Le Parlement européen est divisé sur la guerre à Gaza et approuve finalement, grâce aux voix d’un centre-droit compact, une demande de cessez-le-feu qui, dans l’immédiat, ressemble davantage à un soutien au projet du gouvernement israélien de poursuivre indéfiniment ses raids dans la bande de Gaza. « Une page noire » pour Strasbourg, selon l’eurodéputé PD Massimiliano Smeriglio.
Le texte de la résolution de la Chambre européenne appelle à la fin des bombardements, mais à condition que tous les otages soient libérés immédiatement et sans condition et que l’organisation terroriste Hamas soit démantelée. L’ajout de ces deux conditions s’est produit grâce à un amendement présenté par le Parti populaire européen (dont fait partie Forza Italia) et soutenu par l’ECR (les conservateurs de Giorgia Meloni), les souverainistes d’Id (le groupe de la Ligue) et avec une partie du libéraux, dont l’exposant renzien Nicola Danti.
Lier le cessez-le-feu au démantèlement du Hamas revient essentiellement à réitérer la position du Premier ministre israélien Benjamin Netanyhau, et n’est pas conforme à ce que souhaiteraient plusieurs pays et organisations internationales, comme l’ONU, à savoir une trêve immédiate pour mettre un terme au cessez-le-feu. la perte de vies parmi les civils innocents et apporter une aide à la population de Gaza confrontée à une véritable catastrophe humanitaire.
Dans sa résolution, le Parlement européen condamne « dans les termes les plus forts l’ignoble attentat terroriste commis par le Hamas contre Israël », lit-on dans une note. Mais il dénonce aussi « la réponse militaire israélienne disproportionnée, qui a provoqué un nombre de morts sans précédent parmi les civils ».
Israël a le droit de se défendre dans les limites du droit international, soulignent les députés, ce qui signifie que toutes les parties au conflit doivent à tout moment faire la distinction entre combattants et civils, que les attaques doivent être dirigées exclusivement contre des objectifs militaires et que les civils et les infrastructures civiles ne doivent pas être soumis à des attaques.
Le texte appelle également à « un accès humanitaire d’urgence complet, rapide, sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza » et à « la restauration immédiate des infrastructures vitales ». Un appel est alors lancé en faveur « d’une initiative européenne pour relancer la solution à deux Etats, et la nécessité absolue de relancer immédiatement le processus de paix est soulignée ». Enfin, les députés appellent à la fin de l’occupation des territoires palestiniens et soulignent que les colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, sont illégales au regard du droit international. Sur ce point, le Parlement « condamne fermement l’augmentation de la violence des colons extrémistes contre les Palestiniens », et appelle à « l’imposition de mesures restrictives de l’UE contre les colons extrémistes qui violent les droits de l’homme et le droit international », conclut la note.
Selon dem Smeriglio, la résolution « condamne la population civile palestinienne à subir la mort, la destruction et les bombardements, jusqu’à ce que le Hamas se démantèle et libère tous les otages. Une position souhaitée par le PPE, par la droite et malheureusement également soutenue par de nombreux progressistes ». Un vote qui condamne Gaza à un désastre humanitaire permanent, à une violence aveugle. Une page noire pour l’Europe », conclut-il.