Comment fonctionne Chand Baori, l’un des puits à degrés les plus profonds d’Inde à proximité d’un temple antique

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Le Chand Baori est l’un des puits à étages les plus grands et les plus profonds de toute l’Inde. Son nom dérive du roi Chand, constructeur de l’ouvrage, et Baori (« bien » dans l’ancienne langue antillaise). En fait, ils existent dans ce pays d’énormes travaux hydrauliques constitué d’un périmètre entièrement constitué de marches et celui-ci, plus précisément, est situé dans le village de Abhaneridans l’état de Rajasthan. Le Chand Baori, qui se situe non loin du temple Harshat Mata et compte environ 3 500 marches, a été creusé de manière à intercepter le aquifère et, en raison des précipitations atmosphériques, garantissait un réservoir de stockage d’eau de pluie. Dans de nombreux cas, en plus de la composante hydraulique, le puits était associé à la présence de temples religieux pour diverses divinités. Entrons plus en détail concernant son ingénierie.

La structure de Chand Baori

Comme mentionné, le Chand Baori Et un pas bien: Baori en fait, c’est le nom avec lequel, dans l’ouest de l’Inde, on appelle les puits, tandis que Chand fait référence au nom du Roi qui souhaita sa création. Il se développe sur une hauteur totale d’environ 30 m et, comme indiqué ci-dessus, c’est l’un des cas où une signification religieuse a également été donnée au lieu. En fait, à côté de ce puits particulier, il y a un temple dédié à la déesse du bonheur et de la joie (Harshat Mata). Le travail se développe sur 13 niveauxgrâce à la construction d’env. 3500 pas et a un plan pratiquement carré, donc symétrique. La structure en gradins, qui tend à converger vers le point central du plan carré, semble souligner le formation d’une pyramide inversée.

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Que sont les puits à marches

Mais qu’est-ce que ça veut dire « fait un pas »? Généralement, nous avons l’habitude de penser à un puits comme à une structure forme cylindrique immergé dans le sol, avec peut-être un dispositif au centre qui permet de puiser l’eau des aquifères. Historiquement, cet appareil était essentiellement composé d’une corde et d’un seauaujourd’hui nous pouvons trouver tuyaux reliés aux pompes qui garantissent une extraction (c’est-à-dire un retrait) contrôlée de l’eau de la nappe aquifère.

Mais dans ce cas, nous avons affaire à une structure légèrement différente : de la même manière que ce qui se fait normalement, le puits vient creusé jusqu’à atteindre le niveau de la nappe phréatique. C’est de l’eau contenue naturellement dans les pores du sol et qui représente la matérialisation de l’aquifère. Mais contrairement à un puits classique, nous avons dans ce cas un volume d’excavation bien plus important ! En effet, en plus de cette eau naturellement présente, un puits à gradins il fait office de réservoir en cas d’évènements pluvieux. En effet, plutôt que d’accumuler l’eau dans le sol ou de l’évacuer de manière non conçuen raison de l’orographie du territoire, le réservoir permet d’accumuler l’eau directement perçue à l’intérieur, par une simple augmentation de la hauteur d’eau, c’est-à-dire du niveau d’eau à l’intérieur.

présence de marchesdisposés latéralement le long du périmètre du puits, en plus de représenter un ornement architectural spectaculaire, permettent une descente facile dans le puits lui-même, permettant ainsi de puiser l’eau de l’intérieur avec facilité et une accessibilité complète, quel que soit le niveau d’eau présent.

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Chaque puits est composé de quatre éléments principaux :

  • Le soi-disant Aujourd’huiou une paire de colonnes ornementales à l’entrée, qui servaient à signaler la présence du puits ;
  • Kutaou ce que nous pourrions appeler aujourd’hui atterrissages de reposc’est-à-dire les espaces entre les marches servant à l’arrêt lors de la descente ou de la remontée du puits ;
  • Ardhakutaune structure de support sans présence de paliers ;
  • Le puits centralqui donne accès aux eaux souterraines profondes.

L’accès aux eaux souterraines garantissait présence de minéraux et autres substances utiles naturellement présentes dans le sol. Les eaux souterraines garantissaient l’utilisation de ce bien primaire même en période de sécheresse. De plus, la profondeur de ces eaux les rendait particulièrement « frais » dans les périodes estivalesoù les températures extérieures atteignent des valeurs nettement élevées !

En réalité, en plus de tous ces besoins hydrauliques, ces lieux sont devenus de véritables points de rencontre quotidiens, ainsi que des lieux de culte, comme déjà évoqué précédemment.

L’utilisation des puits à degrés aujourd’hui

Suite à la domination britannique des territoires indiens, l’utilisation de ces puits à degrés déclina considérablement. Ce choix s’explique par la considération de plus en plus répandue d’utiliser un environnement malsain pour la gestion de l’eaunotamment à des fins de consommation. Ces puits ont donc été étiquetés comme endroits insalubres et point possible de propagation des maladies. De nombreux puits sont actuellement inutilisables en raison d’un problème lié à une découverte abaissement des nappes phréatiques.

Aujourd’hui, ils représentent donc sites archéologiques importants et des destinations touristiques très établies mais n’ont plus de fonction hydraulique, ce qui reste plutôt un rappel historique de leur présence en Inde. Curiosité: le Chand Baori servait également d’ensemble pour certaines scènes de la trilogie de Batman par Christophe Nolan.

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