Que se passe-t-il si nous écoutons de la musique trop fort ? Les effets négatifs et comment les éviter

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Écouter musique c’est l’un des passe-temps favoris de milliards de personnes : cela nous fait danser, pleurer, nous détendre et finalement, cela nous fait nous sentir beaucoup mieux après une mauvaise journée. Mais il y a aussi des inconvénients. Si vous pensez que la pire chose avec les écouteurs est d’essayer de démêler les fils noués, peut-être que vous ne savez pas quoi écouter musique forteen plus de déranger nos voisins de train ou de bus, peut même causer des dommages irréversibles à l’audition. En fait, cela limite la fonctionnalité des cellules ciliées présentes dans le système cochléaire, essentielles à la transmission du son au cerveau.

Que risque-t-on à écouter de la musique trop fort ?

Tout type de son parvient à notre oreille et, par le conduit auditif, atteint le tympan, avant de passer à la cochlée, où il est traduit et transmis au cerveau. La cochlée est une structure osseuse tubulaire en spirale, qui ressemble à la coquille d’un escargot, recouverte de cellules particulières équipées de microcils, appelés Cellules ciliées. Ce sont précisément ces cils qui interceptent les vibrations sonores et les traduisent en signaux électriques destinés au cerveau. Une exposition trop longue à des bruits trop forts et à de la musique endommage les cellules ciliées, qui ne sont cependant pas remplacées par de nouvelles cellules. Moins de cellules ciliées signifie capacité réduite à transmettre des signaux au cerveau et donc une réduction ou une perte de l’audition.

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Les premiers signes d’une lésion de l’oreille proviennent de la perception de bruissements, de sifflements et de bourdonnements qui n’ont pas d’origine extérieure. Si vous croyez au dicton « Quand votre oreille sonne, quelqu’un pense à vous », peut-être que quelqu’un est votre spécialiste de l’oreille, car vous présentez des symptômes d’acouphènes.

Le acouphène ce sont justement des bruits gênants à l’intérieur de l’oreille dont la cause est liée à un dommages à la transmission des signaux acoustiques de l’oreille au cerveau. Le type de bruit entendu et son intensité peuvent varier d’une personne à l’autre, tout comme le ton et la durée du dérangement, qui peut parfois se résoudre spontanément. Dans certains cas, elles peuvent apparaître suite à un événement aigu, comme une éruption, mais le plus souvent elles sont liées à des otites négligées, à une perforation d’un tympan, à la formation de bouchons de cérumen ou à des otites négligées.exposition prolongée au bruit plus de 100 décibels (dB).

Leur gravité est également variable : il peut s’agir d’une gêne passagère, jusqu’à un trouble invalidant pour la vie quotidienne. Il n’existe pas de thérapies spécifiques et définitives pour le traitement des acouphènes, mais cela doit être évalué au cas par cas.

Mais à quel point « trop fort » ?

Dans certains appareils, notamment les téléphones portables de nouvelle génération, le volume maximum réglé atteint jusqu’à 120 dB, notre seuil de douleur, et le dépasse dans certains cas. Or, le risque de développer des acouphènes ou des problèmes d’audition survient bien plus tôt, environ 90 dBen dessous duquel les risques sont rarement pris.

Quoi qu’il en soit, cependant, la limite maximale d’impact acoustique musical considérée comme sûre elle est équivalente à celle de l’exposition professionnelle, par exemple pour ceux qui travaillent avec des marteaux-piqueurs : 80dB pendant un maximum de 8 heures par jour. Les dommages auditifs sont directement proportionnels à la fois au volume et au temps d’exposition, il faut donc considérer que plus on augmente le volume, plus il faut réduire le temps d’écoute consécutive.

Comment se protéger d’un volume trop élevé et quels écouteurs utiliser

Pour continuer à profiter de nos chansons préférées sans risquer un jour de ne plus pouvoir les écouter, nous pouvons utiliser quelques astuces. Il serait optimal d’utiliser la règle des « 60/60 », c’est-à-dire d’écouter de la musique pendant maximum 60 minutes consécutives en réglant le volume à 60% du volume maximum autorisée par l’appareil (environ 60 dB).

Alternativement, ils peuvent être utilisés casque ouvert (qui ne transmettent pas le son directement dans le conduit auditif), casque antibruit (pour ne pas être tenté d’augmenter le volume pour atténuer les bruits qui nous entourent) ou écouteurs à conduction osseuse (qui réduisent l’impact du son sur le tympan). Enfin, sur la plupart des téléphones portables, il est possible définir le volume seuil à respecter ou un avertissement lorsque nous dépassons la durée et le volume d’écoute maximum.

Le problème s’accentue chez les moins de 35 ans

Nous avons l’habitude de penser que la perte auditive est un problème exclusivement lié au vieillissement. En réalité, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé il y a plus d’un milliard de jeunes entre 14 et 35 ans qui risquent des troubles liés à une perte ou à une réduction de l’audition, et les chiffres augmentent. Selon une méta-analyse analysant les données collectées de 2000 à aujourd’hui, ce phénomène est lié à un utilisation dangereuse des écouteurs et une exposition fréquente à des niveaux de bruit élevés dans les pubs et les discothèques, qui dépassent de loin les 80 décibels (dB) auxquels nous sommes soumis dans la vie quotidienne. En effet, le volume moyen réglé par ceux qui utilisent des écouteurs et celui des concerts se situent respectivement autour de 104 dB et 120 dB. À ce jour, à l’échelle mondiale, ils le sont déjà 43 millions de moins de 35 ans ont subi des dommages auditifs irréversibles.