Les bulletins Amici 23 : que restera-t-il de cette édition
C'est le 24 septembre dernier qu'a débuté la 23ème édition d'Amici sur Canale 5. Et maintenant, arrivés en finale, on fait le point. Que va-t-il en rester ? Le talent (notamment en danse), les succès (Midas et Holden entre tous), la croissance personnelle et artistique (Sarah par exemple), le management immuable, synthétique et engageant de Maria De Filippi. Son lien émotionnel avec les enfants (que Lil Jolie, une ancienne élève de l'école, a récemment mentionné) est, selon toute vraisemblance, l'élément gagnant. Mais les disputes resteront aussi, sincèrement ennuyeuses, surtout en phase de soirée où l'on devrait laisser place uniquement (ou presque) aux performances de jeunes talents.
- Les talents de la 23ème édition
- Sarah Toscano : la vraie révélation
- Martina Giovannini : la finaliste ratée
- Dustin Taylor : le danseur déjà professionnel
- Marisol Castellanos : la danseuse qui mérite de remporter la catégorie « danse »
- Holden : le polyvalent
- Autotune et arguments : encore moins
- Les cotes
Les talents de la 23ème édition
Le terme « talent » fait partie de ces termes dont on abuse fréquemment. Utilisé de manière inappropriée, en particulier dans des contextes télévisuels. Collé comme une étiquette sur toute personne capable de « transmettre des émotions » (une autre définition gonflée et banalisée. Du genre qui fait horreur, comme quand quelqu'un dit « je le fais pour ton bien »). Comme c’est effrayant. Mais revenons aux talents.
Tout en reconnaissant donc la nécessité d'être prudent dans l'utilisation de ce terme, il est indéniable que cette année aussi, il y a eu une succession de talents dans le studio Canale 5. Pour n’en citer que quelques-uns, afin d’éviter que le lecteur ne s’endorme, voici les 5 noms à prendre en considération.
Sarah Toscano : la vraie révélation
Elle était entrée sur la pointe des pieds. Timide, très timide en effet. L'école lui a permis non seulement de grandir vocalement mais aussi d'apprendre à composer avec des chansons qui étaient initialement loin d'elle. Lorsqu'elle a fait son entrée, personne – ou presque – ne s'attendait à ce que Sarah Toscano accède à la finale. Le fait qu'elle ait réussi est un signe clair qu'Amici est avant tout une école. Pas seulement sur le chant et la danse, mais aussi sur « comment ça se passe à la télé ». S'il y a une chose que Sarah a définitivement apprise, c'est comment se déplacer sur scène, comment manier les caméras. Ce n’est pas quelque chose à ignorer. En effet, c'est une particularité du talent de Maria De Filippi, qui apprend aux jeunes chanteurs (voire aux danseurs, mais avec moins d'impact) à monter sur scène avant, éventuellement, d'entrer dans d'autres plus importantes : les arènes, Sanremo, l'Eurovision.
Martina Giovannini : la finaliste ratée
Arrivée plus tard à l'école, accueillie par Anna Pettinelli (qui n'a peut-être pas réussi à la faire émerger comme elle aurait pu), Martina Giovannini est la finaliste ratée. Sans rien enlever aux autres, ne pas la voir parmi les finalistes est vraiment dommage. Tout d’abord, un aspect (qui n’est souvent même pas pris en compte aujourd’hui) : Martina Giovannini est au diapason. Sans paraître sectaire ou anachronique, cette qualité n’est pas si évidente. Il y a certainement du travail à faire sur l'aspect plus « télévisuel » : les déplacements dans l'espace scénique et même le look (comme l'a répété à plusieurs reprises Cristiano Malgioglio) sont encore à revoir.
Dustin Taylor : le danseur déjà professionnel
La danseuse d'Alessandra Celentano est arrivée déjà « gentille et prête ». On dirait « parfait ». Élasticité, technique, dynamique, étude, engagement et oui, talent (cette fois il en faut). Dustin Taylor est déjà danseur professionnel. L'école lui servira sûrement aussi, mais moins que les autres.
Marisol Castellanos : la danseuse qui mérite de remporter la catégorie « danse »
Dustin n'en veut pas, Marisol Castellanos mérite de remporter la catégorie « danse ». Elle est également arrivée au programme de Canale 5 avec un très fort potentiel. Un potentiel qu'elle a réussi – suivie par la professeure Alessandra Celentano – à exploiter au maximum. Par ailleurs, au fil des mois, elle s'attaque également à des chorégraphies plus « risquées » avec lesquelles elle avait initialement du mal. Et sans jamais tomber dans la vulgarité. Sensuel, bon, préparé, studieux. Il sera difficile d'oublier un danseur comme celui-là.
Holden : le polyvalent
Chanteur et producteur méticuleux : Holden (qui s'appelle en réalité Joseph Carta et est le fils de Paolo Carta, le mari de Laura Pausini) peut être surnommé « le touche-à-tout ». Et il sait bien le faire. A chaque fois qu'il chante, une ambiance particulière se crée, malgré sa mono-expressivité (le jeune chanteur devrait encore beaucoup travailler là-dessus). « Dis-moi que ce n'est pas un au revoir », sa première chanson inédite présentée à « Amici » compte près de 13 millions de streams sur Spotify, pour n'en citer qu'un.
Autotune et arguments : encore moins
Chaque programme a ses propres forces et faiblesses. Une analyse qui se limiterait à mettre en avant les seuls aspects positifs ne serait pas honnête. Il y a deux aspects négatifs à souligner : l’un concerne plus généralement le panorama musical actuel, imprégné d’autotune. Le fameux autotune qui, s’il était utilisé avec modération, aurait aussi sa propre logique et sa propre fonction. Mais quand tout devient « autotuned » (célèbre participe passé du vrai « autotuned »), alors la qualité diminue. Et il expire également lorsque les disputes entre professeurs prennent le dessus. Même si l’on comprend qu’il s’agit d’un programme télévisé dans lequel une dynamique est nécessaire et, compte tenu de la structure même du programme, ne peut surgir que de l’intérieur, un nombre excessif d’arguments risque de devenir ennuyeux. Surtout si le thème des querelles en question est toujours le même : les danseurs qui ne s'entendent pas bien avec le professeur Celentano, l'émotion contre la technique, etc.
Les cotes
En fin de compte, comme toujours, c'est le public qui décide du succès ou non d'un programme. Et Amici, qui en est désormais à sa 23e édition, est un programme à succès. Pas tellement (ou plutôt pas seulement) car chaque année en émergent des chanteurs et des danseurs qui obtiennent de grands résultats. Juste pour m'arrêter au chant, quelques noms : Alessandra Amoroso, Annalisa, Elodie, Emma, Irama, The Kolors, Angelina Mango. Le succès du concours de talents se reflète dans les chiffres d'audience. Pour le moment, les données de moyenne générale manquent, en attendant la finale. Mais soyons clairs, la demi-finale du 12 mai a été suivie par 3 571 000 téléspectateurs, soit une part de 24,79 %.