L’alarme sonne en Europe et elle est déclenchée par la Hongrie, qui a simplifié les conditions de délivrance des visas de travail et d’entrée dans le pays pour les citoyens russes et biélorusses. Un choix – rapportent plusieurs médias européens – qui a suscité de nombreuses inquiétudes quant aux risques pour la sécurité et qui est interprété par beaucoup comme une faveur que le dirigeant hongrois Viktor Orban rend au président russe Vladimir Poutine.
Le 8 juillet, la Hongrie a publié au Journal officiel la liste de toutes les nations incluses dans son système de délivrance rapide de visas de travail, auquel avaient jusqu’alors droit seuls les citoyens de Serbie et d’Ukraine. Depuis, les citoyens de Russie, de Biélorussie, de Moldavie, du Monténégro, de Bosnie et de Macédoine du Nord peuvent également demander ce visa de travail simplifié – dont l’octroi est plus rapide -, destiné aux ressortissants de pays tiers souhaitant travailler de longue durée en Hongrie et dont peuvent bénéficier les propriétaires et dirigeants d’entreprises (ou d’autres personnes morales) ayant une activité économique dans le pays hongrois. Ainsi, les citoyens de huit pays, dont la Russie et la Biélorussie, pourront entrer en Hongrie sans contrôles de sécurité ni autres restrictions. Budapest a déclaré que nombre d’entre eux construiraient une centrale nucléaire avec la technologie russe.
L’inquiétude de Bruxelles
Cette mesure a cependant déclenché une réaction immédiate de la part du PPE. Dans une lettre consultée par le Financial Times, Manfred Weber a souligné que la décision de Budapest permettrait aux Russes – qui n’ont pas été soumis à des contrôles de sécurité – de voyager sans entrave dans une grande partie de l’UE et soulève de « graves préoccupations en matière de sécurité nationale ». Dans la lettre adressée au président du Conseil européen, Weber demande que le 27e sommet fin octobre aborde cette question. Le porte-parole de la Commission, interrogé sur le dossier, a expliqué que l’exécutif européen contacterait les autorités hongroises pour clarifier si les mesures « relèvent des règles de l’UE ».
C’est pour cette raison que Bruxelles contactera les autorités hongroises pour clarifier si cet objectif relève des règles de l’UE, a déclaré la porte-parole de la Commission européenne pour les affaires intérieures, Anitta Hipper. La porte-parole de l’UE a souligné que la Hongrie est tenue de vérifier si toutes les conditions d’entrée dans l’espace Schengen, établies dans le code des frontières qui régit la zone de libre circulation, sont remplies. Cela inclut, a-t-il indiqué, non seulement la possession d’un visa ou d’un permis de séjour valide, mais également l’absence de notification dans le système Schengen, qui pourrait justifier un refus d’entrée. « Pour l’UE, la Russie représente une menace pour la sécurité et les Etats doivent garantir les conditions de sécurité à la fois dans l’UE et dans l’espace Schengen », a expliqué Hipper.