Comment sont-ils classés ? Les différents types expliqués en détail

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

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Le éruptions volcaniques sont des phénomènes naturels complexes qui consistent en fuite de roches et de gaz en fusion de la surface de la terre. On parle habituellement de « magma » si la roche en fusion se trouve à l’intérieur de la croûte terrestre et est mélangée à des gaz ; on l’appelle « lave » lorsque celui-ci est expulsé à la surface, perdant les gaz qu’il contient. En fonction de la chimie du magma et de la quantité de gaz qu’il contient, il y aura des éruptions plus ou moins explosives.

Habituellement, je volcans boucliers se caractérisent par des éruptions peu explosives et des laves très fluides (peu visqueuses) alors qu’à l’inverse, les volcans coniques ou stratovolcans ils donnent lieu à des éruptions avec un degré d’explosivité généralement plus élevé et une lave plus visqueuse.

Classification des types d’éruptions cutanées

Le éruptions magmatiques sont étroitement liés à nature chimique du magma et notamment sa teneur en silice. Pour faire simple, plus la teneur en silice est élevée, plus le magma sera visqueux – il aura donc « du mal » à s’écouler lors des éruptions. La viscosité mesure en effet la résistance d’un fluide à l’écoulement. Pour avoir une idée plus précise, pensez au miel et à l’huile ; le premier est plus visqueux que le second.
Un magma visqueux a tendance à piéger les gaz en son sein. Plus il y aura de gaz, plus la pression aura tendance à augmenter, donnant lieu à des éruptions plus explosives.
Ce type de magma est typique du stratovolcans (ou volcans cônes) et les éruptions associées sont appelées « explosif« . En revanche, les laves moins visqueuses (donc plus fluides) sont généralement produites par volcans boucliers (à la manière hawaïenne pour ainsi dire) et les éruptions associées sont définies comme « expansif« .
Pour classer l’explosivité des éruptions, nous utilisons ce qu’on appelle Indice d’explosivité volcaniqueen anglais Volcanic Explosivity Index (ou, plus simplement, VEI). Cette échelle a été inventée par Alfred Lacroix, un volcanologue français qui considérait essentiellement deux paramètres : le volume de matière émise et la hauteur de la colonne éruptive. Le VEI est basé sur une échelle logarithmique, donc entre une étape et la suivante les valeurs deviennent 10 fois plus gros et vont de 0 (éruption « silencieuse ») à 8 (éruption « dévastatrice »).
Il existe 7 types d’éruptions : hawaïenne, strombolienne, vulcaine, vésuvienne (ou sous-plinienne), plinienne, ultraplinienne et grandes caldeiras.
Attention : les données suivantes proviennent des sites de l’INGV, de la Protection Civile et du Département de Géologie de l’Université de San Diego.

Éruptions hawaïennes (VEI entre 0 et 1)

Le éruptions hawaïennes ils sont généralement expansifs et « calmes ». La lave en éruption est pauvre en silice et la hauteur de la fontaine de lave créée varie entre 100 et 1000 mètres au maximum. Il arrive souvent que de véritables lacs de lave se créent dans le cratère de ce type de volcan ! Le nom de ces éruptions tire son origine du lieu où elles sont particulièrement évidentes : le Hawaii et notamment les volcans Kilauea et Mauna Loa.

Ce VEI comprend également : Éruptions de type islandais. Il s’agit toujours de coulées de lave très fluides et pauvres en gaz mais, contrairement à celles d’Hawaï, l’éruption ne se produit pas seulement à partir d’un cratère « central » mais aussi le long de fissures qui s’étendent sur plusieurs kilomètres de longueur. Les éruptions islandaises (ou fissures) donnent naissance à de très grandes coulées de lave qui donnent ensuite naissance aux plateaux dits basaltiques.

Lave du Kilauea

Éruptions stromboliennes (VEI entre 1 et 2)

Le terme « strombolien » fait clairement référence au Stromboli qui éclate de cette manière depuis des milliers d’années. Les volcans à éruptions stromboliennes sont caractérisés par des fontaines de lave qui, à cette époque, sont plus intenses. Cela est dû à une plus grande viscosité du magma, capable de piéger plus de gaz et donc de créer de petites explosions au moment de l’éruption. Ce type d’éruption est également courant dans des volcans comme le mont Erebus en Antarctique ou le Paricutin au Mexique. Ce dernier est célèbre pour être le volcan le plus récent de l’histoire : sa formation a commencé en 1943 et s’est poursuivie jusqu’en 1952, atteignant une hauteur de 424 mètres.

Éruptions vulcaines (VEI entre 2 et 4)

Les éruptions de ce type sont caractérisées par des magmas contenant silice supérieure à 50%donc plus visqueux, ce qui crée un « bouchon » dans la cheminée. Comme nous le verrons, ce mécanisme est également à la base de volcans plus explosifs. Les éruptions sont caractérisées par un volume relativement faible de pyroclastes émis (moins d’un kilomètre cube) et une colonne éruptive comprise entre 10 et 15 km. Le nom est lié à l’île de Vulcano dans les îles Éoliennes.

