Tous les mensonges de Poutine sur la crise économique russe, de plus en plus « soviétique »

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Vladimir Poutine « colporte des mensonges » sur la solidité de l’économie russe, dont la santé serait mise en doute. C’est ce qu’affirme un groupe de ministres des Finances, pour être plus précis, de huit États membres de l’UE. Les sanctions sévères infligées par le bloc occidental (principalement les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne) après l’invasion de l’Ukraine détérioreraient, selon eux, le bloc économique de Moscou. Les responsables gouvernementaux affirment qu’il y a des signes que l’économie russe est en train de se « soviétiser », ce qui signifie qu’elle présente de nombreuses caractéristiques de l’ex-Union soviétique, notamment l’expropriation d’actifs privés pour financer les dépenses publiques. `

Les ministres dénoncent un « mépris total du bien-être social et économique de la population ». À la base de cette transformation progressive se trouverait la réorientation de l’économie, déterminée par la nécessité de financer la guerre en Ukraine. « Si Poutine continue sur cette voie, les dégâts à long terme sur l’économie russe seront importants », écrivent-ils dans un article commun publié dans le journal britannique. Gardien.

Les Etats les plus inquiets de l’avancée russe

L’article a été rédigé par les ministres des Finances de la Suède, du Danemark, de l’Estonie, de la Finlande, de la Lituanie, des Pays-Bas et de la Pologne. Ensemble, ils ont fait valoir qu’il était impératif que les États de l’UE surveillent la situation en Russie. La principale crainte est qu’à la suite d’un éventuel cessez-le-feu en Ukraine, la Russie puisse réorganiser son économie en difficulté pour une seconde attaque contre l’Europe. Ils demandent donc de ne pas mettre un terme aux sanctions, mais de les renforcer. « En resoviétisant l’économie russe, Poutine l’a mise sur la voie de son déclin. Il est désormais temps pour l’Occident d’augmenter encore la pression », peut-on lire dans la lettre. « Soutenir l’Ukraine et affaiblir la capacité de la Russie à mener une guerre à chaque instant devraient être la priorité absolue de tout pays démocratique », ont-ils écrit conjointement.

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Ils accusent ensuite le président russe Vladimir Poutine de « colporter le faux récit selon lequel l’économie russe est forte et que sa machine de guerre est indemne des sanctions occidentales ». Et ils argumentent : « C’est un mensonge qui doit être réfuté ». Les ministres ont revendiqué l’efficacité des sanctions et autres mesures visant à affaiblir l’économie russe, mais demandent à insister. «Nous devons continuer à accroître la pression contre le régime de Poutine et à soutenir l’Ukraine.» Le Premier ministre polonais Donald Tusk a récemment déclaré que l’Europe se trouvait dans une « ère d’avant-guerre » semblable à celle de 1938, avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Sanctions contournées

La principale préoccupation des huit pays est la fraude aux sanctions. Une pratique que le Kremlin gère en partie. Les ministres ont donc exhorté leurs alliés en Europe et aux États-Unis à être plus vigilants quant à leur mise en œuvre. Ils appellent également à soutenir une « opérationnalisation rapide » de l’accord du G7 de juin visant à lever jusqu’à 50 milliards d’euros de prêts à l’Ukraine en utilisant les bénéfices exceptionnels des actifs liés à la Russie. Le Kremlin a annoncé le 23 juillet qu’il intenterait une action en justice pour ce qu’il a qualifié de « vol » de ses réserves de liquidités, gelées après l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Les ministres des Finances ont également appelé à renforcer les sanctions sur les produits énergétiques, financiers et technologiques entrant en Russie. .

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Les « pays frontaliers et d’origine » de la technologie, dont de nombreux pays de l’Union européenne et des États-Unis, doivent « continuer à travailler pour combler les lacunes », insistent les auteurs de la lettre. Cette semaine, par exemple, le Royaume-Uni s’est engagé à aider à lutter contre les « flottes fantômes » de pétroliers qui récupèrent le pétrole de Russie et le revendent à un prix supérieur à la limite de 60 dollars imposée par les sanctions énergétiques. Ce système ne fait qu’alimenter davantage la machine de guerre de Moscou.