Le Parlement européen condamne la visite d’Orban à Moscou, la Ligue et le M5 votent contre

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

L’avancée de la droite souverainiste et pro-russe ne modifie pas l’équilibre à Strasbourg : dans son premier acte politique, le nouveau Parlement européen a réaffirmé le soutien militaire maximal à l’Ukraine « aussi longtemps que nécessaire et sous toute forme nécessaire », même en supprimer les restrictions sur l’utilisation des armes européennes sur le territoire russe. Et il a sévèrement condamné la visite du Premier ministre hongrois Viktor Orban à Moscou. Les partis de la majorité européenne sont compacts. Parmi les forces politiques italiennes, on note les votes mitigés de la Ligue, du Mouvement 5 étoiles, de la Gauche et des Verts, mais aussi l’abstention de deux représentants du Pd, Cecilia Strada et Marco Tarquinio.

La résolution, approuvée par 495 voix pour, 137 contre et 47 abstentions, réitère son soutien continu à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. Le Parlement européen appelle également au maintien et à l’extension de sa politique de sanctions contre la Russie et à l’affectation des revenus provenant des avoirs russes gelés au soutien de l’effort de guerre ukrainien. Strasbourg exprime également son soutien aux résultats du récent sommet de l’OTAN et réaffirme que l’Ukraine est sur la voie irréversible de son adhésion à l’Alliance transatlantique. Dans la résolution, le Parlement européen condamne enfin l’attaque barbare de missiles russes contre l’hôpital pour enfants Okhmadyt à Kiev et la récente visite du Premier ministre hongrois Viktor Orbán en Fédération de Russie, soulignant qu’elle ne représente pas l’UE et constitue une violation flagrante du des traités et de la politique étrangère commune.

C’est précisément cette condamnation qui a déclenché le vote contre la Ligue, qui fait partie des Patriotes, le nouveau groupe parlementaire créé par Orban : « Nous constatons avec regret, malheureusement sans surprise, que même dans la nouvelle législature qui vient de commencer le scrutin majoritaire du Parlement européen se caractérise par son attitude instrumentale », lit-on dans une note. « Le soutien à l’Ukraine, que la Ligue n’a jamais arrêté en Italie et en Europe, est un sujet trop sérieux pour être utilisé comme un outil d’attaque contre les opposants politiques, comme le fait la majorité qui, dans sa proposition, attaque la présidence tournante de l’UE en d’une manière totalement inappropriée. La Ligue du Nord pointe également du doigt la demande « de supprimer les restrictions sur l’utilisation des armes (européennes, ndlr) contre des cibles sur le territoire russe », soulignant que « c’est une demande qui semble contredire la ligne du gouvernement italien lui-même ». « . Un coup franc contre Forza Italia et Fratelli d’Italia, dont les partis européens (PPE et Ecr) ont soutenu la résolution.

Pour le M5, la résolution « représente une occasion manquée de changer de stratégie dans la guerre en Ukraine et d’affirmer enfin la paix », déclare dans une note l’eurodéputé cinq étoiles Danilo Della Valle. Le texte « omet toute référence à une solution négociée au conflit, seule capable de garantir un cessez-le-feu et une paix durable en Ukraine. Au contraire, l’UE et ses Etats membres sont invités à accroître leur soutien militaire aussi longtemps que possible ». si nécessaire et sous quelque forme que ce soit, et en outre, ils sont implicitement invités à attaquer sur le sol russe ! », conclut Della Valle.