Léonard de Vinci a-t-il inventé le premier vélo ? Non, clarifions

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Dans le seconde moitié des années 90 la nouvelle a circulé selon laquelle Léonard de Vincià l’intérieur de son Codex Atlantiqueaurait déjà créé le design du premier modèle de vélo au XVIe siècle, donc 3 siècles avant l’invention du vélo. Lors d’une restauration de code sur le feuille 133 on a en effet retrouvé un dessin qui semble représenter un modèle primordial de vélo. En réalité, Léonard n’a pas inventé le vélo. Des études ultérieures ont en fait exclu cette possibilité et à ce jour il existe essentiellement deux hypothèses : la première prétend qu’il s’agit de l’œuvre de quelqu’un apprenti tandis que le second – également soutenu par l’historien de l’art Carlo Pedretti – c’est que c’est un mensonge historique probablement accompli entre 1967 et 1974.

Le Codex Atlanticus et sa restauration

Le Codex Atlantique (Codex Atlantique) est le la plus grande collection de textes et de dessins de Léonard de Vinci, actuellement conservé à la Bibliothèque Ambrosiana de Milan. Dans le Code se trouvent également des annotations et des images créées par ses étudiants. Après la mort du maître, ces feuilles – toutes de tailles et de formes différentes – passèrent de main en main, jusqu’au XVIe siècle. Pompeo Léoni il a décidé de colle-les tout le monde debout feuilles plus grandesde manière à donner une uniformité au travail. Certaines de ces façades sont restées collé au support depuis longtemps et donc impossible à consulter.
Ceci au moins jusqu’à la fin des années 1960, lorsqu’il fut décidé de restaurer le travaildétachant les feuilles et permettant d’analyser chacune d’elles recto et verso. Or, sur l’une de ces pages, la feuille 133, on a remarqué un étrange dessin qui ressemblait en tous points à celui d’une bicyclette.

page 133 Code Atlantique

Les caractéristiques du vélo de Léonard

Pour analyser les caractéristiques techniques du vélo, nous prenons comme source principale la description d’Augusto Marinoni, l’un des érudits de Léonard les plus influents.
Le roues ils ont huit rayons et ont été tracés avec une boussole qui s’ouvrait cependant légèrement lorsqu’on la tournait. Là selle il dispose de trois points d’appui, deux sur le moyeu de la roue arrière et un sur le cadre, ei pédales ils sont plus longs que les roues. Le guidon il est relié au moyeu de la roue avant par deux tiges courbes, rendant impossible le pilotage, et le châssis il est limité à une tige horizontale réunie par fourchettes (à peine visible) aux deux hubs. Mais ce qui a le plus attiré l’attention dans ce dessin, c’est la présence d’un chaîne avec deux roues dentées. Ceux-ci sont en bois et n’ont pas de dents pointues comme celles d’aujourd’hui mais plutôt carrées, donc compatibles avec d’autres dessins de Léonard rapportés dans le codex de Madrid sur la feuille 10r.

Net de cela, le vélo conçu dans le Codex Atlanticus ça ne marcherait probablement pas: le châssis fléchirait probablement sous la pression des pédales, il serait impossible de diriger et il existe des doutes sur le fonctionnement réel des plateaux (non) dentés. Pour toutes ces raisons, on pense aujourd’hui non seulement que cet objet n’a jamais été réalisé dans la réalité, mais aussi que l’ensemble du design a été réalisé avec un trait infantile Et grossier et donc pas directement attribuable à Léonard de Vinci.
À ce stade, une seule chose reste à comprendre : qui l’a conçu ?

Le véritable auteur de « Le vélo de Leonardo »

Répondre à cette question est loin d’être simple et, comme prévu, il existe principalement deux hypothèses : l’une qui soutient l’implication de certains étudiant par Léonardla seconde qui remet en cause le falsification ces derniers temps, pendant la restauration du Codex Atlanticus.

L’hypothèse de l’élève

La première hypothèse est avancée par Augusto Marinoni qui tient pour responsable un élève de Léonard. Plus précisément, l’étudiant aurait copié un autre dessin du Maître aujourd’hui perdu – peut-être de manière inexacte – et donc l’un d’entre eux était en fait déjà esquissé à l’époque toute première idée de vélo même si, comme prévu, cela ne fonctionne pas.

L’hypothèse de la contrefaçon

La deuxième hypothèse est la plus populaire à l’heure actuelle et soutenue, entre autres, par Carlo Pedretti, historien de l’art et professeur à l’Université de Californie à Los Angeles. Selon ses déclarations, la première fois qu’il a analysé le code en 1961 – alors que la restauration n’était pas encore terminée et que les pages étaient encore collées – il remarqua que, tenue à contre-jour, la feuille présentait des signes géométriques formés de cercles et de lignes, comme ceux de l’image ci-dessous :

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S’il avait été là dès le premier instant, le design d’un vélo aurait été là immédiatement identifié, mais il n’en fut rien et le dessin n’apparut que lors de la restauration, lorsque les pages furent retirées. De plus, il semble que le pastel utilisé est différent de tout autre utilisé dans le code et, par conséquent, après l’époque de Léonard. Cela lui a permis d’affirmer que le dessin n’est probablement rien d’autre qu’un mensonge historiqueréalisé plus tard (probablement entre 1967 et 1974) à partir des croquis géométriques déjà présents.

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Dans cette affaire, la main du faussaire reste inconnue, encore moins ses motivations, même si selon l’écrivain et journaliste Curzio Malapartela réponse pourrait être liée à une tentative d’attribuer une paternité italienne au vélo qui, comme l’histoire nous l’enseigne, est en réalité Français.