Un plan d’aide de 100 millions d’euros pour soutenir le Liban. C’est la promesse du président français Emmanuel Macron lors de l’ouverture d’une conférence internationale à Paris visant à mobiliser une aide financière et militaire pour le pays au Moyen-Orient. Déjà dévasté par la crise économique et la terrible explosion du port de Beyrouth, le Liban a également dû faire face ces dernières semaines aux conséquences de la guerre menée par Israël sur ses territoires contre les militants du Hezbollah.
Une situation qui met à genoux la population libanaise. L’objectif fixé par l’Elysée est de récolter au total 400 millions d’euros, impliquant plus de 70 pays. La question reste cependant diplomatique. Les appels de Beyrouth au cessez-le-feu et au rétablissement de la souveraineté sont restés ignorés par le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
La situation de la population libanaise après les attaques israéliennes
« Une aide massive est nécessaire immédiatement pour la population libanaise, tant pour les centaines de milliers de personnes déplacées par la guerre que pour les communautés qui les accueillent », a déclaré Macron. La guerre entre les militants du Hezbollah et Israël a déplacé un million de personnes dans le pays et fait plus de 2 500 morts, aggravant la crise économique.
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Au total, les organisateurs français espèrent que les promesses financières d’aide humanitaire des participants atteindront plus de 400 millions d’euros. Un chiffre jugé urgent par les Nations Unies. Dans les projets de Paris, une contribution à la restauration de la souveraineté du Liban et au renforcement de ses institutions est également essentielle.
L’Allemagne a promis 60 millions au Liban
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a déclaré le 23 octobre sur la chaîne RTL qu’environ 70 pays et 15 organisations internationales y participeraient. Il a promis que la France « ne décevra pas le Liban ». L’Iran et Israël ont été exclus de la liste des participants. Le Premier ministre libanais Najib Mikati y participera également. « Il est urgent de garantir que l’aide à la population libanaise arrive directement dans les jours et semaines à venir », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, lors d’une visite surprise à Beyrouth ces derniers jours. « Ce conflit ne peut être résolu uniquement par des moyens militaires », a-t-il souligné. L’Allemagne s’est engagée à fournir 60 millions d’euros supplémentaires d’aide humanitaire au Liban. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre libanais Najib Mikati à l’issue d’un entretien téléphonique avec le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a eu lieu le 23 octobre au soir, à la veille du sommet.
La diplomatie s’enlise au Liban
Selon les experts, la conférence représente actuellement « le seul mouvement diplomatique en cours » sur le Liban. Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York en septembre, la France et les États-Unis ont poussé à un cessez-le-feu temporaire dans le pays. La semaine dernière, à la fin du Conseil des ministres des Affaires étrangères, après des jours de négociations, un document a été publié condamnant Israël pour les attaques au Liban, en particulier contre les soldats de la paix des Nations Unies de la mission Unifil, à laquelle contribue également l’Italie avec ses soldats. . Josep Borrell, chef sortant de la diplomatie européenne, a souligné combien l’intervention des 27 du bloc était cependant tardive et faible.
Qu’est-ce que la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies
Sur le plan diplomatique, la France souhaite réappliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a marqué la fin de la dernière guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006. Selon ce document, les seules forces armées présentes à la frontière sud du Liban avec Israël devraient être les Forces de maintien de la paix de l’ONU et armée libanaise. Une décision qui, selon la diplomatie transalpine, devrait « garantir la souveraineté et l’unité du Liban » et « offrir des garanties de sécurité à Israël d’autre part ».
Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a également réaffirmé le soutien italien à l’application de la résolution 1701 de l’ONU et à l’urgence de parvenir à un cessez-le-feu le long de la « ligne bleue ». Le vice-Premier ministre a eu un entretien bilatéral avec son homologue libanais, Abdallah Bou Habib, en marge de la réunion du G7 Développement en cours à Pescara. « L’Italie est l’un des principaux contributeurs à la mission de la Finul, qui continue de jouer un rôle fondamental de stabilisation dans la région », a déclaré Tajani. « Notre gouvernement continuera d’aider le peuple libanais face à l’urgence humanitaire qu’il traverse, tout en promouvant la paix dans la région. »
Il faut au moins 400 millions d’euros pour les Libanais
Tout en insistant sur un cessez-le-feu et en cherchant une nouvelle voie diplomatique pour résoudre le conflit, Paris a décidé de « mobiliser l’aide humanitaire du plus grand nombre de pays possible ». L’objectif de Macron est de remplir les caisses de l’ONU de 400 millions de dollars pour aider les Libanais déplacés par les combats. Selon les experts, même s’il y parvenait, la situation dans le pays est si grave qu’il s’agirait de « soins palliatifs ». Le directeur de l’ONG Oxfam au Liban, Bachir Ayoub, a prévenu : « Tout ce qui ne conduit pas à un arrêt immédiat des destructions et des morts ferait de ce sommet un échec. »