« Le Seigneur des Anneaux – La Guerre des Rohirrim » est la première déception de 2025
« Le Seigneur des Anneaux – La Guerre des Rohirrim » est le premier film de ce 2025, et c’est aussi la première nette déception. Il y avait de grandes attentes quant à ce que New Line Cinema, Warner Bros et Sola Entertainment allaient nous apporter avec ce préquel/spin-off se déroulant plus de 180 ans avant la Guerre de l’Anneau. Réalisé par Kenji Kamiyama, réalisé entièrement au Japon et avec une âme japonaise qui dépasse la simple dimension visuelle, « La Guerre des Rohirrim » est pourtant bien trop déconnecté de l’univers de Tolkien et surtout de la saga cinématographique.
« Le Seigneur des Anneaux – La Guerre des Rohirrim » – l’intrigue
« La Guerre des Rohirrim » nous emmène dans le Royaume de Rohan, à l’époque où il était gouverné par le charismatique et très immodéré Helm Hammerhand (Brian Cox). Puissant, souvent colérique et impulsif, il a eu trois enfants : Hama (Yazdan Qafouri), Haleth (Benjamin Wainwright) et la jeune Hera (Gaia Wise). Cette dernière se distingue particulièrement par son esprit d’indépendance, son caractère rebelle et son désir de ne s’attacher à aucun homme, mais de partir à l’aventure. Dommage que le roi de Dunlendings Freca (Shaun Dooley) soit déterminé à la marier à son fils Wulf (Luke Pasqualino), une décision dont la base n’est pas l’amour mais le désir de se rapprocher du trône de Rohan. Le refus de Helm, suivi de la mort de Freca, déclencheront une guerre qui entraînera la mort, la destruction et le deuil des deux côtés, et qui changera à jamais ce coin de la Terre du Milieu. « La Guerre des Rohirrim » est réalisé par Kenji Kamiyama et porte la signature de Jeffrey Addiss, Will Matthews, Phoebe Gittins et Arty Papageorgiou dans un scénario sorti il y a quatre ans. Le but ? Non pas pour perdre les droits sur les œuvres de Tolkien de New Line Cinema, mais aussi pour rompre avec la saga de Peter Jackson et tenter quelque chose de différent. Tout cela malgré la présence de Philippa Boyens (scénariste des deux trilogies cinématographiques) comme productrice. Mais si vous pensez que cela signifie être confronté à quelque chose, même vaguement lié à ces deux univers, vous vous trompez lourdement.
« La guerre des Rohirrim » Dès le début, il dispose d’une animation dans laquelle l’héritage de deux monuments du septième art japonais, Akira Kurosawa et Hayao Miyazaki, est évident au niveau visuel, scénaristique et de la caractérisation des personnages. Cependant, il n’est pas faux de regarder aussi une contamination que Ralph Bakshi a tenté de nous donner en 1978, un échec glorieux qui revient pourtant ici dans plus d’un élément de la construction mondiale. Cependant, « La Guerre des Rohirrim » souffre dès le début d’un excès de verbiage, ainsi que d’une atmosphère qui, liée à des films tels que « Princesse Mononoké », « Nausicaa et la Vallée du Vent », diminue finalement son caractère tolkénien. âme. Les atmosphères lugubres, violentes et sombres, la rage d’une atmosphère shakespearienne dans laquelle règnent en maître la vengeance, la trahison, le sacrifice et la lutte contre le mal, n’aident pas à trouver une identité définie. En bref, « La Guerre des Rohirrim » il voudrait être beaucoup de choses de manière harmonieuse, mais ce qu’il fait, c’est surtout nous confondre entre les lignes d’une histoire artificielle, avec une esthétique très discontinue et la sensation constante d’un produit créé dans l’urgence. « La Guerre des Rohirrim » souffre avant tout d’un manque d’imagination et de créativité vraiment surprenant, surtout si l’on considère que le texte original offrait quelques idées, outre (évidemment) le rôle élargi d’Héra, un énième hommage à la féminisation constante. du marché. Mais, comme à d’autres occasions, on a ici aussi l’impression que tout cela aurait pu se faire sans et que ce prétendu désir de renouveau est une trahison de Tolkien et de ce qu’il a conçu, avec les différents thèmes, personnages et créatures utilisés au millimètre près. pour se sauver dans un coin.
