Volkswagen ferme des usines en Allemagne mais poursuit ses activités en Chine

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Lorsque Volkswagen a annoncé hier un « plan de restructuration avec une réduction conséquente des coûts pour rendre la marque plus compétitive et durable à long terme », cela a donné une idée claire de la nature du modèle de croissance basé sur la transition énergétique et l’austérité : réaliser une marée de suppressions d’emplois et de licenciements forcés en Allemagne. Bien sûr, les plans de réduction des coûts de Volkswagen se heurteront à une forte résistance de la part des syndicats, qui détiennent près de la moitié des sièges au conseil de surveillance de l’entreprise, l’organisme qui nomme les dirigeants, mais une vague de licenciements est à craindre pour une grande partie des 295 000 travailleurs allemands.

Crise Volkswagen : l’entreprise réduit ses coûts et ferme des usines en Allemagne

L’usine historique de Wolfsburg s’est également retrouvée dans le viseur de la direction du groupe automobile allemand. Il est prévu que la direction de Volkswagen présentera ses projets à environ 18 000 travailleurs demain matin lors d’une réunion municipale à Wolfsburg, mais – comme le rapporte CNBC – le géant automobile « pourrait faire pression pour la fermeture des usines d’Osnabruck en Basse-Saxe et de Dresde en Saxe ».

La politique d’austérité visant l’Allemagne

L’usine de Wolfsburg est exposée depuis quelques temps à la politique d’austérité souhaitée par le groupe automobile. Après avoir annulé le projet de construction d’une nouvelle usine futuriste dans la ville allemande, la direction de l’entreprise a décidé ces derniers mois d’annuler la production de l’ID.3. Pour l’entreprise allemande, les raisons sont simples : la faible demande pour ce modèle.

Certes, Volkswagen a choisi de concentrer l’essentiel de la production de sa berline électrique dans l’usine de Zwickau, mais les financements à l’étranger ne manquent pas. Notamment vers ce pays hors UE qui représente l’essentiel du chiffre d’affaires du groupe : la Chine.

Investissements en Chine

Alors qu’en Allemagne Volkswagen a imposé un plan de suppression de 10 milliards à ses salariés, il fait de grosses affaires chez le géant asiatique. L’entreprise allemande a lancé plusieurs coentreprises en Chine, comme Volkswagen Anhui Automotive avec le groupe chinois JAC Automobile (après les historiques avec SAIC Motor et FAW), dont le siège est à Hefei, dans la province orientale d’Anhui qui, selon le intentions de la direction de l’entreprise, est destiné à devenir « l’un des centres de compétences mondiaux du groupe en matière de mobilité électrique ». Traduit : il s’agira du plus grand centre d’approvisionnement, de recherche et de développement du groupe Volkswagen en dehors de l’Allemagne.

Mais pas seulement. Le SUV électrique Cupra Tavascan est né de l’usine Volkswagen d’Anhui. Malheureusement pour Tavascan, le passeport chinois représente un gros problème. Même le SUV électrique produit dans l’usine Volkswagen Anhui Automotive n’échappera pas aux taxes que l’Union européenne imposera aux voitures électriques produites en Chine.

Les temps dorés touchent donc à leur fin. La marque allemande perd en effet des parts de marché en Chine : au premier semestre, les livraisons aux clients chinois ont chuté de 7 % par rapport à la même période en 2023. Le résultat opérationnel du groupe a chuté de 11,4 %, à 10,1 milliards d’euros. Les mauvaises performances commerciales en République populaire sont le résultat d’une entreprise qui privilégie les marques locales de véhicules électriques, notamment BYD et AION.