des tensions internes sur la gestion des migrations. Ce n’est pas un hasard si des politiques migratoires plus strictes figurent parmi les priorités de la campagne électorale, au même titre que le manque de logements et de soins de santé.

Concurrents et inconnus post-vote – Avec un système proportionnel fragmentant le Parlement, la formation du futur gouvernement nécessitera très probablement de longues négociations entre au moins quatre partis. Après la première expérience gouvernementale du Parti de la Liberté (PVV) d’extrême droite présidé par Geert Wilders, qui a poussé encore plus loin ses positions anti-immigration, plusieurs partis du centre excluent actuellement de futures alliances post-électorales.

Les sondages – Le PVV arrive en tête des sondages avec 20% d’intentions de vote, en baisse par rapport aux résultats des élections de 2023. Tous les partis qui soutenaient le gouvernement sortant semblent avoir perdu le consensus : les libéraux du Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) à 10 %, le Nouveau Contrat social (NSC) de centre droit pourrait être exclu du Parlement et le Mouvement civique-paysan (BBB) ​​à 2 %. Les deux principales forces politiques actuellement dans l’opposition sont à égalité à 16%, à savoir l’Appel chrétien-démocrate (CDA) de centre-droit et la coalition Gauche verte-Parti travailliste dirigée par l’ancien vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans.

Les yeux ouverts à Bruxelles – Le vote aux Pays-Bas sera suivi avec une attention particulière à Bruxelles, car il pourrait changer radicalement la façon dont le pays se positionnera au niveau européen. D’un côté, un renforcement de l’extrême droite – par exemple au travers d’un gouvernement dirigé cette fois directement par Wilders – pourrait durcir la ligne néerlandaise sur la migration, le budget commun et la transition verte, renforçant ainsi le front conservateur et patriote au sein du Conseil. En revanche, un retour au gouvernement de forces progressistes – du centre droit aux Verts – pourrait inverser la tendance de ces dernières années sur les mêmes questions dans un État membre clé de l’Union.

Autres questions sur la table

Von der Leyen chez les Nordiques – La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est attendue en Suède entre lundi 27 et mardi 28 octobre, pour participer pour la première fois à une réunion du Conseil nordique (instance officielle de coopération interparlementaire entre le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Norvège, la Suède et les régions autonomes des îles Féroé, du Groenland et d’Åland). La visite de Von der Leyen vise à stimuler les discussions entre l’Union européenne et les dirigeants de la région – seuls le Danemark, la Finlande et la Suède sont également membres de l’UE – sur des sujets tels que la compétitivité, la préparation en matière de défense et l’Arctique.

Tunis à Bruxelles – Le Conseil d’association UE-Tunisie, le sommet de haut niveau entre Bruxelles et Tunis qui fête ses 30 ans cette année, est prévu mardi 28 octobre. Cette nomination sera l’occasion de la présentation informelle au partenaire nord-africain du nouveau Pacte pour la Méditerranée, présenté le 16 octobre dernier par la Commission européenne, qui vise à renforcer les relations avec les pays de la rive sud de la Méditerranée à travers des accords bilatéraux dans les domaines économique, énergétique, éducatif et migratoire.

Mot à la BCE – Jeudi 30, la Banque centrale européenne tiendra à Florence sa conférence de presse sur la politique monétaire de la zone euro, à l’issue de la réunion du Conseil des gouverneurs organisée par la Banque d’Italie. Le taux de dépôt devrait être confirmé à 2%, un niveau qui selon les prévisions de Bloomberg devrait rester inchangé au moins jusqu’en 2027.

Inflation – Eurostat publiera vendredi 31 octobre les données sur l’inflation du mois d’octobre dans l’Union européenne. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) fera de même spécifiquement pour la France.

Contre les centres italiens en Albanie – Une manifestation est attendue samedi 1er novembre à Shëngjin (Albanie) contre les centres de détention pour migrants construits par l’Italie dans le cadre du protocole signé entre Rome et Tirana en 2023.

Le retour de l’agriculture – Le Conseil Agriculture et Pêche revient lundi 27 et mardi 28 octobre à Luxembourg, où il devra entamer l’examen de la proposition de la Commission européenne sur l’avenir de la Politique agricole commune (PAC) après 2027, c’est-à-dire dans le cadre du prochain budget de l’UE. Les discussions porteront également sur la situation du marché, notamment sur les conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine.

Poisson et thon – Lors du même Conseil Agriculture et Pêche, lundi 27 et mardi 28 octobre, les 27 ministres discuteront des possibilités de pêche pour l’année prochaine en mer Baltique, dans le but de parvenir à un accord politique. Les décideurs politiques en matière de pêche tiendront également un échange de vues avant la réunion annuelle de la Commission internationale pour la conservation des thons de l’Atlantique (ICCAT).