Un film totalement déséquilibré et trop éloigné de l’univers de Tolkien
« La Guerre des Rohirrim » a son point le plus faible surtout chez Héra, la protagoniste, ce qui est assez surprenant si on y pense, étant donné qu’il y a eu tellement de discussions et de discussions sur la façon dont le film aurait réussi à lui donner une centralité, depuis Tolkien, il avait consacré oui ou non quelques lignes. Eh bien, ce n’est ni une Eowyn (Miranda Otto fait le rôle de la narratrice), ni une Arwen, au fond, elle semble être sortie d’un autre univers, d’un autre monde, qui n’a pas grand chose à voir avec Tolkien. Mais en attendant, la voilà qui déambule avec une constante emprise, en accord avec tout ce que le marché de l’audiovisuel a décidé de donner à chaque personnage féminin au cours des dix dernières années. Cependant, le défaut le plus grave est que sa caractérisation n’est jamais complètement développée, que persiste la sensation d’un simple figurant dépassé par les événements. Le plus gros problème de « La Guerre des Rohirrim » est le fait que le scénario ne parvient pas à lui donner un sens, n’est pas équilibré et cohérent, à la recherche d’une grande finale qui donne l’impression d’avoir déjà été vue à des kilomètres de distance. Cela ne va pas mieux avec Wulf, son antagoniste, qui débute très bien, pourrait être un personnage à mi-chemin entre l’ombre et la lumière, mais se transforme ensuite pour être le méchant chauvin classique à mépriser. Ce qui manque cependant, c’est surtout la capacité d’utiliser les créatures, la symbolique, bref, d’aller au-delà d’une opération dérivée recouverte de peinture pour la rendre nouvelle et captivante. Moderniser Tolkien de cette manière est la chose la plus gênante, la plus erronée et finalement la plus ennuyeuse qui puisse être faite, c’est un véritable sacrilège.
« La Guerre des Rohirrim » semble presque ne pas se soucier de la nécessité d’avoir un minimum de lien avec ce qu’étaient les deux sagas cinématographiques, pour l’amour de Dieu il est quand même plus appréciable que « Les Anneaux du Pouvoir », mais il partage sa distance sidérale avec ce qui a toujours été Tolkien et sa fiction. Pour être honnête, cela ressemble à une représentation animée plus adaptée au monde des séries télévisées comme « The Kingdom », « Game of Thrones » ou « House of the Dragon », avec son monde de rancunes, de secrets et de violence. Mais il n’y a pas de cœur, il n’y a pas de moments qui dépassent le spectaculaire. Les seuls moments où il fonctionne vraiment sont ceux où, paradoxalement, il embrasse au minimum son âme japonaise, qui en réalité ne sert qu’à couvrir le marketing sous-jacent d’une opération destinée au public étranger. Il n’y a aucune trace d’une structure ramifiée dans laquelle la causalité domine tout et tout le monde, l’épopée est peinte d’une main maladroite et aussi pour cette raison « La Guerre des Rohirrim » se termine de manière triste et prévisible, l’hommage devient du charbon de papier , même si un personnage central de l’univers de Tolkien réapparaît. Mais c’est justement cela qui fait comprendre au public à quel point cette tentative de croisement de styles et d’univers multiples était éloignée de ces atmosphères. En fin de compte, le sentiment est le même que celui ressenti ces dernières années face aux désastres de Sony Pictures avec ses cinecomics : un film réalisé simplement pour des raisons de production et juridiques, pour préserver les opérations futures, certainement pas pour donner quelque chose de pertinent sur le plan artistique. En conclusion, il s’agit d’un film d’animation toute en apparence et peu de substance, qui aurait d’ailleurs pu être évité.
Note : 5