Tous les accidents d’avion ne se produisent pas en vol. En effet, divers accidents surviennent sur les pistes d’aéroport lors du décollage ou de l’atterrissage, souvent dus à des collisions entre deux avions, comme ce fut le cas le 2 janvier 2024 àL’aéroport de Haneda à Tokyoau Japon, où – selon les premières reconstitutions – un vol de Japan Airlines a percuté un avion des garde-côtes arrêté sur la piste lors de l’atterrissage, provoquant la mort de 5 personnes.
Une collision entre avions au décollage a provoqué les deux pires catastrophes aériennes de l’histoire de l’aviation en termes de victimes, sans compter l’attentat contre les Twin Towers le 11 septembre 2001 : le Catastrophe de Ténérife de 1977 (583 victimes) et le Catastrophe de Linate de 2001 (118 victimes), qui fut également la catastrophe aérienne italienne avec le plus de victimes. Il s’agit de deux accidents provoqués par des collisions entre avions lors du décollage. Retraçons brièvement la dynamique de ces deux accidents tragiques, tous deux caractérisés par des erreurs humaines et une mauvaise visibilité due au brouillard.
Catastrophe de Tenerife : le pire accident d’avion de l’histoire
La catastrophe s’est produite àAéroport de Los Rodeos de Tenerife (dans les îles Canaries, Espagne) le 27 mars 1977 à 17h06 et impliquait deux Boeing 747: un vol Pan Am depuis Los Angeles et un vol KLM depuis Amsterdam. Les deux vols – comme les autres – ce jour-là, se dirigeaient en réalité vers l’aéroport. Las Palmassur l’île voisine de Gran Canaria, où pourtant une bombe revendiquée par le mouvement indépendantiste canarien avait explosé quelques heures plus tôt MPAIAC. Les vols ont ensuite été détournés vers Los Rodeos, un aéroport inadapté à la gestion de gros volumes de trafic: les avions détournés de Las Palmas ont complètement encombré le petit aéroport. La congestion a saturé les fréquences radio, provoquant ingérence ce qui rendait les communications entre la tour de contrôle et l’avion très difficiles.
A cela il faut ajouter le brouillardce qui empêchait les contrôleurs aériens d’avoir une vue sur la piste d’atterrissage, et le manque de radar au sol. Les deux avions se trouvaient donc sur la piste sans que ni les pilotes ni les contrôleurs aériens ne s’en aperçoivent.
Selon les reconstitutions des événements survenus ce jour-là, le vol de KLM a décollé alors que le Boeing de Pan Am s’apprêtait à effectuer une manœuvre pour sortir de la piste. La tour de contrôle a communiqué au vol KLM «Ok, en attente pour le décollage» (« Ok, attends le décollage »), mais les interférences radio dues aux communications simultanées avec le vol Pan Am ont fait que les pilotes de KLM ont compris le message «Ok pour le décollage» (« OK pour le décollage »). Ils ont alors donné toute la puissance aux moteurs alors que le Boeing de la Pan Am n’avait pas encore quitté la piste. Lorsqu’ils s’en rendent compte, il est trop tard : l’impact est inévitable et provoque la mort de 583 des 644 personnes à bord des deux appareils.
Suite au drame, son utilisation est devenue obligatoire terminologie standard entre contrôleurs de vol et pilotes, justement pour éviter tout éventuel malentendu ou incompréhension. Aujourd’hui, par exemple, nous ne pouvons pas utiliser des termes génériques tels que d’accordet au lieu de décoller un terme moins déroutant est utilisé départ.
La catastrophe de Linate : le plus grand accident aérien italien
L’accident s’est produit le8 octobre 2001 à 8h10 àAéroport de Milan-Linate. L’avion impliqué était l’avion privé Cessna Citation CJ2 direction Paris et un McDonnell Douglas MD-87 de Norwegian Airlines à destination de Copenhague. Au moment de l’accident la visibilité était inférieure à 200 mètres (certaines sources parlent de 100 mètres) à cause du brouillard. Le Cessna n’était pas conçu pour fonctionner dans une visibilité aussi limitée, il n’aurait donc pas pu atterrir à l’aéroport, et encore moins décoller.
La catastrophe s’est produite parce que le Cessna il a fait une erreur en prenant un carrefour à cause du brouillard et du panneaux horizontaux décolorés et peu lisibles. L’avion aurait dû tourner à gauche pour suivre le carrefour R5, comme indiqué par la tour de contrôle, mais par erreur il a tourné à droite en prenant le carrefour R6. Les deux écrits peints sur l’asphalte étaient bien facilement confus même dans des conditions de visibilité totale. Il n’y avait aucune autre signalisation à l’intersection pour permettre aux pilotes du Cessna de se rendre compte de leur erreur ; les contrôleurs de vol, en revanche, n’ont pas remarqué la mauvaise position de l’avion à cause du brouillard, le fait que les capteurs d’incursion sur piste ont été désactivés Et les radars au sol n’étaient pas opérationnels.
Alors que le MD-87 décollait normalement, il a ensuite trouvé le Cessna sur la piste et l’a percuté. 270km/h, provoquant la mort des 4 personnes à bord de l’avion privé. Le MD-87 a perdu son moteur droit et son train d’atterrissage droit, tandis que le moteur gauche a été endommagé par des débris du Cessna. L’avion s’est élevé jusqu’à 12 mètres au-dessus du sol, mais a ensuite perdu de l’altitude et s’est écrasé dans une consigne à bagages à 250km/h, causant la mort de 4 des 5 ouvriers qui se trouvaient à l’intérieur. Un incendie s’est déclaré, mais toutes les personnes à bord du MD-87 ont perdu la vie dans l’accident. Le bilan de la tragédie était 118 victimes.