Volcan des îles Éoliennes

Éruptions vésuviennes (ou sous-pliniennes) (VEI entre 3 et 5)

Ces éruptions sont des versions plus faible que les Pliniens (ce que nous verrons plus tard). Il s’agit de éruptions explosives qui vident cependant une grande partie de leur chambre magmatique lors de la première éruption. La colonne éruptive peut atteindre 20 à 25 km de hauteur… la même hauteur que plus de 80 tours Eiffel superposées !

Éruptions pliniennes (VEI entre 4 et 7)

Décrites pour la première fois par Pline le Jeune en 79 après JC, ce sont des éruptions caractérisées par magmas riches en silice et donc très visqueux. La durée des éruptions est variable, de plusieurs heures à plusieurs jours et se caractérise par de puissantes explosions, avec des colonnes éruptives pouvant atteindre même 45 km de hautou quelle est la distance entre Venise et Padoue ! Ces colonnes éruptives sont souvent transportées par le vent et, pour cette raison, les zones sur lesquelles vont tomber cendres et débris ne sont pas toujours connues a priori.

Un autre phénomène dangereux lié aux colonnes éruptives est celui de nuages ​​brûlants. Celles-ci se produisent lorsque la colonne éruptive s’effondre, commençant à couler sur les flancs du volcan comme une rivière incandescente de poussière, de lapilli et de cendres à très grande vitesse. On parle d’un débit qui peut facilement dépasser les 100 km/h et avec une température comprise entre 200 et 700 degrés ! Pour vous donner une idée, considérons que l’aluminium fond à environ 650°C. Tout ce qui se trouve sur le chemin des nuages ​​brûlants ne peut échapper, comme ce fut le cas en 79 après JC pour les villes d’Herculanum et de Pompéi.

Éruption du Mont Redoute

Éruptions ultrapliniques (VEI entre 7 et 8)

Ayant un VEI si élevé, on commence à parler d’éruptions très destructeur. Habituellement, ces événements sont si puissants qu’ils parviennent à détruire tout l’édifice volcanique, comme cela s’est produit au Krakatoa en 1883. A l’occasion de cette éruption ultraplinienne, le bruit de l’explosion était si fort qu’il pouvait être entendu de l’Australie à l’île Maurice, devenant ainsi un des sons les plus forts jamais enregistrés ! La colonne d’éruption (selon l’American Environmental Center) mesurait environ 80 km de haut et masquait une superficie d’environ 800 000 kilomètres carrés, la gardant dans l’ombre pendant deux jours et demi !

Heureusement pour l’espèce humaine, ce type d’éruption est assez rare.

Supervolcans ou Grandes Calderas (VEI égal à 8)

En tête du classement de l’explosivité, on trouve les supervolcans ou, pour mieux dire, grandes caldeira. Ce sont des volcans avec des éruptions très explosives. Selon l’USGS, on parle de 1000 kilomètres cubes de matière émise, entraînant la création d’une caldeira (c’est-à-dire un effondrement de la chambre magmatique « vidée »).

Dans ces cas, il n’y a souvent pas de « cône » classique et, pour cette raison, en surface on ne se rend pas compte qu’on se trouve dans une zone volcanique. Pourtant, les supervolcans cachent un immense potentiel et, en cas d’explosion, pourraient être plus violents qu’une éruption ultraplinienne.

comparaison des éruptions volcaniques

L’image montre une comparaison entre les matériaux émis lors de différentes éruptions au cours des époques géologiques. Pour vous donner une comparaison, considérons que l’éruption du Vésuve en 79 après JC qui a détruit Pompéi, selon INGV, avait un volume d’environ 4 km.3donc une mesure similaire à celle du point vert du Pinatubo, en bas à gauche. Au contraire, tous les points orange correspondent à des éruptions de supervolcans. Actuellement, aucune grande caldeira ne semble proche de l’éruption et seuls des phénomènes de magmatisme secondaire tels que des geysers et des fumerolles sont observés. Parmi les principaux supervolcans du monde dont nous nous souvenons Pierre jauneChamps Phlégréens.

Phénomènes précurseurs d’une éruption volcanique

Dans certains cas, des volcans ils envoient des signaux d’alarme que nous sommes aujourd’hui capables d’enregistrer et d’interpréter. Ce sont les soi-disant « phénomènes précurseurs», c’est-à-dire des processus qui peuvent annoncer une éventuelle éruption (notamment en ce qui concerne les volcans à évents fermés).

Parmi les principaux, comme le rapporte le site de la Protection Civile, on peut observer :

  • déclenchement de fractures (c’est-à-dire de tremblements de terre) provoquées par la tension des roches ;
  • gonflement ou modification de la forme de l’édifice volcanique suite à la remontée du magma ;
  • variations des paramètres liés à la gravité et au champ magnétique à proximité du volcan ;
  • présence d’émanations gazeuses du sol ;
  • Variations chimiques et physiques des eaux souterraines.

La surveillance de ces paramètres, au moins en Italie, est effectuée 24 heures sur 24 par l’Institut National de Géophysique et Volcanologie (INGV). Le type de données collectées permet de comprendre les phénomènes éruptifs mais, rappelons-le, les prévisions à long terme sont aujourd’hui impossibles.