l’éventuelle reconstruction des 16 dernières minutes du yacht

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Le portail NavireFinder a mis à disposition la trace AIS (Système d’identification automatique) de Yachts bayésienscoulé le 19 août à 4h06 au large de Porticello (PA) en raison de fortes intempéries, provoquant 7 victimes y compris les Britanniques Mike Lynch Et 15 survivants y compris le propriétaire Angela Barcarèsla femme de Lynch. Les positions, trajectoire parcourue et orientation du voilier depuis le début de l’accident jusqu’au naufrage du navire sont donc officielles. Ces données, ainsi que les témoignages des survivants et les rapports des plongeurs, sont entre les mains du parquet de Termini Imerese pour tenter de reconstituer la dynamique de la catastrophe.
Tout au long de l’incident durerait 16 minutesde 15h50 à 16h06. Alors que les premières reconstitutions faisaient l’hypothèse d’un naufrage extrêmement rapide, qui n’aurait duré qu’une minute, il semble désormais que le naufrage réel aurait pu durer. 6 minutesmême si la dynamique exacte devra être clarifiée par des enquêtes. Quoi qu’il en soit, dans les 16 minutes qui ont suivi la catastrophe, le yacht a parcouru environ 360 mètres à la merci des vents violents et des eaux agitées.

La chronologie du naufrage : ce qui s’est passé entre 15 h 50 et 16 h 06

3h50 : le bateau est amarré dans le portavec la proue contre le vent, à environ 600 mètres du port de Porticello. Il commence à être frappé par la tempête : sur l’intrigue, vous pouvez voir que le yacht est « ballotté » à plusieurs reprises sur des dizaines de mètres, principalement dans le sens nord-sud.

3h59 : étant ancré, le voilier oscille autour de sa position, mais à un moment donné le yacht il aurait perdu son ancrage et il aurait bougé poussé par les fortes rafales et les vagues. On remarque qu’à ce moment le voilier offrait son flanc au vent qui soufflait principalement dans une direction NW-SE. La coque offrait une résistance aux rafales en étant portée par la direction du vent. Donc à ce stade, le bayésien était sans contrôle et il est possible – mais à vérifier – qu’à ce moment il ait commencé à prendre l’eau.

4h03 : à partir de la trace AIS, le voilier change légèrement de cap, en gardant toujours son flanc ouvert au vent.

4h06 : après avoir dérivé et bougé sans contrôle pendant un total d’environ 360 mètresle dispositif bayésien d’urgence EPIRB déclenche l’alarme de naufrage, captée par la station Cospas Sarsat de Bari.

Graphique de naufrage bayésien AIS

La dynamique possible de la catastrophe : les hypothèses

Sur la base des informations actuellement disponibles, on tente de reconstituer les événements survenus dans la nuit du 19 août. Ce sont – il convient de le répéter – des hypothèses qui devront être confirmées par les enquêteurs.

Les témoignages des survivants s’accordent sur le fait que le bayésien aurait coulé côté prouepuis « tête la première », pour ensuite se retourner et s’appuyer contre le fond marin du côté droit. Les plongeurs rapportent que la porte arrière gauche de l’épave était ouverte, tandis que celle latérale était fermée. Les corps retrouvés dans l’épave ils étaient situés du côté bâbord du yachtdonc celle supérieure à la direction de chavirage du voilier. Cela indiquerait – le conditionnel est toujours indispensable – que pendant que le bateau coulait, ils ont tenté de monter à la recherche d’air vers les pièces qui n’étaient pas encore inondées, mais ils n’ont pas eu le temps de sortir du yacht et se sont donc retrouvés coincés. Les survivants auraient cependant réussi à se sauver car ils étaient sur le pont – à l’exception du chef Recalco Thomas, dont le corps a été le premier retrouvé – et ils ont réussi à se jeter à la mer.

Toujours selon les plongeurs, le dérives du yacht (c’est-à-dire la quille mobile) aurait été soulevéun autre élément qui a contribué à rendre le navire instable, provoquant éventuellement une entrée d’eau dans la coque. Ensuite, il y a le fait que les moteurs du yacht ont été éteintsrendant ainsi impossible la reprise du contrôle du navire.

L’hypothèse deentrée d’eau vient d’un autre élément utile aux investigations, à savoir le vidéo extrait de la caméra de surveillance d’une villa voisine, qui a fait le tour des médias ces derniers jours et qui montre les feux du mât du yacht s’éteignant juste avant le naufrage. La panne d’électricité indiquerait une probable inondation de panneaux électriques ou de générateurs confortant l’idée que le bayésien prenait probablement l’eau depuis quelques minutes déjà.

Le fait que le voilier néerlandais très proche Sir Robert Baden-Powell était très proche du Bayésien et n’a subi aucun dommage, cela laisserait supposer que le naufrage serait dû à un concaténation d’erreurs humaines ce qui a empêché une gestion optimale de la situation météorologique défavorable.