Le projet de l’UE pour l’expansion du réseau ferroviaire à grande vitesse

Alexis Tremblay
Alexis Tremblay

Munich à Rome en 6 heures au lieu de 9 heures et 30 minutes, ou de Tallinn à Riga en 1 heure et 45 minutes et de Riga à Vilnius en 2 heures (au lieu de 6 et 4 heures). Un réseau ferroviaire plus rapide, interconnecté et durable. C’est la base du nouveau plan d’action pour le train à grande vitesse adopté aujourd’hui par la Commission européenne, qui définit les mesures nécessaires pour créer d’ici 2040 un réseau à deux voies capable d’uniformiser les 15 000 kilomètres de connexion entre les différents pays du Vieux Continent. Car les 27 membres de l’Union courent à des vitesses différentes : certains pays sont en pointe, comme la France, tandis que d’autres, notamment à l’Est, sont à la traîne.

Les 4 piliers du plan européen grande vitesse

L’exécutif européen vise ainsi à réduire les temps de trajet et à faire du transport ferroviaire une alternative plus attractive au transport aérien sur de courtes distances, augmentant ainsi le nombre de passagers et stimulant les économies régionales et le tourisme. S’appuyant sur le réseau transeuropéen de transport (RTE-T), le plan envisage de relier les principaux nœuds à des vitesses de 200 km/h ou plus.

Pour atteindre cet objectif, la Commission a identifié quatre piliers différents. Nous commencerons par éliminer les goulets d’étranglement transfrontaliers grâce à des délais contraignants à fixer d’ici 2027 et à l’identification d’options pour des vitesses plus élevées, même bien au-dessus de 250 km/h si elles sont économiquement viables. Un processus qui peut être réalisé grâce à une stratégie de financement coordonnée, comprenant un dialogue stratégique avec les États membres, l’industrie et les financiers, conduisant à un accord sur le train à grande vitesse pour mobiliser les investissements nécessaires. Parallèlement, les conditions permettant au secteur ferroviaire et aux opérateurs ferroviaires d’investir et de développer des solutions innovantes et d’opérer de manière compétitive s’amélioreront, notamment grâce à un environnement réglementaire plus attractif. Enfin, il sera nécessaire de renforcer la gouvernance au niveau de l’UE, en exigeant que les gestionnaires d’infrastructures se coordonnent en matière de capacité pour les services transfrontaliers longue distance et en facilitant la normalisation et les autorisations.

Coûts et délais

On estime que l’achèvement du réseau Ten-T à grande vitesse en 2040 nécessitera environ 345 milliards d’euros, mais son extension à des vitesses supérieures à 250 km/h pourrait coûter 546 milliards d’euros d’ici 2050. Pour stimuler les investissements, la Commission européenne élaborera une stratégie de financement et s’engagera dans un dialogue stratégique avec les États membres, les institutions financières et d’autres parties prenantes.