L’Italie insiste : nouvel élan pour une révision de la réglementation pour la transition vers les voitures électriques

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

L’Italie continue de faire pression pour réviser le projet de l’Union européenne visant à passer aux voitures électriques à partir de 2035, alors que l’industrie automobile de la région peine à faire la transition. Avec la République tchèque, notre pays a élaboré un document dans lequel il demande à Bruxelles de reconnaître une « gamme plus large » de solutions au-delà des véhicules électriques à batterie et des voitures à hydrogène.

Selon une ébauche du document consultée par Bloomberg, les deux pays insistent alors pour que la révision prévue par la Commission européenne soit avancée à l’année prochaine à partir de 2026, comme l’exige actuellement la loi. « La situation est désormais critique, avec des défis importants liés à la production, à l’emploi et à la concurrence mondiale, nécessitant une action coordonnée et urgente au niveau de l’UE », indique le projet, qui est encore sujet à changement.

Les craintes de Rome et de Prague

Selon les deux pays, l’industrie automobile européenne a du mal à atteindre ses objectifs climatiques en raison de la concurrence chinoise et de la baisse de la demande des consommateurs. La victoire de Donald Trump aux élections américaines a également accru les craintes de nouveaux droits de douane, notamment pour les constructeurs allemands, qui exportent plus de véhicules vers les États-Unis que vers tout autre pays.

La Commission européenne s’est déjà engagée à introduire une exemption pour les voitures alimentées par des carburants électroniques, produites avec du CO₂ capté et de l’électricité renouvelable, théoriquement à zéro émission, mais selon l’Italie, cela ne serait pas suffisant. Selon Rome, il est nécessaire d’inclure d’autres types de sources d’énergie dans les exemptions, pour éviter aux producteurs une partie des amendes très élevées prévues par la législation.

En outre, il ressort du document que, selon l’Italie et la République tchèque, il serait nécessaire de créer un plan de soutien au secteur automobile à court terme, nécessaire pour aider économiquement les entreprises de production dans la transition vers l’électrique.

Les Tchèques sont également contre

La position prise par la République tchèque avait déjà été annoncée la semaine dernière par le ministre des Transports, Martin Kupka, expliquant que les constructeurs rencontreraient de nombreuses difficultés pour atteindre les nouveaux objectifs, en raison de la baisse de la demande de véhicules électriques en Europe.

Kupka a également ajouté que la République tchèque et l’Italie étaient déjà convenues de présenter leur position commune lors des réunions que les dirigeants de l’UE tiennent à Budapest ces derniers jours.

L’industrie automobile est cruciale pour ce pays d’Europe centrale. Des marques telles que Škoda (Volkswagen), Toyota et Hyundai opèrent dans la région, donnant au secteur un poids d’environ 9 % du PIB national. En 2023, la production a atteint 1,4 million de véhicules, contre la production italienne qui, l’année dernière, a tout juste dépassé les 700 000 unités de voitures et de véhicules utilitaires.