Des salaires plus élevés, mais les augmentations ne conviennent pas à tout le monde : ceux qui sont ridiculisés

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Les dispositions combinées de la réforme Irpef et de la réduction du coin fiscal auront un effet positif sur les salaires des Italiens, mais le bénéfice ne sera pas le même pour tous les contribuables, voire au-delà d’un certain seuil de revenu, il sera pratiquement nul. Essayons d’en comprendre la raison, en commençant par analyser la disposition qui réduit les cotisations sociales retenues sur la fiche de paie.

Coin fiscal : le paradoxe de 35 mille euros

Avec le budget, le gouvernement a confirmé un allègement de cotisations, entièrement au profit des travailleurs, égal à 7 pour cent pour les revenus jusqu’à 25 mille euros, et à 6 pour cent pour les revenus jusqu’à 35 mille euros. Cela signifie qu’au-delà du seuil de 35 mille euros bruts la décontribution cesse d’avoir effet.

Le résultat, comme l’avait déjà signalé l’Office parlementaire du budget (UPB), est que pour un euro supplémentaire sur votre salaire, vous pouvez perdre jusqu’à 1 100 euros. Toute personne dont les revenus professionnels dépassent 2.692 euros bruts par mois – soit un peu moins de deux mille euros nets – est donc exclue de l’allocation. Par ailleurs, lit-on dans le rapport du PBO, « l’augmentation de salaire d’un euro seulement au-dessus du seuil entraîne, à la sortie de la première tranche, une réduction de la décote (et donc une réduction du revenu disponible) d’environ 150 euros ». Même au-dessus de 25 mille euros de revenu brut, la décontribution est donc moins avantageuse, même si la véritable moquerie vient pour ceux qui ont un salaire supérieur à 35 mille euros. Dans ce dernier cas, l’effet sur la fiche de paie est en effet assez important.

Un autre aspect qui mérite d’être clarifié est que la réduction « en coin » est une mesure déjà en place, donc en janvier il ne faut pas s’attendre à des augmentations de salaire (qui arriveront, il est vrai, mais uniquement grâce à la réduction de l’Irpef). Le choc des cotisations est en effet déjà appliqué à partir du second semestre 2023 et est désormais prolongé jusqu’en 2024. La mesure n’est donc pas de nature « structurelle », mais temporaire.

Réforme Irpef : comment les revenus augmentent et qui est moqué

Du côté de l’Irpef, le gouvernement a confirmé la baisse des taux qui passeront de 4 à 3 à partir du 1er janvier 2024. Il va sans dire que contrairement à la mesure sur le coin fiscal, la réforme des tranches entraîne des avantages fiscaux pour tous les contribuables ( retraités inclus) et pas seulement pour ceux qui ont un revenu du travail. Selon nos estimations, un travailleur ou un retraité disposant d’un revenu brut de 20 mille euros devrait épargner 100 par an, soit un peu plus de 8 euros par mois. Pour ceux qui ont un revenu de 25 mille euros, l’avantage fiscal sera de 200 euros par an (un peu moins de 17 euros par mois), tandis que pour les revenus supérieurs à 28 mille euros, il sera égal à 260 euros.

Revenu Avantage fiscal annuel (net de déductions et déductions)
Jusqu’à 15 mille Jusqu’à 75 euros pour l’augmentation de la zone non fiscale (uniquement pour les travailleurs)
20 000 100 euros
25 000 200 euros
28 000 personnes et plus 260 euros

Jusqu’à 15 mille euros, l’avantage fiscal sera déterminé par l’augmentation de la zone de non-imposition des revenus du travail qui est portée à 8.500 euros, comme celle déjà en vigueur pour les retraités. Une autre bouffée d’air frais pour les travailleurs de moins de 15 000 euros viendra de l’augmentation de la déduction pour travail salarié qui passe de 1 880 à 1 955 euros.

Mauvaise nouvelle cependant pour ceux qui disposent d’un revenu supérieur à 50 mille euros : dans ce cas, l’avantage fiscal découlant de la réforme des taux d’imposition risque d’être éliminé. La raison? Au-dessus du seuil de 50 mille euros, le décret voté par l’exécutif prévoit une baisse linéaire de 260 euros des prélèvements à 19%, excluant uniquement ceux relatifs aux dépenses de santé, aux dons libéraux en faveur des associations, des organismes religieux, des le tiers secteur et les partis politiques, ainsi que les politiques anti-catastrophe. Ceux qui bénéficient de déductions fiscales ne figurant pas sur cette liste devront donc payer une somme égale à 260 euros qui neutralise de fait les bénéfices de la réforme fiscale.