Le réseau ferroviaire de marchandises du Canada a été paralysé ce jeudi en raison de la grève de près de 10 000 travailleurs après l’échec des négociations collectives avec les deux entreprises du secteur dans le pays, ont rapporté des sources syndicales.
« Malgré des mois de négociations de bonne foi (…) les parties sont très éloignées. Le CN (Canadien National) et le CPKC (Canadien Pacific Kansas City) ont commencé à cesser leurs activités », a annoncé le syndicat Teamsters Canada dans un communiqué (CFTC). , ce qui représente environ 10 000 travailleurs.
Les parties s’étaient donné jusqu’à 00h01 heure locale (05h01 GMT) pour parvenir à un accord avant l’arrêt des activités ou « lock-out », qui est la fermeture temporaire d’une entreprise décidée par les employeurs en réponse à un conflit du travail.
Le CPKC a accusé jeudi le syndicat « de formuler des revendications irréalistes » et a estimé qu’un accord « n’est pas proche ».
« Le syndicat n’a pas répondu à une autre offre du CN dans le cadre d’une dernière tentative visant à éviter une grève », a rapporté de son côté le Canadien National dans un communiqué ce jeudi.
Il s’agit de la première grève impliquant les deux entreprises, qui, par le passé, n’avaient pas négocié d’accords de travail la même année.
Le CN et le CPKC, qui contrôlent les routes de l’Atlantique au Pacifique et vers les États-Unis, transportent environ 730 millions de dollars par jour de marchandises, allant des céréales aux véhicules, en passant par le pétrole.
Les compagnies ferroviaires aux États-Unis et les compagnies de transport maritime ont cessé d’accepter certaines marchandises destinées au Canada ces derniers jours en prévision de la grève.
Le CN a demandé une relocalisation temporaire de ses travailleurs pour combler le manque de personnel dans certaines régions du territoire géant du Canada, ce que les syndicats ont rejeté.
Le conflit entre les travailleurs et le CPKC porte sur des questions de sécurité liées aux temps de repos des équipages des trains.
Les deux entreprises « sont prêtes à compromettre la sécurité ferroviaire et à séparer les familles pour gagner un peu plus d’argent », a déclaré le président des Teamsters, Paul Boucher. Le syndicat a affirmé qu’il restait à la « table des négociations » avec les deux entreprises malgré le « lock-out ».