Les cinq finalistes du Prix Campiello ont été dévoilés ces derniers jours à Padoue et, mercredi après-midi, la liste des six romans finalistes du Prix Strega, le prix littéraire le plus prestigieux d'Italie, a été proclamée au Théâtre Romain de Bénévent. Pas cinq cette année donc, mais six : ce n'est pas une surprise puisque, par règlement, en finale il doit y avoir au moins un roman publié par une maison d'édition de taille moyenne-petite.
Prix Strega 2024 : la sestina
La compétition pour la victoire finale sera :
- Donatella Di Pietrantonio, L'âge fragileet (Einaudi) – 248 voix
- Dario Voltolini, Hiver (Le Navire de Thésée) – 243 voix
- Chiara Valerio, Qui dit et qui se tait (Sellerio) – 213 voix
- Paolo Di Paolo, Roman sans humains (Feltrinelli) – 195 voix
- Raffaella Romagnolo, Réparer l'univers (Mondadori) – 193 voix
- Tommaso Giartosio, Autobiogrammatique (fax minimum) – 126 voix
Ce sont les votes obtenus par les autres livres du concours: Antonella Lattanzi, Des choses qu'on ne dit pas (Einaudi), 153 voix ; Danièle Rielli, Le feu invisible. Histoire humaine d'une catastrophe naturelle (Rizzoli), 146 voix ; Adrian N. Bravo, Adélaïde (Nutrition), 116 voix ; Valentina Mira, Il me trouvera du même côtéje (SEM), 101 voix ; Mélissa Panarello, Histoire de mon argent (Bompiani), 79 voix ; Sonia Aggio, Dans la chambre de l'empereur (Fazi), 65 voix. L'élection du livre gagnant aura lieu le jeudi 4 juillet, au Musée national étrusque de Villa Giulia à Rome, et sera retransmise en direct à la télévision par Rai Tre.
Ce qui ressort des œuvres sélectionnées – mais plus généralement de l’ensemble des 82 œuvres initialement proposées par les Amis du Dimanche – est un panorama littéraire contemporain très fragmenté. La présidente du siège et du comité directeur du Prix, Melania Mazzucco, a exprimé son opinion à ce propos : « Le roman tel que nous l'entendions il y a 30 ans ne représente qu'une partie de la fiction contemporaine », a-t-elle souligné. Les récits sont contaminés par des mémoires, des non-fictions, du journalisme, des enquêtes, des biographies et des autobiographies. « C'est une tendance populaire – a poursuivi l'écrivain -. En ce moment, on accorde beaucoup plus de valeur à un type d'écriture qui traite de la réalité, avec l'ego du narrateur qui guide le lecteur à l'intérieur du livre », a-t-il conclu.
Par ailleurs, mardi, le Prix Strega Giovani a été décerné à Donatella Di Pietrantonio, promue par la Fondation Maria et Goffredo Bellonci et par Strega Alberti Benevento. « Merci, je ne m'y attendais pas – ont dit l'écrivain, également en lice pour le prix principal -. Je remercie les filles et les garçons d'aujourd'hui que nous sous-estimons trop souvent et qui, au contraire, sont bien plus, un grand famille. J'ai aussi envie de vous demander pardon – a-t-il ajouté – au nom de toute ma génération qui ne vous a pas préparé le meilleur des mondes possibles ».