Les sculptures du Parthénon pourraient revenir à Athènes après plus de 200 ans

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Après plus de 200 ans, le Parthénon d’Athènes pourrait à nouveau exposer ses précieuses sculptures, sculptures qui se trouvent au British Museum de Londres depuis deux siècles. Le différend entre la Grèce et le Royaume-Uni concernant leur propriété pourrait bientôt aboutir à une conclusion. Depuis des décennies, on se demande qui détient la souveraineté sur la collection de frises créées par le sculpteur grec Phidias et datant du Ve siècle avant JC.

Les premiers ministres de ses pays se sont réunis mardi à Londres pour discuter du retour des soi-disant marbres d’Elgin à Athènes. Le Grec Kyriakos Mitsotakis a salué la position de son homologue Keir Starmer selon laquelle le Royaume-Uni ne s’opposerait pas à une éventuelle restitution, à condition qu’une solution juridique soit trouvée. « Il appartient au British Museum de négocier avec la Grèce conformément au droit britannique », a souligné le porte-parole de Starmer, Dave Pares.

L’origine de la diatribe

Les sculptures ont été retirées de l’Acropole d’Athènes par les émissaires du septième comte d’Elgin, alors ambassadeur britannique à Constantinople (alors capitale de l’Empire ottoman) au début du XIXe siècle, lorsque la Grèce était sous contrôle ottoman. Les antiquités furent expédiées à Londres entre 1801 et 1804 et vendues au British Museum en 1816. Il s’agit de 17 œuvres qui, comme le Parthénon, ont 2 500 ans. Les marbres faisaient partie d’une frise qui décorait l’ancien temple de l’Acropole de la capitale grecque. Ces œuvres représentaient environ la moitié de la frise de 160 mètres du Parthénon, considéré comme l’un des plus grands monuments culturels du monde. Les sculptures sont considérées comme un symbole de liberté en Grèce, où elles sont connues sous le nom de marbres du Parthénon.

Londres a-t-elle réellement « volé » les marbres du Parthénon à la Grèce ? Comment sont les choses

Les gouvernements britannique et grec ont toujours eu des opinions divergentes sur la souveraineté des marbres et leur localisation à Londres. Depuis que la Grèce a obtenu son indépendance des Ottomans en 1832, le pays a appelé à plusieurs reprises à leur retour. Mais le Loi sur le British Museum de 1963 interdit au musée de restituer définitivement les objets à la Grèce, qui n’est pas le seul pays à contester la propriété des objets conservés dans les collections des musées. L’une des manifestations les plus importantes a été celle des bronzes du Bénin, des sculptures élaborées et précieuses créées par des artisans spécialisés dans ce qui est aujourd’hui le Nigeria.

Les partisans du retour des billes à la Grèce ont tenté de trouver des solutions créatives pour contourner la loi, comme un prêt à long terme ou un accord d’échange. Le porte-parole de Starmer a déclaré que le gouvernement n’avait « aucun projet » de modifier la loi, notamment parce que modifier la loi risquait d’ouvrir une série de nouvelles demandes de restitution.

Ouverture à la restitution et aux solutions alternatives

Comme indiqué BloombergMitsotakis a réitéré à plusieurs reprises que la partie grecque appelle uniquement à la « réunification » des sections du Parthénon contrôlées par le Royaume-Uni et ne discutera pas d’autres options. Il n’est pas clair si un accord basé sur un prêt temporaire serait acceptable pour le gouvernement grec.

Une solution de compromis semble cependant plus probable et réalisable, comme celle de prévoir qu’une partie des marbres soit envoyée à tour de rôle au musée de l’Acropole d’Athènes pendant plusieurs années. En échange, d’autres objets pourraient être prêtés au musée de Londres et la Grande-Bretagne pourrait recevoir des copies en plâtre des sculptures du Parthénon.

La rencontre entre Mitsotakis et Starmer intervient près d’un an après qu’un sommet similaire organisé avec son prédécesseur anglais, Rishi Sunak, ait été annulé à la dernière minute. À l’époque, le Premier ministre britannique de l’époque avait évité de discuter des marbres du Parthénon, provoquant ainsi une désagréable dispute diplomatique.