Le commerce illégal de chiens et de chats en Europe se développe et représente un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros. C’est ce que révèle un rapport de la Commission européenne, qui annonce une série de nouvelles mesures pour lutter contre le phénomène : des normes minimales valables dans tous les pays membres en matière d’élevage, à la formation obligatoire pour ceux qui travaillent dans le secteur, en passant par le renforcement des traçabilité des ventes, notamment celles en ligne.
Peu de contrôles et de légères amendes
La population totale de chiens dans les Vingt-Sept s’élève à près de 73 millions de spécimens, contre 83,6 millions de chats : soit un chien pour 6 personnes et un chat pour 6 personnes. 44 % des citoyens européens possèdent au moins un animal de compagnie et, comme Comme on pouvait s’y attendre, plus de 90 % de ces animaux sont des chiens et des chats. Sur le plan économique, le commerce de ces amis à quatre pattes représente environ 1,3 milliard d’euros par an (hors adoptions « gratuites », par exemple celles d’enfants trouvés en chenils et chatteries). Sur ce volume de ventes, 60 % sont réalisés en ligne, ce qui rend plus complexe le suivi des animaux pour vérifier non seulement leur origine mais aussi leur état de santé.
La demande croissante de chiens et de chats et le caractère lucratif du marché incitent fortement les vendeurs illégaux et les escrocs, qui sont également encouragés par les contrôles médiocres, les amendes relativement légères et la facilité avec laquelle ils peuvent trouver des animaux à revendre, explique la Commission. rapport. Le commerce illégal d’animaux de compagnie comporte également une série de risques pour la santé et le bien-être des chiens et des chats : les animaux sont souvent importés de pays tiers (notamment la Biélorussie, la Russie, la Serbie et la Turquie), où les normes de bien-être animal sont très strictes. inférieurs à ceux de l’UE et où ils sont élevés et élevés dans des conditions sanitaires épouvantables. Très souvent, les transports d’animaux sont déguisés en « non commerciaux » pour contourner les obligations légales qui en résultent, des documents sont falsifiés et de fausses informations sont fournies sur le statut vaccinal des spécimens transportés. Mais même au sein de l’Union, il existe plusieurs établissements où les chiens et les chats sont détenus dans des conditions épouvantables, négligés et maltraités, vendus trop jeunes ou privés d’interventions médicales adéquates.
Et il ne s’agit pas seulement de souffrance animale : ce trafic illégal cause des dommages à l’État en termes de perte de recettes fiscales, crée une situation de concurrence déloyale pour les éleveurs et les détaillants qui opèrent dans le respect des règles du secteur, et génère finalement également de l’anxiété et d’autres dépenses pour ceux qui achètent des spécimens présentant des problèmes de santé et de comportement, qui ne sont évidemment pas correctement signalés. Sans parler du risque de propagation de maladies également contagieuses pour l’homme comme la rage, créant ainsi de potentiels problèmes de santé publique.
À ce jour, le cadre réglementaire de l’UE ne réglemente qu’un nombre limité de cas, comme ceux des chiens et des chats destinés à des fins scientifiques et ceux transportés à des fins commerciales, et comprend des mesures visant à prévenir la propagation des maladies. Même dans ce domaine, les législations des États membres varient donc considérablement, de sorte que d’un pays à l’autre, les règles relatives à l’identification des spécimens, à l’enregistrement des établissements d’élevage et aux limites d’âge pour élever un chien ou un chat.
Les nouvelles règles
Pour tenter d’avancer, la Commission a proposé une série de règles pour harmoniser les normes minimales des Vingt-Sept sur le bien-être des chiens et des chats, en se concentrant avant tout sur le bien-être de ces animaux pendant les phases d’élevage et de vente. Parmi les mesures identifiées, il y a en premier lieu celles sur le bien-être : obligation d’espaces minimum dans les exploitations, interdiction d’utiliser des cages, accès à la lumière naturelle et aux espaces extérieurs, limites de températures dans les hébergements et exigences sur l’alimentation des animaux. Il existe également des limites à la reproduction (par exemple concernant sa fréquence et un âge minimum pour les animaux) et l’interdiction de la consanguinité, ainsi que celle des mutilations douloureuses (sauf celles pratiquées pour des raisons vétérinaires).
Une autre priorité de l’exécutif communautaire concerne la traçabilité des animaux, qui devrait se traduire par une plus grande transparence pour les propriétaires potentiels. Les établissements d’élevage devront être agréés par les autorités, les spécimens devront être munis d’une puce électronique et seront enregistrés dans une base de données nationale qui communiquera avec celles des autres Etats membres. Les acheteurs doivent à tout moment pouvoir retracer l’origine, l’identification et l’enregistrement de leur animal. Une plus grande traçabilité devrait donc permettre un contrôle plus efficace de l’élevage, du commerce et des mouvements des animaux, y compris évidemment les importations en provenance de pays tiers.
Les règles et exigences décrites ci-dessus ne doivent s’appliquer qu’aux chiens et chats gardés par des éleveurs, des vendeurs, des magasins spécialisés et des refuges. Ceux qui détiennent un nombre très limité d’animaux seront exemptés des nouvelles règles, mais s’ils souhaitent céder un animal à quelqu’un d’autre, ils devront toujours s’assurer qu’il est micropucé à des fins de traçabilité (sauf si la fourniture n’est qu’occasionnelle et ponctuelle). moyens différents de ceux en ligne).
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