Du Parlement européen

En Inde – La délégation de la commission du commerce international (Inta) se rendra à New Delhi entre le lundi 27 et le mercredi 29 octobre pour discuter des relations commerciales, économiques et d’investissement en pleine négociation entre l’Union européenne et l’Inde. La délégation, composée de sept membres, sera conduite par la socialiste espagnole Cristina Maestre, rapporteur permanent de la commission Inta pour l’Inde, et par Brando Benifei (Parti démocrate), coordinateur S&D. Parmi les rencontres prévues, il y en a également une avec la Fédération des entreprises européennes en Inde et la Confédération de l’industrie indienne.

Au Brésil – Une délégation de membres de la commission de l’agriculture et du développement rural (Agri) se rendra au Brésil du lundi 27 au jeudi 30 octobre pour discuter des aspects agricoles de l’accord commercial avec le Mercosur avec des ministres et des représentants du gouvernement fédéral et des États. Les membres de la délégation visiteront également des agriculteurs brésiliens, des entreprises de transformation de viande et des centres de recherche, pour en apprendre davantage sur les aspects locaux de la production agricole et alimentaire du pays.

Aux États-Unis – Sept membres du Sous-comité des affaires fiscales (FISC) seront à Washington et à New York entre le lundi 27 et le mercredi 29 octobre pour rencontrer des représentants du Conseil des conseillers économiques, du Département du Trésor américain, du Congrès et des Nations Unies, ainsi que des acteurs du secteur privé, des experts et de la société civile. La délégation sera conduite par le président de la sous-commission, Pasquale Tridico (Mouvement 5 étoiles).

En Arménie – Entre le mardi 28 et le jeudi 30 octobre, se tiendra à Erevan, en Arménie, la douzième Assemblée parlementaire Euronest, le forum interparlementaire entre les membres du Parlement européen et ceux des parlements nationaux du voisinage oriental (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Moldavie et Ukraine). Au cours de la session, l’impact des crises régionales et mondiales sur la sécurité et les principes démocratiques dans la région sera particulièrement examiné.

En Pologne – Une délégation de la commission du développement régional (Regi) se rendra dans le nord-est de la Pologne du lundi 27 au jeudi 30 octobre pour discuter avec les autorités locales et régionales des besoins et priorités actuels des régions frontalières orientales de l’UE. Les députés visiteront les postes de contrôle frontaliers de Sławatycze et de Terespol, certains projets d’infrastructure et l’Université technologique de Bialystok.

À Gorizia-Nova Gorica – Une délégation de trois membres de la Commission de la Culture et de l’Éducation (Culte) visitera les villes de Nova Gorica et Gorizia du lundi 27 au mercredi 29 octobre, dans le cadre de la Capitale européenne de la culture GO!2025 Nova Gorica-Gorizia, la première jamais partagée entre deux villes et deux pays.

Coin royal

bulletin qui vous informe toutes les deux semaines des nouvelles les plus importantes concernant la politique régionale et de cohésion de l’Union européenne

La réforme de la politique de cohésion de l’Union européenne a été critiquée à Bruxelles, avec la proposition de centraliser davantage la gestion des fonds et de les fusionner avec ceux agricoles, qui a été durement critiquée par les institutions locales mais aussi par les députés européens de divers groupes. Le commissaire à la cohésion, Raffaele Fitto, s’est ouvert à la possibilité de modifier l’intervention souhaitée par la présidente Ursula von der Leyen dans sa proposition de cadre financier pluriannuel (CFP) 2028-2034 (le budget septennal de l’UE), pour tenter de maintenir le dialogue ouvert.

Les députés contre la réforme – Lors d’une réunion commune le 16 octobre, les membres de la commission Coter du Comité des régions et de la Commission de développement régional (Regi) du Parlement européen ont exprimé leurs inquiétudes quant aux propositions de la Commission pour le futur financement de la cohésion. Les membres des deux commissions ont exprimé leurs inquiétudes concernant la nationalisation de la politique de cohésion, arguant que les régions seraient exclues de la planification et de la gestion des investissements territoriaux sans allocations claires pour des catégories spécifiques.

Non à la fusion – Les députés ont également souligné la nécessité d’une politique de cohésion bien financée qui ne déclenche pas de concurrence, par exemple entre maires et agriculteurs, comme cela pourrait résulter de la fusion des ressources régionales et agricoles. « Le modèle proposé de plans de partenariat nationaux et régionaux (PNR) modifierait radicalement l’organisation des fonds de la politique de cohésion. J’ai des inquiétudes concernant ce modèle et la réunion d’aujourd’hui confirme qu’elles sont largement partagées par les citoyens, les régions et les villes européennes », a déclaré le socialiste roumain Dragoş Benea, président de la commission Regi après la réunion.

Fitto est ouvert aux changements – S’exprimant lors de la réunion, Fitto a souligné l’aspect régional du modèle de plans nationaux et régionaux et a déclaré que le financement de la politique de cohésion restera sous gestion partagée et caractérisé par une approche territoriale. Le vice-président italien s’est montré ouvert au dialogue pour améliorer les propositions actuelles dans le processus législatif afin de garantir les perspectives futures de la politique de cohésion. Sous la pression des députés, le commissaire s’est dit « ouvert » à en discuter pour finalement trouver un compromis acceptable par tous.

Continuez à lire les autres actualités du Regio Corner sur Europa Today