Nouveau sabotage en France pendant les JO : le réseau téléphonique touché

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Nouveaux sabotages en France. Cette fois, c’est le réseau téléphonique qui a été attaqué dans six départements. Ces actes de vandalisme font suite au grave attentat qui a paralysé les lignes ferroviaires à grande vitesse transalpines quelques heures seulement avant la cérémonie d’inauguration des Jeux olympiques de Paris. On ne sait pas encore si les deux épisodes sont liés. Pour le sabotage des trains, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’appuyant sur des informations de la police, a émis l’hypothèse que les responsables remontent aux milieux « anarchistes » et « d’extrême gauche », même si le chef du le ministère a indiqué vouloir rester « prudent » quant à cette hypothèse.

Après l’arrestation la semaine dernière d’un citoyen russe, soupçonné de vouloir nuire aux épreuves olympiques, l’hypothèse demeure que l’ombre du Kremlin se cache derrière ces attentats. Pour Paris, ces Jeux olympiques d’été sont les premiers depuis 100 ans et les forces de sécurité transalpines sont en état d’alerte pour éviter que des attentats terroristes ne gâchent cet événement historique. Le nombre d’agents employés a augmenté à la suite d’actes de sabotage de trains.

L’attaque du réseau téléphonique Sfr

Dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 juillet, les systèmes de l’opérateur téléphonique de la Société Française du Radiotéléphone (Sfr) ont été sabotés, rapporte le journal. Le Parisien sur la base d’informations fournies par la police. D’après les reconstitutions des agents, les câbles dans les armoires électriques ont été coupés. Une grande partie des clients de l’opérateur téléphonique transalpin en ont fait les frais.

Les actes de vandalisme, qui n’ont pas encore été revendiqués, ont été signalés dans six départements de France : Aude, Bouches-du-Rhône, Drôme, Hérault, Meuse et ‘Oise. Pour l’instant, le nombre de clients concernés n’est pas encore connu et des enquêtes ont été ouvertes. Nicolas Guillaume, directeur de l’opérateur professionnel Netalis, a confirmé une Le Monde la coupure des câbles longue distance, parlant de « ralentissement important du réseau ».

Sabotages antérieurs

Ces actes de vandalisme font suite à une attaque survenue il y a quelques jours à peine contre une antenne répéteur à Saint-Orens de Gameville, commune de Haute-Garonne située en périphérie de Toulouse. Dans ce cas, un incendie a touché l’antenne dans la nuit du 25 au 26 juillet, privant plus de deux mille familles de connexion Internet. Dans cette affaire, la police soupçonne une revendication de responsabilité, puisqu’une plaque attribuable au groupuscule « No JO » (Non aux Jeux Olympiques) a été retrouvée à proximité du lieu de l’incendie.

En remontant le temps, dès avril 2022, une série de coupures sur plusieurs câbles à fibres optiques avait provoqué d’importantes perturbations sur le réseau. Une enquête policière sur ces incidents est toujours en cours. Pour l’instant, Paris, où se déroulent les Jeux olympiques, n’est pas touchée par des sabotages sur le réseau téléphonique, mais la situation en France est particulièrement tendue. L’attaque lancée sur le réseau ferroviaire quelques heures avant l’inauguration des JO a créé de sérieux désagréments pour la population et les premières hypothèses concernant cette attaque se font jour.

Méthodes typiques de l’extrême gauche

Des militants d’extrême gauche sont à l’origine des incendies criminels de la semaine dernière sur le réseau ferroviaire à grande vitesse, selon le ministère français de l’Intérieur. « Nous avons identifié les profils de plusieurs personnes », a déclaré Gérald Darmanin à la chaîne de télévision. France2, ajoutant que la manière d’opérer des saboteurs était typique des « extrémistes de gauche ». Les anarchistes français d’extrême gauche, souvenez-vous France 24, ont une longue tradition d’incendies criminels contre le réseau ferroviaire, même si le ministre n’a pas fourni d’exemples précis dans ce cas à titre de référence. Darmanin a parlé d’attaques « délibérées, très précises, extrêmement bien ciblées », ajoutant : « C’est le type traditionnel d’action d’extrême gauche ».

Incendies et sabotages sur les chemins de fer le jour des JO

A la question de savoir si les profils identifiés étaient proches de l’extrême gauche, Darmanin a répondu : « Il faut être prudent ». Il a ensuite souligné que « la question est de savoir s’ils ont été manipulés » ou s’ils ont agi « pour leur propre gain ». Une déclaration signée par « une délégation inattendue » a été envoyée à plusieurs médias, exprimant son soutien au sabotage et la critique des Jeux olympiques, définis comme une « célébration du nationalisme » et un symbole de l’oppression des peuples par les États nationaux.

Les ombres du Kremlin

Le ministre de l’Intérieur a estimé que cette déclaration était « quelque chose qui ressemble à une revendication », mais a également souligné qu’il pourrait s’agir d’une « affirmation opportuniste ». La référence voilée concerne les soupçons selon lesquels l’ombre de la Russie de Vladimir Poutine se cache derrière ces actes de vandalisme.

Quelques jours avant l’attaque, le président français Emmanuel Macron avait déclaré que Moscou prévoyait d’attaquer les Jeux. La police parisienne a arrêté la semaine dernière un Russe, soupçonné d’avoir « organisé des événements susceptibles de déstabiliser les Jeux olympiques ». Le Kremlin a déclaré qu’il n’avait pas été informé de cette arrestation.

Des inconvénients pour plus de 800 000 personnes

Les attaques perpétrées avant l’aube contre le réseau ferroviaire à grande vitesse français ont semé le chaos dans les transports quelques heures seulement avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. « Les emplacements ont été spécifiquement choisis pour avoir l’impact le plus grave, puisque chaque incendie interrompait deux lignes », a déclaré Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, peu après les attentats, soulignant le soin apporté par les saboteurs à déterminer quelles parties de la voie ferrée coup de réseau.

Environ 800 000 personnes ont été touchées par les perturbations causées par les interruptions de voyage dues aux attentats, dont au moins 100 000 personnes ont vu leurs trains complètement annulés. Tous les trains ont été remis en service dans la matinée du 29 juillet, après que les équipes ont travaillé 24 heures sur 24 pendant le week-end pour réparer les dégâts, a déclaré le ministre des Transports Patrice Vergriete sur la radio RTL, soulignant que les coûts pour la société ferroviaire nationale Sncf étaient énormes.